Paru en 1954, l’œuvre de Richard Matheson a déjà été adapté deux fois sur grand écran : The Last Man on Earth et Le survivant. Cette troisième version a mit un temps fou pour être mise en route. Changement de réalisateur et d’acteurs perpétuel, le choix est il le bon ?
Robert Neville était un scientifique et un chercheur réputé avant, mais depuis qu’un virus a décimé tout le monde, il est seul. Accompagné de sa chienne, Sam, il espère trouver un remède à ce terrible virus. Mais, Neville n’est pas vraiment seul. La nuit, des créatures, les contaminés, sortent et New York n’est plus très sûr désormais.
Il en aura fallu des manœuvres et des changements pour aboutir à ce résultat. A titre d’information, le rôle de Robert Neville a été pressentit d’abord pour Arnold Schwarzenegger et devait être réalisé par Ridley Scott. Il y a ensuite eu Rob Bowman et Michael Bay mais rien n’aboutit. James Cameron et Paul Verhoeven aurait été intéressé mais ils ne sont jamais rentrer en discussion. Et ne parlons même pas des acteurs : Mel Gibson, Nicolas Cage, Tom Cruise, Kurt Russell et Michael Douglas. Tous ces noms ont été évoqués mais aucun n’est finalement choisi. Entre tous ces noms ont aurait pu trouver un beau mélange mais c’est finalement Francis Lawrence qui est choisis pour diriger le projet et Will Smith pour le rôle principal. Un choix plus que discutable quand on sait que son précédent film avait partagé les avis. Pas faute d’avoir essayé, Will Smith est lui-même allé voir Guillermo Del Toro et Mathieu Kassovitz pour mener le projet. Le planning des deux hommes étant trop chargé, son dernier espoir était placé en Lawrence. Cette adaptation livre un pari osé, opérant des changements par rapport à l’œuvre originale. Los Angeles se transforme en New York, la fin est complètement changée et un chien a été ajouté au récit.
Un challenge de haut niveau que d’arriver à créer cette ambiance de fin de monde. La vue d’un New York vide est sans conteste l’une des images fortes du film. Neville tente pourtant de garder un peu d’espoir et passe chaque jour à la radio, un message. Il se rend à un point précis en attendant que quelqu’un entende son appel. Il fait tous pour ne pas perdre son humanisme, il va au vidéo club, parle aux mannequins, joue au golf et s’occupe de sa chienne. Une relation improbable dit comme sa mais ce lien qui les unis est magnifique. Neville a perdu sa famille, il ne lui reste que Sam pour lui tenir compte et il sait que la "vraie" fin du monde sera quand il n’aura plus Sam. Cette idée mène à l’un des plus beaux moment du film : Neville tuant de ces propres mains Sam pour ne pas qu’elle devienne comme les contaminés. Un accident qu’il regrette étant donné qu’il est tombé dans son propre piège, tendus par les contaminer. Si la première partie est dans la forme géniale (Neville subissant son train train quotidien pour fuir la solitude), la deuxième partie s’en sort moins bien de ce côté. Subissant un ralentissement majeure et ne créant rien de terriblement osé finalement. Je suis une légende subit la malédiction d’Hollywood. L’œuvre de Matheson est restitué au strict minimum dans le cadre d’un blockbuster. On colle une fin tragique (?) teinté d’un exposant religieux facilement discutable afin d’y formater le réduit au genre demandé. Et en plus, les réflexions des spectateurs ont amené à dévoiler une fin alternative, achevant le film sur un happy end des plus regrettable mais moins discutable dans le contexte.
Lawrence propose tout de même une réalisation convenable, livrant quelques plans magnifiques par moment. Will Smith livre une interprétation superbe dans la peau du dernier homme sur Terre. Ce film était pour lui l’occasion de concrétiser l’idée qu’on c’était faite de lui, celle d’un très grand acteur. Une chose difficile sur le papier que de porter la quasi-totalité du métrage sur ces épaules, se partageant l’affiche avec sa chienne. Dur de trouver une réelle stabilité dans cette épopée, jonchant du drame à film d’action en passant par la science fiction, Je suis une légende tombe à la renverse lors de la chute du récit. Si il tente de faire passer un message, ce dernier est différent de celui de Matheson. Comment ne pas rager devant le potentiel proposé par l’idée ? C’est voué, certes, à de bonnes intentions mais des intentions litigieuses. Dommage, Will Smith c’était pourtant investit énormément dans ce projet et il s’en tient à ces intentions avec son interprétation géniale.
Je suis une légende n’est pas l’adaptation idéale du roman de Matheson. Il est juste un blockbuster, formaté pour la fin d’année et pour le grand public. Rien d’intelligent, rien de terriblement ambitieux finalement. Sa serait se demander si l’histoire d’origine n’a pas été trahie. Saluons quand même, pour la dernière fois, l’incroyable interprétation de Will Smith. Je suis une légende est un film de science fiction potable et loin des intentions narratives et sensationnelle attendue.