Est-ce que ça vaut le coup d'aller le voir? Oui.
Premier contact avec les lunettes: il faut les nettoyer avec des lingettes, une lingette pour deux paires... Le cinoche un peu chiche sur l'hygiène, j'ai dû insister pour avoir la mienne, après être allé échanger ma paire.
Eh oui, comme vous l'explique le petit bonhomme de la démo, certaines lunettes ne fonctionnent pas. Ca arrive. J'ai eu la malchance de tomber sur l'une des deux paires de la salle qui étaient défectueuses, mais pas de panique on bouscule toute la rangée et on passe pour un boulet, mais c'est tout! A un moment, j'ai cru que j'étais incapable de voir l'effet 3D, mais tout va bien, je suis 3Dready, wouhou!
Bref je sais pas comment ça marche.. ya comme un capteur au milieu, google doit savoir... Bref il y a assez de place sous les verres pour y laisser ses lunettes.
Côté film en soi, les scènes en images de synthèses collent beaucoup mieux à l'effet 3D je trouve, les scène réelles paraissent...bizarroides. d'un côté, les acteurs sont vivants, j'ai vraiment l'impression d'en avoir fait la rencontre EN VRAI. Quand John Smith, pardon, quand Jake Sully sort de son bac à glaçons, l'acteur est vraiment là, son corps s'impose comme "présent". L'illusion est absolue et inouïe. L'effet de la nouveauté peut être. Bref, les acteurs ont beaucoup plus de "présence", pas comme au théâtre, puisque c'est édité, mais quand même. Leur corps est beaucoup plus "lourd" pour l'oeil.
Mais c'est vrai pour le reste de l'image, qui pour le coup est découpée en plans qui regagnent eux aussi leur titre de "plan". Par exemple, l'utilisation du fond bleu (ou vert, je sais pas lequel ils utilisent lol) pour les décors ne trompe plus aussi facilement le regard. Carton jaune pour L'absence de sursaut de Jake Sully lorsqu'il manque de se faire renverser dans l'entrepôt (mais bon, il n'a peur de rien il parait). Une réaction réflexe aurait donné plus de "platitude" (je sais c'est ironique) aux FX.
Qu'apporte la 3D au cinéma? Eh bien, à part des particules qui volent dans tous les sens pour faire joli, on y voit un nouveau guide pour le regard. Une sorte de tutoriel, au début, avec une gouttelette en apesanteur, d'abord floue, comme une mouche qui traverse un gros plan plein de détail sur le protagoniste, puis en focus. L'œil à l'écran suit la goutte, le spectateur aussi. C'est tout con, une si petite idée, mais ça marche très bien. On reprend les bases, quoi.
Pas mal de clins d'oeil au support aussi, avec le masque nécessaire pour explorer le monde des Naa'vi, les ptites lunettes qui protègent les yeux pour le vol à dos de dragon et bien sûr le mécha qui se contrôle en reproduisant des mouvements en 3D.
Passé tout ça, le scènario est plus bateau que le Titanic, qu'on se remémore avec le petit génocide de rigueur en milieu de programme. Bref, je n'ai pas besoin de vous faire une liste des clichés de ce genre de navets, vous les connaissez. Cameron fait du cinéma "divertissement" avec de l'or et des diamants qu'il taille en forme de série Z. Bof. Genre, il y a un mec tous les 1000 ans qui a un dragon rouge vaguement plus gros que les autres... Et 1000 ans entre chaque souhaits.... et c'est le mec qui les prend pour lui au final, ces moins que rien avaient BESOIN de leur bon américain pour tous les sauver... avec sa bite, bien sûr. En violant deux dragons dans le dos.
Est-ce un mix de Pocahontas et de FF The Spirits Within? Certainement!
Le rapport avec les JV? Le sacre d'Aeris juste à la fin... Pas mal de clichés, tu pues t'as pas pris ta douche, mais surtout l'aspect réalité virtuelle est là. On a donc un lost planet avec des chiens zombies et une panthère qui n'est pas sans rappeler celle d'Amano (le projet Hero je crois). Le coup des rochers volants, voilà quoi. Pokémon, je te choisis, toi et moi c'est pour la vie, etc... C'est marrant, mais ils choisissent leurs montures comme ils choisissent leur partenaire on dirait... Les cheveux qui se connectent comme des ports USB, l'internet végétal... Les "furfags" seront aux anges.
Et un GROS carton rouge pour le ciel de Pandora avec les clairs de lunes contradictoires... En gros, une lune en croissant est placée sur le disque d'une plus grosse qui est pleine. C'est contradictoire. En effet, la première devrait être baignée dans la même lumière que la seconde. La petite lune au premier plan devrait être... pleine également. Voire indiscernable. Du grand n'importe quoi, donc. Et oui c'est grave, parce que ça véhicule de fausses idées, d'ailleurs, pour fermer la parenthèse, beaucoup de gens acceptent tout à fait que des nuages puissent passer DERRIERE le soleil. Et il y a des gosses qui quand on leur fait un cours de physique, croient encore que le soleil tourne autour de la terre... Bref, c'est pas normal, même au nom de la vue d'artiste, ça n'est pas justifiable. Je suis pas un geek de l'astronomie, mais ça m'a écorché les yeux.
En gros? Un film divertissant, qui frôle le naa'vet pourri d'un peu trop près. Au final, il reste la 3D, mais j'ai plus été impressionné et enthousiasmé par la pub Haribo qui vous lance un marshmallow rose en pleine poire c'est dire que les petits moments de vraie narration par l'image sont pauvres. D'ailleurs, aucune place pour l'action du spectateur, car l'oeil est guidé de force avec des flous exagérés... Reste que le cinéma, ce n'est pas tant l'histoire qui est racontée que la façon dont l'image la raconte qui importe. Dans Avatar, il n'y a pas d'histoire à dire par l'image. C'est un pitch hollywoodien sec et convenu. Bref, l'histoire est un collage de clichés, aucune créativité. Les personnages sont plats, plats, plats. La 3D leur donne du relief? La mise en scène et la structure en plans distincts qui trahissent la prise de vue studio et le fond bleu leur enlève.
C'est la 3D qui est à voir. Le film est un bon divertissement, comme Jurassic Park à l'époque... Et là je crois que tout est dit.

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posted the 01/24/2010 at 01:41 AM by
rickles