Une nouvelle chronique aujourd'hui, sur le groupe qui affole la planète rock outre-manche, j'ai nommé Royal Blood. Si vous êtes un fan des Black Keys ou des White Stripes, voir même de rock en général, écoutez-moi ça vite!
Si la vidéo vous a plu n'hésitez pas à partager, commenter ou à vous abonner!
Et paf! Deux jours après la dernière vidéo, une nouveauté: ça ne s'arrête pas!
Pour patienter avant la nouvelle chronique (qui arrivera vraisemblablement la semaine prochaine), on vous dévoile la Playlist Du Mois. Via Deezer, nous partagerons avec vous une liste thématique de cinq chansons (aux styles divers, plus ou moins anciennes), mélangées avec cinq nouveautés à venir dans le mois et que nous attendons tout particulièrement. Supertramp côtoie Slash en regardant passer Les Frères Jacques, c'est un peu ça la Playlist Du Mois. Le thème du mois de septembre? La rentrée bien évidemment! N'hésitez pas à nous faire part des chansons que cela vous évoque, où des albums que vous attendez ce mois-ci.
Lien: http://www.deezer.com/playlist/979256071
La Playlist:
1. Supertramp - School (Crime Of The Century - 1974)
2. Leonard Cohen - Almost Like The Blues (Popular Problems - 2014)
3. IAM - L'Ecole du Micro d'Argent (L'Ecole du Micro d'Argent - 1997)
4. Slash - World On Fire (World On Fire - 2014)
5. Les Frères Jacques - En Sortant de l'Ecole (En Sortant de l'Ecole - 1949)
6. Alt-J - Every Other Freckle (This Is All Yours - 2014)
Nouvelle vidéo pour célébrer la rentrée. Et aujourd'hui, pas de simple chronique mais un retour en arrière avec notre nouvelle émission, CD Classique. Comme l'indique ce subtil jeu de mots, nous allons revenir sur des albums ayant marqué leur temps ou que nous chérissons tout particulièrement. Et pour commencer, rien de tel qu'un bon vieux Black Sabbath: Paranoid.
Même si tout n'est pas exactement comme nous l'aurions souhaité, on est assez content du résultat. La formule se rôde, on finit de prendre nos marques...
Bonne vidéo!
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De retour avec une nouvelle vidéo, une nouvelle chronique même! Et aujourd'hui on va aborder le cas Lana Del Rey. Délicat en sachant qu'elle a littéralement déchaîné les passions, bonnes ou mauvaises, il y a quelques années. Alors Ultraviolence, album de la confirmation? Réponse dans la vidéo!
Pour l'occasion on a davantage travaillé le montage et le ton de ma voix afin de rythmer un peu mieux la vidéo, même si on sait qu'on a encore beaucoup à améliorer... Mais on est tout de même assez fier de cette vidéo malgré notre non-expérience dans cet exercice radicalement différent de ce qu'on faisait il y a quelques années, à savoir des vidéos sur les jeux.
En éspèrant que cela vous plaise, et si tel est le cas, n'hésitez pas à vous abonner à la chaîne!
Bon, suite à quelques problèmes avec Youtube et les droits d'auteurs, on a mit un peu de temps a faire cette nouvelle vidéo, en éspèrant qu'elle corrige partiellement les défauts de la précédente.
Et aujourd'hui on s'attaque à un des phénomènes francophone du moment: Christine & The Queens.
