Un article interessant du Monde sur les premiers pas de Bollore chez Gameloft, cela n'annonce pas du bon :
Passer du rôle de grand méchant ogre à celui de gentil tuteur, c’est désormais la difficile mission de Vivendi, qui a pris mercredi 29 juin le contrôle de l’éditeur de jeux vidéo français Gameloft, après huit mois d’un raid boursier méthodique.
Dans un courrier électronique en anglais adressé en fin d’après-midi à ses «
chers collègues », et que Le Monde a pu consulter, Stéphane Roussel, membre du conseil d’administration de Vivendi tout juste intronisé président et directeur exécutif de Gameloft, a fait pour la première fois part à ses nouveaux employés de ses plans pour l’éditeur de jeu vidéo français, dans un court texte aux allures d’opération séduction.
«
Il y a plusieurs manières pour nous de collaborer », y déclare l’émissaire de Vincent Bolloré, présentant Vivendi comme l’un des rares groupes à la fois présents dans la musique, le numérique, et le divertissement – à travers Universal Music, DailyMotion et le groupe Canal+.
Lui-même a siégé trois ans au conseil de direction d’Activision-Blizzard, dont Vivendi était propriétaire majoritaire de 2008 à 2013.
« Nous avons l’intention de mobiliser notre expertise pour développer des franchises de Gameloft, de ses partenaires et de Vivendi, et de les déployer aussi largement que possible. Nous allons explorer comment nous pouvons créer de nouveaux formats mélant contenu et publicité. »
Stéphane Roussel s’engage par ailleurs à respecter la spécificité de Gameloft, société notamment responsable des jeux de course Asphalt et des adaptations sur mobile des franchises Marvel et Moi, moche et méchant. «
Notre rôle est de créer un cadre qui vous permette d’exprimer durablement votre potentiel créatif », assure le nouvel homme fort de l’éditeur de jeu vidéo.
« Un groupe de média arrogant », pour Ubisoft
Alors que Michel Guillemot, le fondateur et désormais ancien président de Gameloft, avait vanté dans sa lettre de départ «
la liberté » de ses équipes, soulevant la question de la possible démission de ces dernières, Stéphane Roussel a assuré «
compter sur [leur] implication totale », affirmant que «
le futur de Gameloft ne peut pas être bâti sans [elles] ».
Les employés de Gameloft ne seront pas les seuls à devoir être convaincus. Une semaine plus tôt, Emmanuel Carré, responsable de la communication d’Ubisoft, l’autre éditeur de jeux vidéo fondé par les frères Guillemot, a publié sur le réseau social professionnel LinkedIn un message particulièrement offensif – et peu goûté en interne chez Vivendi –, visant à réaffirmer l’attachement du groupe à son identité et son indépendance. «
Et nous la défendrons jusqu’au bout face à un groupe de média arrogant à peine sorti de la Préhistoire, qui n’a pas l’air de bien comprendre ce qu’il fait là et qui n’y est pas désiré », y souligne M. Carré.
Vivendi a dépassé à la mi-juin 20 % du capital de l’éditeur d’Assassin’s Creed et des Lapins crétins, et a déclaré «
[continuer] de souhaiter l’établissement d’une collaboration fructueuse avec Ubisoft ».
Peut être que Vivendi souhaite avoir Gameloft qui est spécialisé dans le jeu mobile, beaucoup plus rentable pour ce que Vivendi veut faire...