Le monde de
Spellforce est en bien piteux état. Alors que la guerre entre les peuples ne cessait d’abreuver par son sang les rivières de fiel, Treize mages, dans leur quête incessante de pouvoir ont décidé, il y a bien longtemps de ça, d’invoquer le pire cauchemar de l’humanité. S’ensuivit une véritable apocalypse qui dura en tout un jour et une nuit, détruisant montagnes sur son passage, embrasant l’atmosphère et faisant bouillonner les océans. Malgré toutes ces réjouissances, quelques chanceux habitants survécurent priant ou maudissant les dieux pour ce qu’il s’était passé. Après une longue période d’accalmie, le mal est aujourd’hui de retour, plus fort et plus puissant que jamais, pour mettre un terme à ses terribles desseins. Mais point d’inquiétude, comme dans tout bon
RPG il existe une ancienne prophétie connue de tous. Quelque part, un humain, maudit par l’immortalité porte en lui les germes d’un destin héroïque, celui de changer le destin de tous. Voila donc le postulat de base de
Spellforce : The Order of Dawn, une histoire à la
NeverWinter Nights ou l’héroïsme tient une part prédominante, mais ou le bien n’est pas forcément la source salvatrice.
Votre mission, sauver le monde
Si vous avez fait votre boulot de lecteur assidu, vous avez certainement préalablement consulté la fiche du jeu et observé qu’il s’agissait d’un
STR. En effet, sur le papier
Spellforce ressemble fortement à un
STR, mais dans les faits nous sommes bien loin de
Age of Empires. Le titre de
BigBen ressemble bien plus en fait à un hybride entre le
STR de mémé ou vos unités sont lancées à cœur perdu dans des batailles épiques et un
RPG des familles ou il vous faudra faire évoluer un seul et unique héros, prophète en son pays, dont la destinée est de sauver une humanité qui court à sa perte. Pour illustrer un tant soit peu ma pensée, imaginez un mix entre
Age of Empires,
NeverWinter Nights et
Warcraft 3, vous aurez alors un aperçu de ce que promet
Spellforce : The Order of Dawn. Dans les faits, le coté
RPG prend très souvent le pas sur le reste, ne serait-ce qu’au lancement de la partie. Point de départ du jeu, la création de votre personnage. Tout y est très simple, vous pouvez soit choisir un avatar prédéfini soit fabriquer de toute pièces le héros salvateur. Pour cela vous aurez à choisir son apparence physique, sa classe (magicien, guerrier, etc…) ou encore ses caractéristiques à répartir en fonction des points de création disponibles. Tous les rôliste se retrouveront ici en terrain connu et les autres n’auront aucun problème à s’adapter puisque chaque étape de création est expliquée par le biais de messages d’aide plutôt bienvenus.
Histoire d’accentuer l’effet d’immersion et surtout pour bien permettre au joueur de s’insinuer dans la peau du héros,
BigBen a ajouté à son jeu un détail qui fait la différence. En effet, lorsque l’on zoom au maximum sur le personnage principal, une vue à la troisième personne fait son apparition. Cette vue permet de prendre le contrôle du héros via le clavier et ainsi le diriger comme l’on dirigerait Lara Croft dans des aventures en pleine
fantasy. On parcourt ainsi les terres en toute liberté en vue à la troisième personne, sans avoir à se soucier d’un quelconque brouillard de guerre (
fog of war dans le texte). Outre le coté immersif indéniable que cet ajout peut apporter au jeu, cette vue inédite en
STR donne un avantage sans conséquent au joueur qui peut ainsi se rendre compte avant la bataille de l’avancement des troupes adverses. En plus, lorsqu’on sait que ce dernier est totalement immortel, il est bien souvent très tentant de l’envoyer se faire pulvériser tout simplement pour obtenir des infos stratégiques sur l’objectif à assaillir. En effet, même s’il peut s’effondrer une fois ses points de vie tombés à zéro, votre personnage se réveillera systématiquement au dernier point de sauvegarde sur le terrain. Dans
Spellforce, ces points de sauvegarde sont symbolisés par des runes qu’il faudra activer une fois atteintes. Votre résurrection prendra toutefois un temps certain et mettra ainsi votre armée dans une situation délicate, surtout si la rune en question est éloignée de votre village.
Click’n Toast
N’oublions tout de même pas le principal,
Spellforce est bel et bien un
STR, et même sur ce point il apporte tout un tas de petites améliorations avérées. Principal progrès en lice, le tout nouveau système de contrôle baptisé
Click’n Fight. Le système est à la fois simple et complexe. Simple d’utilisation, il n’en demeure pas moins difficile à expliquer clairement. Le problème d’un
RTS en général se situe dans le fait d’avoir à multiplier les clics dans un champ de bataille. Sélectionner telle ou telle unité, lui assigner une tâche bien précise et choisir la cible en espérant ne pas passer à coté, gaspillant ainsi de précieuses ressources. Le système
CnF permet lui, en cliquant sur une unité ennemie, d’avoir à disposition à l’écran toutes les options possibles sous les portraits des unités disponibles. Il devient ainsi nettement plus aisé de commander lors d’une bataille gigantesque, élément plutôt appréciable lorsqu’on sait que
Spellforce permet des combats sans précédents sur ce point.
Cliquez sur l'ennemi à terrasser. Un paquet d'options s'offre à vous.

Il ne vous reste plus qu'à choisir le bon coup et c'est parti...
Coté graphique, le titre semble répondre assez honnêtement aux attentes des joueurs, même si la version preview qui nous a été envoyée contenait quelques bugs d’affichages assez problématiques. En tout cas, en vue à la troisième personne les décors restent magnifiques et on n’a décelé aucun grave problème d’affichage. On attend donc avec impatience la version finale de manière à pouvoir profiter d’un titre qui semble bien s’annoncer comme une impressionnante alliance entre
STR et
RPG. Deux mondes vont enfin pouvoir se rencontrer, ça promet de longues heures de batailles acharnées via le net…