Sortie: 11 Novembre 2013 / Genre: Pop / Durée: 59 minutes
Il y a de ça cinq ans sortait The Fame, le premier album d'une jeune américaine à l'étrange pseudonyme: Lady Gaga. C'est alors le raz-de-marée sur la planète pop: le public et l'industrie du disque se prosternent devant celle qu'on surnomme la Queen of Pop, laissant ainsi aux oubliettes une Madonna un peu en peine. Et pour cause: la chanteuse enchaîne les tubes (Bad Romance, Poker Face...) et fait de son album un carton international: 12 millions d'exemplaires vendus dont plus de 630.000 en France (alors que sa meilleure place dans les charts était la seconde, atteinte pourtant un an et demi après sa sortie!). Mais patatra. Oui patatra, et pas un petit patatra! Trois ans après son carton monumental sort Born This Way, mais la réception commerciale et critique de ce second opus est plutôt mitigée; et l'absence de réel tube (à l'exception du morceau éponyme) la fait légèrement disparaître de la scène médiatique. Et alors que sa tournée se passe relativement bien, elle se blesse et est contrainte d'annuler ses dernières dates. C'est après ce silence médiatique que fin Août est dévoilé Applause, premier single d'un troisième album intitulé ARTPOP. Lady Gaga va-t-elle retrouver son trône?
Soyons honnêtes: ça commence mal. Sans parler pour autant d'un bide monumental, le morceau Applause a bénéficié d'un mauvais coup: sa fuite anticipée a fait qu'il a dû démarrer en même temps que Roar, le carton de Katy Perry. Et il se trouve que c'est cette dernière qui a remporté le combat des ventes! Mauvais coup pour dame Gaga, d'autant plus que son silence d'un an a laissé la place libre à ses rivales: Katy Perry donc, mais aussi une Rihanna qui ne cesse de gagner en importance médiatique, ou encore une Miley Cyrus bien décidée à devenir la nouvelle provocatrice de l'Amérique. Il aurait donc fallu que le titre annonçant son retour soit un véritable carton pour s'imposer une bonne fois pour toute face à ses consœurs. Mais force est de reconnaître que ça n'est pas été le cas, et que ça a drôlement perturbé Lady Gaga et sa maison de disques. Car au vu de ces résultats, on a eu droit à une campagne marketing bordélique, bien inhabituel chez la chanteuse. Au départ, il était prévu que le morceau Venus prenne vite la relève pour sauver les meubles, mais l'engouement pour un spot publicitaire utilisant Do What U Want avec R.Kelly les a fait changer d'avis. Mais le succès n'étant une nouvelle fois pas à la hauteur des espérances, ils se sont finalement rabattus sur Venus. Et puis on a aussi dévoilé d'autres morceaux comme Aura et Mary Jane Holland comme ça, pour le plaisir. Sans oublier la fuite de ARTPOP une semaine avant la date prévue! Autant dire que ça va être compliqué pour Lady Gaga de finir numéro un cette année, le public et les médias semblant quelque peu lassés d'un personnage pourtant absent depuis un moment. Mais qu'importe, ici on va parler musique. Tout d'abord, nous sommes forcés de constater qu'elle fut l'une des premières popstars américaine (c'est important de le préciser) à avoir flairé le filon de la pop façon eurodance: ce fut une grosse claque sur la planète popmusic, logique. Et cet ARTPOP creuse encore un peu plus loin. En effet, on se retrouve là avec un disque très proche de certaines productions des 90s (âge d'or de l'eurodance)! D'ailleurs, en conviant R.Kelly sur le mou et sans intérêt Do What U Want, elle fait même apparaître des anciennes gloires de l'époque (ce qui n'était pas forcément nécessaire). Alors, qu'est-ce que ça donne les années 90 en 2013?
