On pensait que la série aurait du mal à se relever de cette nouvelle génération : elle vient pourtant de repartir en trombe, pour le plus grand malheur de la concurrence.
Depuis
Modern Warfare, la saga
Call of Duty est tombée dans la facilité. Ce n'est un secret pour personne et en attirant plus de 20 millions d'amateurs par an,
Activision a de suite souhaité jouer la sécurité pour éviter de froisser le grand public, habité à aller chercher leur nouvel épisode sans même chercher à savoir à en connaître sa qualité. Coup de bol, jamais un épisode n'a été véritablement mauvais jusqu'à présent. On a eu du bon ou du moins bon selon le développeur et c'est surtout un sentiment de lassitude qui a fini par faire râler le peuple, attristé de voir un tel succès chaque année quand d'autres grands titres se mangeaient les bas-fonds des charts. Il aura donc fallu attendre
Advanced Warfare pour que la saga relève la tête et cette fois, difficile de se plaindre.
Entre autres problèmes, l'une des principales tares de
Call of Duty : Ghosts restait indéniablement son moteur datant des temps anciens, exploitait jusqu'à l'os au point d'en devenir un sketch ambulant, particulièrement quand la concurrence nous faisait exploser la rétine. Et l'heure est donc à l'upgrade graphique, la vraie. Qu'on se le dise :
Advanced Warfare est franchement jolie, et même tout simplement superbe dans certains niveaux de la campagne. Les textures déboîtent, les personnages sont modélisés à la perfection, le jeu use (voir abuse) d'effets et, Call of oblige, la mise en scène n'est pas en reste pour maintenir la réputation de la saga. Un quasi-sans faute fourni avec un 60FPS constant histoire de faire un doigt à quelques membres de la concurrence. « Enfin » un beau Call of, et tant pis pour les effets de destructions laissés de coté (sauf à quelques moments clés) et un moteur physique qui, dix ans après
Half Life 2, laisse toujours penser que certaines chaises sont plus solides qu'un rocher.
Si ce n'est pas pour sa campagne solo que le jeu se vendra le plus, celle d'
Advanced Warfare reste de franche qualité... mais ne bouleversera personne, hormis dans ces cinématiques d'une qualité juste indécente en terme de rendu. Le scénario par exemple se laisse tranquillement suivre comme celui d'un blockbuster lambda, pop-corn en main, mais niveau originalité, il faudra repasser tant les principaux rebondissements se devinent dès le second niveau. On appréciera tout de même l'excellente VF et la présence de vrais acteurs dont évidemment Kevin Spacey qui garde un certain charisme malgré quelques répliques de très bas niveau. Le scénario typiquement américain en somme, avec son lot de fraternité, honneur & bravoure même si une fois n'est pas coutume, l'objectif ne se résume pas ici à aller massacrer des Russes/Allemands/Arabes/Asiatiques.
L'année dernière (et en 2012 également), la concurrence de
Battlefield a permis de prouver que même avec un train de retard en terme de nouveautés,
Call of Duty restait le patron dans le domaine de la campagne à grand spectacle. Et le prouve cette année encore. Et son point fort va venir de l'équipement futuriste qui va permettre d'ajouter tout un tas de nouveautés dans le gameplay. A nous l'exosquelette volé à
Edge of Tomorrow qui va nous permettre d'ajouter le double-saut et le dash rapide pour esquiver les grenades. A nous les armes énergétiques ou celles qui ajoutent une détection des ennemis (le must). A nous la possibilité d'activer un bullet-time à loisir. A nous les grenades qui peuvent être réglé manuellement pour avoir en poche six types adaptables à la situation, dont l'IEM anti-drones et surtout l'explosive à tête chercheuse. Un véritable pied qui permet de varier totalement les situations et apporter un sang neuf à la série au point d'avoir du mal à imaginer revenir aux vieilles pétoires de la seconde guerre mondiale.
