Tout en poursuivant son gros chantier Horizon dont les résultats tomberont en février 2017, Guerilla a réussi à pondre entre temps une production PS VR en la présence de RIGS, un titre efficace mais finalement très simpliste.

Au travers d'un tutorial ATROCEMENT LONG pour le genre (30 minutes à suivre de lentes directives et à écouter blablater la moitié du temps), on va donc prendre en main ce jeu de combat en arène à 3VS3, où chacun est équipé d'un gros mécha. La jouabilité est simple et se veut pleinement adapté à la VR puisque quelle que soit votre configuration, la visée se fait avec les mouvements de la tête, rajoutant néanmoins un peu d'aide pour semi-locker un adversaire. On conseillera d'ailleurs d'opter dès que possible pour la rotation au stick droit (au lieu du capteur de mouvement), ce qui amoindrira drastiquement le sentiment de nausée sans pour autant pleinement l'effacer, au point de soutenir vivement les courtes sessions. Reste que ça se joue assez facilement, que le HUD est suffisamment bien foutu pour vite comprendre et une fois sorti de cet usant entraînement, on peut donc aller batailler.



Comme souvent dans les titres du genre, le solo sert surtout à prendre en main l'ensemble, affiner son skills et surtout retenir le level-design des différentes maps, ce qui ne sera pas un grand challenge devant leur nombre proprement aberrant : quatre cartes. 60€ le jeu on rappelle. A partir de là, on sait pertinemment que le renouvellement ne va pas être le maître mot du jeu en dépit de quelques sympathiques idées, comme la possibilité d'avoir des bonus en fonction du mécha choisi, ou tout simplement le fait de choisir son module en temps réel durant le combat pour privilégier la force, la vitesse ou la régénération. On a également de bonnes sensations (ou une montrée de gerbe selon chacun) avec le coup du siège éjectable qui nous propulse au dessus de l'arène pour pouvoir regarder à droite/à gauche et ainsi choisir son point de respawn.

Reste qu'on fait vite le tour du solo en terme d'intérêt. Quelques ligues contre l'IA (assez balaise d'ailleurs) ainsi que des défis annexes comme la survie, et on met vite ça de coté pour s'attarder sur le online. Ici, on reste dans le 3VS3 (ou 1VS1, avec deux IA alliés par joueur) avec un menu rapide d'accès mais un drame qui pour le moment tue un peu le jeu : il n'y a pas grand-monde en ligne. C'était le risque quand on sort un produit du genre sur une nouvelle plate-forme, elle même dédiée à une minorité de joueurs (au regard du parc de consoles installées). On a bataillé ferme pour pouvoir accéder à quelques parties qui ont le mérite de proposer une belle stabilité, le tout sous trois modes de jeu dont le classique team deathmatch et deux originalités : une première qui simule une partie de football US et une autre où l'on doit shooter l'ennemi jusqu'à atteindre le stade d'Overdrive, pour ensuite aller sauter dans une zone de but sans se faire plomber les fesses sur le chemin. Mais à moins d'un miracle (et d'une sérieuse baisse de prix), pas sûr que la communauté soit encore active d'ici quelques semaines.

Les plus	Les moins
+ Le classe du Hub + Bien immersif + 3 modes variés + Large choix dans les méchas + Assez nerveux	- Limité à du 3vs3 - Limité à 4 arènes - On s'ennuie vite en solo - Déjà plus grand monde en ligne - Le prix foutrement abusé

Conclusion : Guerilla ne s'en sort pas trop mal avec son RIGS, mais aurait dû implorer Sony de leur laisser plusieurs mois supplémentaire dans le développement pour offrir quelque chose de plus massif. Certes, c'est immersif et on félicitera la classe générale, autant le Hub central que celui où l'on se retrouve après une bataille. Mais passé le trip, la descente est douloureuse : avec un solo anecdotique, quatre cartes, trois modes de jeu et des parties limitées à 6 joueurs, le titre ressemble dans son contenu à un jeu indépendant comme il en sort des tonnes, à ceci près qu'il faut ici débourser 60€ pour se lancer. Un bien mauvais choix vu la potentielle réticence du public, qui se ressent directement par le manque de joueurs en ligne.