Eh bien contrairement à ce que j'ai laissé penser, tout n'est pas si mauvais sur ARTPOP. Alors oui, c'est de la pop mainstream, avec ce que ça comporte de qualités et de défauts: refrains accrocheurs, compositions et paroles basiques... D'ailleurs, j'ai vu beaucoup de commentaires négatifs à l'encontre de ces dernières. Alors certes, Lady Gaga n'a pas de talent d'écriture (la quasi-totalité des chansons parlent de sexe, de drogue, et de son ego), mais en même temps ce n'est en aucun cas ce qu'on recherche dans ce style de musique. Pas de quoi en faire un réel reproche, du moins personnel: ça n'est pas nécessairement une bonne chose, mais elle est loin d'être la seule star de la pop à reléguer les paroles au second plan. Après musicalement, c'est dans l'ensemble entraînant et dansant à défaut d'être original. Venus est entêtant, G.U.Y a tout pour devenir un énorme tube (qui pourrait bien relancer sa carrière), Donatella est très sympa... Alors après, il est vrai que Lady Gaga semble avoir du mal à se défaire de ses influences: Madonna sur les thèmes et les rythmiques notamment, mais aussi David Bowie sur les visuels et sur la chanson Fashion! (qui rappelle par certains aspects la rythmique du Fashion de Bowie), ou même Kylie Minogue (on a l'impression que c'est cette dernière qui chante sur le refrain de Sexxx Dreams). Outre les morceaux dansants, il y a également quelques ballades comme la chanson éponyme et Do What U Want, toutes deux très chiantes. La seule qui sorte du lot est Dope, un piano-voix un peu évolué qui laisse une belle place aux capacités vocales de Lady Gaga (impressionnantes quoiqu'on en dise).
Au final, ARTPOP est un album de popmusic américaine sympathique tout ce qu'il y a de plus classique (à l'exception d'une ou deux expérimentations un peu bizarres comme Aura). Pas de quoi crier à l'arnaque (j'ai entendu bien pire), mais pas de quoi non plus crier au chef-d'oeuvre comme les Littles Monsters s'évertuent à le faire: on est loin, TRES loin d'un grand disque pop. Voilà un album qui animera à coup sûr les soirées, et ça n'a rien de péjoratif. Cela dit, est-ce que ce troisième opus sera suffisant pour faire de Lady Gaga la plus grande star du monde musical, place à laquelle on la projetait pourtant il y a peu? Rien n'est moins sûr...
LE HIT: Applause
LE COUP DE COEUR: Mary Jane Holland
NOTE: ??/10
Pour connaître la note finale, rendez-vous sur: http://born2listen.e-monsite.com
Egalement postée aujourd'hui sur le site, la critique du dernier album de M.I.A, Matangi!
L'electro made in France a encore de beaux jours devant elle, quoi qu'on en dise. David Guetta, Bob Sinclar, Martin Solveig, Daft Punk, Justice... Ces cinq-là squattent les clubs et les ondes du monde entier. Mais à côté, il existe une nouvelle génération de DJ français proposant une musique novatrice et underground, reconnues dans la sphère électro mondiale et connaissant parfois même un certain succès commercial: Kavinsky, Madeon, Brodinski, C2C, Breakbot, Jackson & His Computer Band... Ils sont nombreux! Mais celui qui pourrait voler la vedette à ces révélations, c'est peut-être Gesaffelstein. S'il ne possède pour l'heure aucun tube, sa réputation de nouveau prince de l'électro tricolore n'est plus à faire: après avoir signé des remixes pour Justice, Lana Del Rey ou Depeche Mode; et avoir produit deux titres (dont un en collaboration avec les Daft Punk) sur le dernier opus de Kanye West, l'heure est au premier album.
On peut dire qu'il se sera fait attendre cet album! Cinq après son premier titre, Gaseffelstein livre enfin Aleph, première pièce à l'édifice de son étrange univers. Dans la lignée de Modern Walk et Viol (deux titres qui ont faits sa réputation), les morceaux contenus dans ce premier opus offrent une ambiance froide et oppressante. Il faut d'emblée le préciser aux amateurs de musique dance prêtes pour Ibiza: dans Aleph l'heure n'est pas à la fête, et vous le comprendrez bien assez tôt. Lorsque démarre Out Of Line, le premier titre, nous sommes accueillis par une note de synthétiseur bien crade et une cloche qui sonne. La boîte à rythme se fait entendre, emmenant une voix intrigante nous racontant je ne sais quoi sur un ton inquiétant. Voilà qui donne le "la" de ce que sera Aleph par la suite, à savoir une plongée sans détour possible dans un univers glauque et aseptisé; où tout semble propre, trop propre pour être normal (le genre d'ambiance à la Portal sans l'humour qui va avec, pour donner un exemple aux gamers qui lisent!). Voilà un disque qui pourrait parfaitement servir de Bande-Originale à un thriller ou un film d'horreur futuriste. L'impression d'être plongé dans un labyrinthe électronique duquel on ne peut partir: voilà ce que m'a fait ressentir Gesaffelstein pendant environ une heure.
