Devenu tellement bourgeois à force de ramasser des pièces d'or depuis 30 ans, au point d'avoir officiellement abandonné sa carrière de plombier, la star de Nintendo aurait pu se la couler douce si la routine du quotidien ne l'avait pas rattrapé.
Afin de maintenir au mieux les surprises pour ceux qui ont esquivé les spoils jusque là, nous ferons en sorte d'en dire le moins pour nous attarder sur l'essentiel.
Et tant pis si ça brise les nerfs des féministes : Peach est une princesse, donc retour au statut de la demoiselle en détresse capturée par le toujours très endurant Bowser qui se montre étonnamment classe dans sa tenue de marié et sa coupe de bogoss. Du moins quand on le voit car on reste dans un Mario et n'espérez pas une avalanche de cinématiques vu qu'on peut compter les plus importantes sur les doigts d'une main. Les misandres peuvent d'autant plus hurler qu'il n'y a pas un mais deux personnages féminins à sauver avec également la nana de Cappy, chapeau venu du Pays des Chapeaux (#Nintendo) qui va prêter main-forte au moustachu en lui octroyant de nouveaux pouvoirs.
Les habitudes ont changé dans le monde de la plate-forme et même Nintendo qui en reste le roi ne peut indéfiniment se reposer sur ses acquis. C'est pour cela que l'on a eu deux Super Mario Galaxy et Super Mario 3D World, tous plus excellents les uns que les autres (mais Galaxy 2 reste le meilleur), délaissant l'exploration pour une certaine linéarité mais aussi et surtout davantage de renouvellement dans les situations au fil du jeu. Mais les nostalgiques sont là, à crier à la lune que « c'était mieux avant », oubliant que les souvenirs sont trompeurs et que recommencer plusieurs fois le même niveau pour y trouver un emblème à la fois, c'était peut-être cool à l'époque, mais sûrement moins aujourd'hui. Ne pouvant non plus ignorer cet appel ni même ceux qui se réclament du « toujours plus » sans oublier le besoin légitime de nouveautés vraiment marquantes, Nintendo a pris le risque de vouloir contenter tout le monde : on prend tout, on mélange, et pouf, ça fait un Super Mario Odyssey.
Donc de base, on est dans la formule N64 et GC avec tout un tas de niveaux se débloquant au fur et à mesure de l'aventure, à ceci près que contrairement à avant, vous ne pourrez pas quitter celui en cours tant que vous n'avez pas fini l'étape principale. En effet, à chaque arrivée dans un nouveau monde, le titre vont montre précisément l'objectif à atteindre, qui peut-être unique ou multiple selon les cas, avec généralement un boss à la clé. Une fois cette partie terminée, il vous faudra ramasser un nombre requis de lunes supplémentaires (dont la proportion disponible augmente une fois le boss battu) avant de pouvoir passer à l'étape suivante et ainsi de suite.
Il suffit de jouer au premier vrai niveau (celui des Chutes avec le T-Rex que tout le monde connaît maintenant) pour comprendre exactement où Nintendo veut en venir sur cette formule mixée qui réussit à apporter une véritable fraîcheur à l'expérience, balançant de coté les critiques de ceux qui trouvaient à redire sur telle ou telle épisode. Super Mario Odyssey ne propose ni la (désormais) redondance de progression des deux premiers épisodes 3D, ni la linéarité des plus récents. Car vous retrouverez le meilleur de chacun : l'étape principale très simple à comprendre et déjà idéal pour analyser la structure du niveau, puis la totale liberté de le visiter de fond en comble avec une masse de choses à faire dans tous les sens.
Graines à replanter, courses contre la team koopa, épreuves spéciales de pure plates-formes, indices à comprendre, séquences Mario 2D, boss cachés… et surtout vous le savez cette nouvelle capacité grâce à Cappy qui permet à Mario d'incarner tout un tas de choses pour renouveler le gameplay de fond en comble, d'offrir des situations totalement inédites pour la série et surtout de nous surprendre jusqu'à la fin. Il y a une certaine joie à se dire après chaque gros épisode que Nintendo pourra difficilement se renouveler la fois suivante et pourtant, les développeurs y sont parvenus avec brio, offrant un plaisir de jeu que l'on n'avait pas ressenti depuis longtemps et des moments purement marquants, faisant presque passer Super Mario 3D World pour un épisode très classique, aussi bon soit-il.