Mais malheureusement, aussi prenante soit cette campagne qui nous prendra de 6 à 8 heures en fonction du mode de difficulté sélectionnée (un poil plus en vétéran surtout), difficile pour le grand fan de ne pas noter un certain classicisme. C'est on ne peut plus carré mais on sent surtout, comme de coutume, le manque de prise de risque. On signalera notamment que le jeu joue trop la carotte de l'équipement de ouf mais qu'on nous refile quand on veut. Quand on évoque le double-saut, la possibilité de planer, un grappin, les mines provoquant une zone silencieuse (la classe quand même) ou encore la possibilité de grimper aux murs avec nos gants aimantés, cela laisse supposer une certaine liberté de mouvements, ce qui n'est aucunement le cas. Call of reste Call of, à savoir un modèle de linéarité où on nous dira quand tirer, quand avancer en s'infiltrant, quand utiliser tel ou tel objet... Là encore, c'est la formule adoptée et souhaitée qui veut cela mais on n'aurait peut-être pas craché sur une ou deux zones libres pour faire ce que l'on souhaite. Résultat, on écoute notre collègue tel un pigeon et on se contente de ses acquis au point d'oublier totalement certaines capacités. Oui, vous pouvez finir le jeu en vétéran sans utiliser le saut à impulsion, sans les grenades flash, sans le bouclier à déployer... et même dans la perks bullet-time si vous n'êtes pas mauvais.
On parlera donc d'un joli coup d'essai pour le studio, même si la licence ne leur était pas inconnue. On tient tout de même la meilleure campagne depuis
Modern Warfare et ne reste plus qu'à attendre un soupçon de matière grise pour exploiter davantage ce nouvel équipement, et si possible éviter les redites qu'on se tape depuis des années. Parce que mine de rien, la porte à ouvrir au ralenti pour sauver un otage ou encore la séquence où l'on croit flingue en main qu'on va mourir mais en fait non, ça commence à faire sourire. Même chose pour le fameux « mode secondaire ». On connaissait les zombies, on connaissait les missions spec-ops, mais quitte à apporter du neuf, il y avait peut-être mieux à faire qu'un banal mode survie (coop splitté en passant) même si là encore, l'équipement et les possibilités de l'Exo pour des niveaux plus verticaux permettent d'accrocher à nouveau.
Reste donc le multijoueurs, l'indéniable argument de millions de joueurs à travers le monde. Et si on pouvait résumer simplement : les fans vont accrocher, les intéressés auront tout loisir d'y jeter un œil... mais ceux qui n'aimaient pas n'auront ici aucune raison de changer d'avis tant la formule reste identique dans les grandes lignes. Une fois de plus, l'équipement futuriste est le principal ajout qui va ainsi permettre d'apporter du neuf dans la création de classe avec comme dans Ghosts la possibilité de paramétrer la totalité de son personnage (armes, perks, types de grenades, scorestreaks...), sachant qu'il y aura des choix à faire vu l'obligation de limiter la place et, forcément, le besoin d'augmenter en grade pour débloquer tout un tas de choses. Il y aura également le loot liés aux défis (dont une Playlist classée) pour chopper une tonne de variante d'armes et tout un tas de skins pour personnaliser notre avatar.
Quant au reste, on a droit à 13 maps (avec une de plus dès l'achat du Season Pass, en attendant les quatre habituels maps packs) et une dizaine de modes de jeu pouvant pousser jusqu'au 9VS9, là où les versions old-gen se contenteront d'un 6VS6. Malgré là encore une prise en compte accrue de la verticalité, les bases du close-combat sont toujours au rendez-vous et hormis quelques événements aléatoires qui pourront surprendre, on reste dans nos bonnes vieilles habitudes où l'essentiel y trouvera son compte, du noob qui souhaite y aller tranquillo avec des parties incluant des bots, aux pros de la dextérité qui pourront se lancer dans le nouveau mode Uplink (consistant à devoir ramener une belle dans le camp adverse). On trouvera même un mode Classic pour ranger provisoirement son Exo dans un placard. Dans l'ensemble, on reste donc sur une bonne fournée, sans trop de bugs à dénoter (bon, on est passé une fois à travers un plafond...) et sans révolutionner, on reste dans le domaine du grand cru cette année.
Les plus | Les moins |
+ Une très bonne campagne
+ Enfin un beau Call of
+ Les cinématiques qui défoncent
+ Le feeling excellent
+ L'équipement apporte un vrai plus
+ Mode multi complet | - Reste classique dans l'ensemble
- L'OST, invisible
- Quelques beaux bugs d'IA
- Mode Horde peu inspiré
- La formule Call of ne permet pas d'exploiter la totalité de l'équipement |
Conclusion : Call of Duty revient enfin sur de bons rails avec un Advanced Warfare qui grâce à son background permet de changer la donne autant dans le solo que le multi. Un ajout important vu qu'il reste l'un des seuls notables et si cela fonctionne à merveille pour l'heure, on espère que l'éditeur ne retombera pas dans ses travers avec seulement quelques pincées de sel dans les épisodes à venir, au risque de cette fois réellement perdre le leadership.