Fort heureusement, tous les morceaux ne proposent pas des montés d'adrénaline comme le pressant single Pursuit ou l'insupportable et pourtant tellement jouissif Hellifornia. Des passages plus posés comme le magnifique et effrayant Wall Of Memories sont bien présents, même si quelques compositions de ce type sont beaucoup moins prenantes comme Destinations. Cela dit, même sans parler spécifiquement des morceaux plus calmes, certaines des quatorze musiques composant l'album sont plutôt dispensables malgré la parfaite cohérence artistique de Aleph. A titre d'exemple, des moments comme Piece Of Future ou Hate Or Glory ne m'ont pas du tout retenu l'attention malgré une intention d'oppression toujours bien présente.
Au final, Aleph est un labyrinthe dans lequel ne se risqueront que les plus courageux, et c'est bien normal. Sa musique techno ne touchera pas le coeur du grand public, mais réjouira les amateurs d'électronique en tous genres. Ce premier album de Gesaffelstein est à l'image de sa pochette: d'une grande classe, d'une sobriété apparente mais d'un fond très complexe, d'un univers très personnel et assez génial. Cela dit, il ne s'agit pas d'une totale réussite! Le meilleur est sans doute à venir pour ce jeune génie français de moins de trente ans, car il a toutes les cartes en mains pour créer son propre chemin à travers le labyrinthe du succès.
LE HIT: Pursuit
LE COUP DE COEUR: Wall Of Memories
LA NOTE: ??/10
Pour connaître la note finale, rendez-vous sur: http://born2listen.e-monsite.com
Aujourd'hui, hommage à un artiste disparu la veille: Lou Reed. Un article que j'ai voulu accessible, en éspèrant que vous apprécierez. Pour information, l'article est également disponible sur mon site http://born2listen.e-monsite.com dans de meilleures conditions: meilleure lisibilité et ressources vidéos et audios présentes.
Bonne lecture!
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LOU REED: DANDY DECADENT
Aujourd’hui, à l’heure d’entamer la rédaction de cet article, nous sommes le dimanche 27 Octobre 2013. Je m’étais mis en tête que, ce soir, je rédigerais une critique d’un album de Lou Reed; Transformer ou peut-être New York. Et pourquoi pas un du Velvet Underground? Mais là, je n’en ai plus l’envie. Les évènements font que c’est précisément ce soir que la mort a emporté ce pionnier du rock. Triste coïncidence, bien réelle. Alors, si ce n’est pas une critique, qu’êtes-vous entrain de lire? Bon. Bah en fait, là tout de suite maintenant, je n’en sais rien. J’ai juste envie d’écrire sur ce grand artiste qu’était Lou Reed, le présenter à certains, parler de mes lacunes musicales à ce sujet, vous faire part de ce que je pense de cet homme, de ce poète triste des bas-fonds d’une Grosse Pomme pas si parfaite que ça.
En bref, je ne sais pas exactement où je vais avec cet article. J’écris sans fil conducteur, au rythme de mes pensées. En espérant que le tout ne soit pas trop indigeste pour vous! Etant dans une démarche d’accessibilité, il faudrait que vous sachiez au moins de qui je parle. En effet, lire un billet à propos de quelque chose ou quelqu’un qui nous est inconnu, il n’y a rien de plus chiant. Bon, par où commencer? Lou Reed est un chanteur et guitariste rock mythique, dont les plus belles années sont à situer entre 1967 et 1979 (même si par la suite, il y aura quelques bijoux). Plus discret et moins vendeur que certains autres titans du rock comme Jagger ou Bowie, il reste néanmoins un des plus illustres représentant du genre. Brève présentation.