Non content d'avoir su apporter des changements majeurs dans son gameplay, ce nouvel épisode change également la donne dans son univers avec des tons qui peuvent changer du tout au tout d'un monde à l'autre. Alors on sait que le débat restera ouvert sur le monde dit « réel » mais cela a le mérite de changer les habitudes, chose sur laquelle Nintendo va souvent miser, notamment dans les deux derniers mondes assez inattendus dans leurs thèmes. Petite bémol néanmoins du coté des boss principaux avec ce quatuor de lapins mutants, plus ou moins justifiés scénaristiquement (et presque malsain dans le « doublage yaourt »), mais on aurait cent fois préféré revoir les Koopalings, et tant pis si ça aurait été de la redite.
Cette avalanche de thèmes différents se ressent également sur le plan graphique. De manière générale, le titre est magnifique et sait plus que jamais jouer sur les étendus et même une certaine mise en scène quand la situation l'exige. Mais tous les mondes ne se valent pas et l'on peut passer du superbe au plus commun mais jamais moche, généralement d'ailleurs dès qu'on aborde un peu plus le relatif réalisme (le monde réel et la forêt donc). Il faudra également faire avec le principe des niveaux qui « flottent » au dessus du monde, mais ce ne sera pas vraiment un reproche ici vu que, gameplay oblige, c'était ça ou de bons gros murs invisibles dans la face. Et heureusement, on a cette fois de vrais décors de fond.
Beaucoup sachant avant le test à quoi s'attendre, les deux grandes questions restantes étaient : quid de la durée de vie et du challenge ? Alors pour le premier cas, il est difficile de répondre précisément « de base » vu que tout dépend de votre manière de jouer. Pour prendre notre expérience en exemple, parce qu'on n'a pas le choix, il nous a fallu une douzaine d'heures pour vaincre le boss final, sachant que l'on s'est attardé à fouiner plus que ce qui est requis avant de passer à chaque étape suivante. D'ailleurs, à ceux qui demandent, il y a 12 mondes, accompagnés de deux autres d'envergure bien moindre.
C'est court ? Attendez, on n'a pas fini. Car si Super Mario 3D World vous avait satisfait pour son post-game et sa quête du 100 %, sachez que Super Mario Odyssey va encore plus loin. En effet, et en évitant au maximum les spoilers, sachez que finir le jeu vous débloquera un tout nouveau monde, et que la totalité des autres mondes du jeu verront apparaître un paquet de lunes toutes neuves pour autant de challenges supplémentaires. Et tout cela vous permettra de pousser votre compteur de lunes à 500 pour débloquer un micro-monde supplémentaire mais également le stage final réservé à l'élite où, comme sur Wii U, on se tape une longue étape unique sans le moindre checkpoint pour vous sauver la mise au moindre faux pas.
Pour vous faire un bilan, il nous a fallu environ 25h (merci l'application parentale qui permet de calculer tout cela) pour atteindre les 500 lunes. Et il y en a au total environ 900 à récolter pour le 100 %, dont une soixantaine sous la forme de « succès » (et en notant tout de même que les boss offrent 3 lunes d'un coup). Et tout cela garanti sans esbroufes façon « 100 pièces d'or à récolter à chaque niveau » ou les foutues pièces bleues de Mario Sunshine. Il y a bien des pièces violettes dans chaque niveau mais cela ne vous servira qu'à acheter des nouveaux costumes et des décorations pour votre vaisseau. Et certes, si certaines lunes se trouvent très facilement, certaines demandent un haut degré de concentration (et de calme absolu) et surtout de recherche. Notons d'ailleurs que vous avez le choix des armes de ce coté : l'exploration brute (difficile de torcher le jeu uniquement avec ça), un perroquet qui va vous donner des indices façon Mario 64 ou encore un Toad en soutien qui vous indiquera l'emplacement d'une lune au hasard en échange de 50 pièces par « croix sur la carte ». Utile forcément, mais cela ne suffira pas toujours à comprendre exactement comment obtenir votre précieux.
