Parler d’un remake de "Massacre à la tronçonneuse" était une chose quasiment inimaginable tellement l’original est culte pour toute un génération. C’est Marcus Niespel, réalisateur du sous-estimé "Pathfinder", qui s’y colle et livre un résultat plus que satisfaisant.
Cinq jeunes roulent en plein milieu du Texas pour se rendre à un concert. Sur le chemin ils vont prendre en stop une jeune femme en très mauvais état. Couverte de sang et traumatisé, ils l’embarquent pourtant mais, ils ne savent pas encore qu’ils roulent vers un navrant destin.
Niespel garde donc les bases de l’original niveau scénario mais au lieu de proposer une triste copie sans âme, il reformule toute l’histoire à sa sauce. Il introduit le film sous forme de reportage vous dévoilant l’affaire de la famille Hewitt, une intro qui trouve logiquement sa fin au dénouement du film. On est directement émerveillé par la photographie superbe mettant bien en avant l’environnement. On garde donc les repères d’antan et on modifie des choses, le suicide est d’une puissance déconcertante et le plan de la caméra qui passe dans le trou provoqué par la balle est à la fois marquant et jouissif.
Au casting on retrouve la charmante Jessica Biel qui, réalise une très grande performance en restant très distante des clichés du genre. Mais si il fallait retenir un rôle c’est bien celui de R. Lee Ermey qui a vraiment l’air de se marrer en Shérif Hoyt et efface presque Leatherface pour devenir le vrais méchant du film. Quand on parle du loup d’ailleurs, Leatherface a subit un ravalement de façade et devient un géant, digne de la force qu’il incarne. Si fondamentalement ce remake n’apporte rien au mythe Leatherface, il apporte de la jeunesse au gaillard et le rend encore plus terrifiant. La réussite du film est certainement due aussi à son traitement narratif, dont Niespel apporte un soin minutieux afin de rendre ce remake crédible. Crédible, c’est le mot qu’il convient à ce "Massacre à la tronçonneuse". On est plongé dans une ambiance crade, poisseuse, lourde. Tout est mis en valeur pour vous dégoûter, que se soit le sous-sol de Leatherface, vrai atelier de massacre, ou bien la maison des Hewitt, tout est là! Les mouches volent, les pourritures traînent partout, tout est macabre.
Bilan :
Si on craignait le pire, ce "Massacre à la tronçonneuse" s’avère être une pure réussite. Niespel s’égare des clichés, dirige ces acteurs avec justesse, traite son scénario avec intelligence et est aidé astucieusement par une photographie superbe. Aujourd’hui, l’original parait plus ringard, mais reste toujours le film culte que l’on a connu, mais ce remake redonne la puissance et la brutalité que mérite Leatherface. "Massacre à la tronçonneuse" version 2003 est un vrai film d’horreur, violent et brutal, percutant et sanglant. Le film est à hissé au rang très convoité et prestigieux, des remakes réussis!