Une carrière et une vie mouvementée
Petit-fils d’immigrés juifs, Lou Reed vit à Long Island en périphérie de New York. Né dans une famille relativement aisée en 1942, le jeune Lewis Alan Reed connaît une jeunesse plutôt turbulente et marquée par plusieurs incidents déterminants pour sa carrière future. La prise de drogue par exemple, débutée relativement jeune, deviendra un sujet récurrent des textes de l’artiste. Autre moment crucial, celui où ses parents inquiets de voir leur fils de dix-sept ans avoir des tendances homosexuelles décident de le livrer à des électrochocs pour le « guérir ». Cet évènement destructeur sera abordé dans la chanson Kill Your Sons, parue sur l’album plutôt moyen Sally Can’t Dance en 1974. Sinon, il passe une partie de sa jeunesse à suivre une formation littéraire (ce qui s’en ressentira dans ses textes), tout en jouant dans les bars le soir. Cependant, deux rencontres bouleverseront le cours de sa vie.
En effet, Lou Reed rencontre tout d’abord le musicien John Cale avec qui il décide de fonder le groupe avec lequel il va réellement démarrer: The Velvet Underground. La formation est alors remarquée par un homme des plus influents, à savoir Andy Warhol: le pape du Pop’art américain prend alors Lou et sa bande sous son aile en leur faisant intégrer la fameuse Factory (lieu de représentation et d’exposition d’œuvres de Pop’art, et haut lieu de rencontre). Une relation élève et maître naît alors entre le chanteur et l’artiste multi-facettes: Andy Warhol sera l’une des seules (si ce n’est la seule) personnalité que Lou Reed admet admirer. Bref, The Velvet Underground sort un premier album solo (The Velvet Underground & Nico) en 1967 sous la houlette d’Andy, qui contribuera à la tâche en dessinant la pochette devenue dès lors mythique (celle avec la banane sur fond blanc). Cependant il impose la présence de sa nouvelle recrue Nico, une mannequin et chanteuse allemande avec laquelle Lou Reed entame une brève liaison. L’album devient mythique et adulé par la critique, malgré un violent échec commercial. Le groupe sort alors un soi-disant très bon second opus (soi-disant car je ne l’ai pas écouté, shame on me), White Light/White Heat, mais peine toujours à obtenir une reconnaissance commerciale. Lou Reed vire alors John Cale avec qui les relations se compliquent, et quitte le groupe après la sortie de Loaded en 1970, le quatrième album de la formation. Si The Velvet Underground n’a pas connu le succès à l’époque, l’ensemble de son œuvre a été asse vite reconsidérée à sa juste valeur.
Lou Reed sort alors un album à son nom au début de l’année 1972: ce dernier sera un échec retentissant, aussi bien en matière de ventes que de critiques (même si, très personnellement, je ne trouve pas ce premier opus solo si mauvais que ça, sans être vraiment bon non plus). Lou est alors dans une mauvaise passe dont il arrivera à se sortir relativement vite. En effet, quelques mois à peine après la sortie de Lou Reed, il rencontre un de ses fans les plus dévoués qui n’est autre que David Bowie. L’anglais était alors en pleine ascension: fort du succès critique de Hunky-Dory et de quelques tubes comme Space Oddity et Life on Mars?, l’inventeur du glam-rock a sorti la même année le mythique The Rise And Fall Of Ziggy Stardust And The Spiders From Mars. David décide alors de sortir Lou Reed de son trou et lui permet de produire un nouveau disque sur lequel il a carte blanche. C’est ainsi qu’est né le plus grand succès du prince de New York City, à savoir l’album Transformer. Sorti en décembre 1972, soit quelques mois à peine après la parution du premier, ce CD est une véritable renaissance artistique: Lou se transforme en créature glam et androgyne (on constate donc l’empreinte de Bowie) et chante la vie des bas-fonds de N.Y et de la factory: drogue, homosexualité, transsexualité… Tous ces thèmes passent sous la plume de notre artiste. Il devient dès lors une icône rock critique et public, connu pour des tubes comme Perfect Day ou Walk On The Wild Side (son grand classique). Lou Reed ne souhaitant pas devenir une simple pop-star, il enchaîne alors avec des albums beaucoup plus pointus et moins accessibles, plus ou moins réussis: ainsi, Berlin (1973) est régulièrement cité comme étant son chef-d’œuvre, tandis que des opus comme Sally Can’t Dance (1974) peinent à convaincre. A partir de là, il continue sa carrière dans un anonymat plus ou moins prononcé (la décennie 80 sera assez compliquée pour lui). Cependant, la sortie de l’album New York en 1989 remet Lou Reed sous le feu des projecteurs, le remettant donc sur son trône perdu. Il adopte et popularise par la même occasion le fameux « parlé-chanté », devenu dès lors sa marque de fabrique. Depuis, et ce jusqu’à aujourd’hui, il a continué sa carrière en publiant des albums de temps à autre et en réalisant d’autres projets parallèles.