On peut également applaudir cet épisode pour son acharnement à vouloir s'adresser à tous. Le coup des indices n'est qu'un premier exemple mais comprenez que de manière générale, vous aurez tout à fait le choix des armes au niveau du challenge. La structure du défi reste identique aux derniers Mario depuis une bonne décennie (aventure principale facile, et challenge qui grimpe vite pour le 100 %, avec quelques pics qui vont vous faire suer bien comme il faut). Mais les plus jeunes auront suffisamment d'aides avec notamment l'arrivée d'un mode facile qui ne vole pas son nom puisque vous bénéficiez de 6 points de vie au lieu de 3, d'une fonction auto-regen (« le progrès ») et de la possibilité d'être généralement sauvé en cas de chute.
De quoi permettre à tous de finir le jeu sans pour autant miser sur le 100 % (ce n'est pas ces cheats qui vous aideront durant les courses à Koopa par exemple) mais signalons néanmoins un pur scandale. Alors ça ne pénalise pas le jeu vu que vous pourrez évidemment faire sans (et vous avez intérêt à faire sans !), mais vous pourrez littéralement « acheter » des lunes. Contre de l'argent in-game évidemment et avec une somme relevée (1000 pièces les 10 lunes) et si ces fausses lunes ne remplacent jamais celles à obtenir dans les mondes, elles permettront de gonfler artificiellement votre vaisseau pour permettre même au plus noob d'atteindre plus facilement le sacro-saints stage final qui est pourtant habituellement réservé à ceux qui se sont usés à poncer le jeu. Au moins en partie.
(Note : l'achat d'une lune à chaque niveau fait partie du jeu, puisque quelque part en récompense du fait d'avoir trouvé le magasin attitré. On précise donc que le problème vient des packs de dix lunes une fois le post-game atteint.)
Détail d'importance concernant le gameplay :
Petit paragraphe pour faire une mise au point concernant la jouabilité. Nintendo fait heureusement du Nintendo avec une prise en main parfaite, un jeu de caméra la plupart du temps nikel (quelques rares couacs tout de même) et surtout l'arrivée de quelques nouveaux mouvements qui font un bien fou, comme le plongeon suivi d'une roulade, ou encore le très appréciable « coup de cul + super jump » qui a intérêt à être présent dans tous les futurs épisodes. Mais apprenez quelque chose si ce n'est pas encore le cas : l'option facultative du gameplay aux deux joycons séparés ne l'est pas tant que ça. Alors oui, vous pourrez torcher l'essentiel du jeu à la manette pro ou avec les joycons reliés mais sachez que :
- Chaque transformation offre un léger bonus en remuant le joycon droit (grenouille qui saute un peu plus haut, para-koopa qui lance ses projectiles un peu plus vite, etc.) et que pour de très rares lunes, il faudra obligatoirement user de cela, notamment pour atteindre des hauteurs impossibles d'accès avec un saut normal. Encore une fois, c'est très rare et un bref mouvement même avec vos deux joycons reliés donnera le change.
- Plus important encore, Mario est également doté d'une plus grande souplesse de mouvements avec les mouvements aux joycons, plus précisément quand il doit lancer sa casquette. Au gameplay classique, vous la lancerez normalement. En remuant le joycon droit (ou la manette mais c'est moins pratique quand vous vous déplacez en même temps), vous bénéficierez de mouvements plus rapides et en mode semi-lock. Plus facile diront-certains, mais c'est surtout qu'on sent que le jeu a été conçu de cette façon et certains passages au gameplay traditionnel deviendront faussement plus ardus si vous y jouez de manière standard.