Une personnalité hors du commun
Voilà un bref résumé de la carrière de ce monstre du rock. Bon, de quoi pourrais-je bien vous parler maintenant… Peut-être de sa personnalité. Parce que c’était un personnage Lou Reed! Caractériel, égocentrique, mélancolique, mais en même temps tellement génial et novateur. Car oui, en bon élève d’Andy Warhol, Lou Reed avait un goût pour la diversité artistique et pour l’innovation. D’ailleurs, il y a plusieurs illustres exemples musicaux! Par où commencer… Eh bien déjà avec les Velvet Underground, les sonorités pop sont pour l’époque très originales et on peut même y déceler les débuts de l’art-rock et du rock psychédélique (le premier album est sortit la même année que Are You Experienced de Jimi Hendrix ou Sgt Pepper‘s des Beatles, souvent considérés comme les premiers du genre), alors qu’il est pourtant bien loin de l’idéologie hippie. Et même avec l’album Transformer en 1972, il devient l’un des premiers et plus illustres représentants du glam-rock avec T.Rex, David Bowie et Roxy Music. Bon, ça c’était pour la partie cool des innovations de Lou.
Car soyons honnêtes, Lou Reed n’a pas toujours donné naissance à des créations abouties. Tiens, il y a peu de temps, il s’est essayé à la photographie tout comme son mentor Andy. Bon, il paraît que ça n’est pas une réelle réussite. Mais c’est dans le domaine musical que l’on trouve les plus étranges expérimentations de Lou. Prenez l’album Metal Machine Music de 1975: un véritable troll musical, une heure de larsen inaudible qui vous vrillent les tympans aussi fort que l’écoute du dernier Lorie. Certains crient à l’arnaque, d’autres au génie, tandis que les plus modérés (dont je fais partie) voient en cet opus une ode à la liberté artistique. Car, disons-le franchement, qui aurait les cojones de faire une chose similaire de nos jours? Plus récemment, en 2011, Lou Reed a tenté une étrange collaboration avec le groupe Mettallica. Le résultat c’est Lulu, un disque dérangeant où la voix chevrotante du vieux Lou côtoie les guitares furieuses des membres du groupe métallique. Pour tout vous dire, personne n’a comprit.
En même temps, rien de surprenant venant d’un homme comme ça. Lou Reed s’est toujours comporté en marginal, en perpétuel rockstar de l’ombre. C’est un peu comme le Dark Vador du rock américain. Là où des pionniers du genre ont joués le jeu de la célébrité (Jagger, Bowie, etc), lui s’est toujours tenu à l’écart de la presse et de la reconnaissance. Et contrairement à ce qu’on peut croire, pas forcément par volonté d’anonymat et encore moins par modestie. Lou Reed déteste les journalistes, mais s’aime profondément. Ainsi, ses interviews sont toujours de délicieux moment d’égotrip à savourer en famille. Exemple: fin 2012, il accorde une interview au journal Le Figaro au sujet de son livre de photographies. Après avoir reproché au journaliste d’une façon pas très diplomate de fumer, il répond quelques questions plus tard: « Je ne fais pas de réponses longues juste pour faire des réponses longues. Oui, c’est oui, non, c’est non. Vous comprenez? ». Sympa! Et là, lorsque vient le sujet de l’album en collaboration avecMettallica, il guillotine le pauvre journaliste (qui laissera parler sa haine lors de la rédaction de l’artiste, ce qui est compréhensible): « Vous avez d’autres questions de ce niveau? ». Bon, vous me direz qu’il était déjà affaibli à l’époque. Peut-être, mais ce comportement ne date pas d’aujourd’hui! L’un des meilleurs exemples, c’est l’article rédigé par Philippe Manœuvre dans le Rock & Folk n°140 datant de septembre 1978. Lou Reed convie des journalistes, décide finalement d’annuler les interviews, puis les fait venir au concert, puis refuse les interviews, puis décide de dédier une demi-heure à chaque journaliste. Au final, Philippe Manœuvre a passé des heures et des heures accompagné d’un collègue anglo-saxon et d’un Lou particulièrement bavard, mais pas sur les sujets escomptés. Il finira par les virer comme des malpropres. Si vous avez l’occasion de lire cet article, c’est à mourir de rire. Voici un passage où il parle de lui, des autres, et de comment il est trop fort et trop bon: « Je me fous de l’opinion des gens. Je me suis toujours considéré comme génial et grand. Et je sais que j’ai toujours eu raison. ». Plus tard, en parlant des managers, radios et autres critiques: « Mais même quand ils ont essayés de m’arrêter, ils ne pouvaient pas: Lou Reed était toujours là. ».
Lou Reed et moi, une relation avortée
Ah ça, on aimerait que tu sois toujours là mon Lou. Mais il faut croire que ta pratique du tai-chi n’a pas suffi à combler tes problèmes de santé liés à la drogue et l’alcool. On parle quand même d’un mec qui a dédié une chanson à sa seringue: Sister Ray. On parle aussi d’une personne ayant déclaré: « J’ai essayé de me débarrasser de la drogue en buvant. Mais ça n’a pas marché » en 1992... Fuck la logique. La vie de Lou Reed fut marqué par les excès et par des traumatismes, qu’il retranscrivait avec brio en chanson. La lecture de ses textes est souvent intéressante, ceci étant dû à une farouche volonté de lier l’intelligibilité aux sensations, purement musicales.
Lou Reed… Soyons honnêtes: j’ai découvert il y a peu de temps cet artiste hors du commun. Alors certes, j’avais déjà écouté le premier album du Velvet Underground et Walk On The Wild Side, mais je n’avais jamais approfondi. Cependant, tragique coïncidence, je me suis penché sur sa discographie il y a à peine plus d’une semaine, souhaitant rattraper mon retard. Et j’ai aimé. Vraiment. Si Transformer reste mon préféré, et de loin (j’ai toujours été très sensible aux albums glam), j’ai beaucoup aimé d'autres albums comme Berlin, mais aussi New York ou même The Bells. Même Metal Machine Music m’a, à défaut d’emporté, fait bien rire. Lou Reed est une personnalité que j’ai aimé découvrir, une personne atypique qui nécessite à l’occasion de cette macabre mise en lumière, que chacun le redécouvre. Je suis légèrement sous le choc de la disparition de cet artiste qui s’est très vite fait une place parmi mes références, les circonstances étant par ailleurs étrangement liées. Ah, et comble de l’ironie, Lou Reed était visionnaire: il s’est éteint un dimanche matin, Sunday Morning étant l'une des plus célèbres chansons du Velvet. Pour conclure, on va finir sur une formule convenue mais de circonstance: Lou, take a walk on the other side.
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Aujourd'hui, on change un peu de sujet pour retourner au jeu vidéo! J'ai en effet eu la chance de pouvoir participé au Xbox One Tour la veille de la rédaction de cet article. Mais tout d'abord, petit rappel pour ceux ne connaissant pas le principe.