Certains pourront donc prendre cela comme un défaut, surtout pour ceux qui jouent exclusivement en mode nomade, et on croise donc les doigts pour qu'un patch intervienne prochainement. Car contrairement à Yoshi dans Super Mario Galaxy 2, rien ne justifie ici que ces mouvements bonus soient obligatoirement praticables en remuant le poignée, surtout qu'il y avait largement moyen de les placer sur un des boutons de tranches.
+ La volonté du renouvellement
+ Prise en main nikel
+ Les transformations
+ Les costumes
+ La variété des mondes
+ La qualité graphique
+ L'exploration poussée à fond
+ Des séquences mémorables
+ Surprend constamment
+ Adapté à tous les publics
+ Le post-game ultra conséquent
+ Du fan-service à chialer
+ Toujours l'envie d'y revenir
- On aurait préféré les Koopalings
- Quelques musiques en retrait
- Calmos avec les aides à noobs...
- Quelques mouvements demandant de remuer la manette, sans que ce ne soit justifié
Conclusion : Évitons d'y aller par quatre chemins et disons simplement qu'avec Super Mario Odyssey, Nintendo prouve encore qui est le patron en détruisant tout ce que la concurrence a fait depuis des années. Les prétendants sont certes peu nombreux mais prennent soudainement un coup de vieux supplémentaire devant la suprématie de l'ex-plombier qui, à défaut de s'auto-révolutionner autant qu'un Breath of the Wild, a su s'adapter à son époque en évitant le piège du simple trip nostalgique pour tout simplement reprendre le meilleur des différents épisodes 3D, et en y ajoutant évidemment une masse de nouveaux éléments.
Une mixture presque vicieuse vu qu'elle nous scotche littéralement à la manette, incapable d'en sortir car on veut toujours chopper cette « dernière lune, là ! » qui ne sera en fait que l'éternelle avant-dernière jusqu'à ce que la nuit tardive vous rappelle à l'ordre. Si l'on excepte le besoin d'un patch pour foutre à la corbeille quelques features gyroscopiques qui pourraient très bien être permises à la manette, on tient le quasi sans-faute et le meilleur jeu du genre depuis Galaxy 2. Shigeru Miyamoto peut commencer à envisager sérieusement sa retraite, voulue depuis un moment : la relève incarnée par Yoshiaki Koizumi est assurée.
Quelle claque monumentale ! Vraiment ultra surpris comme Nintendo a réussi à réunir tous les ingrédients du meilleur de Mario en saupoudrant de beaucoup de nouveautés .
C’est un sans-faute pour moi que ce soit au niveau évidemment du gameplay, graphiquement, mais tout simplement du plaisir pur de jouer à un grand jeu de plate-forme qui dépasse même la plate-forme habituel !
Bref deuxième chef-d’œuvre après Zelda BOTW pour la switch.
Reste plus qu’à attendre Xenoblade 2 en espérant une finition aussi parfaite et on aura le trio gagnant pour cette année dans chacun de sa discipline :)
Une bombe monumentale ce jeu, meilleur jeu de plateforme 3D qui révolutionne le genre avec beaucoup de nouveautés comme les transformations de cappy qui fait un peu penser à mumbo des banjo mais en plus poussé. On sent vraiment que nintendo a pris le meilleur de tous les mario 2D comme 3D pour nous pondre ce chef d'oeuvre. Nintendo commence à redevenir leader niveau qualité de jeu vidéo et ça fait vraiment plaisir pour la suite !
Ce Mario, tant attendu après des opus Wii U très bons sans atteindre des sommets, était aussi évalué sous l'angle de l'absence de Miyamoto dans le projet.
Résultat? Un chef d’œuvre de plates-formes.
On retrouve le côté open-world pour de l'exploration dans des mondes magnifiques, avec des challenges de + en + durs et des multiples clins d’œil à la saga. On pourra reprocher le côté un brin répétitif de certaines missions mais ne gâchons pas le plaisir, ce jeu est un must-have pour tout fan de plates-formes.
Un des meilleurs mario auquel j'ai joué. Franchement une claque de fou, trop de choses a faire et chaque univers a son lot de personnages attachant. Je l'ai fini au moins 3-4 fois ahahah. Foncez la tête baissé
10/10
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