Le Xbox One Tour, c'est un évènement organisé par Microsoft afin de rencontrer des clients potentiels. Vous connaissez certainement la Xbox One, cette nouvelle machine aux multiples polémiques (limitation du prêt et de l'occasion, connexion internet obligatoire, caméra ne pouvant être éteinte, pour finalement annuler tout ça...). Eh bien le constructeur a décidé de parcourir les continents afin de la faire découvrir à quelques personnes sélectionnées. Ainsi j'ai pu, en avant-première nationale, la découvrir en petit comité avec quelques-uns des ses jeux les plus attendus.
Arrivée quarante-minutes à l'avance en plein Paris: moi et un ami nous avançons jusqu'à l'entrée d'une halle où une quinzaine de personne seulement attendent. Ambiance de mort, on attend 15h pour finalement être une centaine. On nous fait rentrer dans un grand espace avec seulement quelques bornes de jeux: autant vous dire que ça fait vide! On montre nos pièces d'identité pour attester de notre majorité (ou pas d'ailleurs) et nos invitations, et posons nos affaires dans un vestiaire. Bon, qu'avons-nous à nous mettre sous la dent?
Eh bien soyons honnêtes, pas grand-chose: une douzaine de jeux étaient jouables seulement. Parmi les grands absents, notons Powerstar Golf, Ryse: Son of Rome, Quantum Break (même s'il fallait se rendre à l'évidence, c'était impossible), le Project Spark, mais surtout les jeux multisupport. En effet, ici, pas de Call of Duty Ghost, de Watch Dogs, de Assassin's Creed IV, de Thief, de The Evil Within ou encore de Dying Light. Bien dommage! Ainsi, mon ami et moi avons pu tester presque tous les jeux présents (excepté Crimson Dragoon, manque de temps) pendant les 4 heures imparties. Cependant, l'avantage par rapport au Paris Games Week, c'est les conditions de jeu. En effet, nous pouvons ici tester les titres les plus attendus en patientant à peine 10 minutes, voire sans attendre. Par ailleurs, poufs et casques sont disponibles pour véritablement s'immerger, ainsi que des fontaines à eaux gratuites si on a soif. Autant vous dire que ce sont des choses que nous n'aurons jamais dans les salons. Bon, passons au compte-rendu.
LA CONSOLE:
Nous partons directement en direction de la star de ce mini-show, à savoir Battlefield 4. C'est le seul jeu pour lequel il fallait faire un tant soit peu la queue. Mais avant de vous parler du jeu, parlons un peu du ressenti de la console. Tout d'abord niveau design, ça se confirme: c'est moche. Plutôt imposante, elle ressemble à une box internet rectangulaire, noire, et avec un logo Xbox brillant. Bof bof. Par contre, relative bonne surprise pour le Kinect. Beaucoup moins grand que les images le laissaient penser, il se fond assez facilement dans le décor. Mais le must de la Xbox One, c'est bel et bien sa manette: très sobre et classieuse, bien plus fine et esthétique que sa grande soeur 360, elle n'en perd toutefois pas sa parfaite ergonomie (on retrouve de suite ses réflexes). La croix directionnelle n'a aucune commune mesure avec son prédécesseur, bien plus maniable et précise. Autre très bon point qui n'a l'air de rien, ce sont les gâchettes arrière. Ces dernières, toujours aussi faciles d'accès, produisent une immersion tout bonnement impressionnante grâce aux vibrations qu'elles génèrent (conduire une voiture n'a plus rien à voir, vraiment).
Graphiquement parlant, on voit bel et bien une évolution technique par rapport à la Xbox 360. Mais, petit regret, pas de réelle claque. Mis à part Dead Rising 3, Forza Motorsport 5 et Battlefield 4 (et encore), qui montrent, chacun à leur manière, une évolution technique, on constate sur les autres des graphismes dignes d'une 360 d'aujourd'hui. A voir sur la durée comment la One va être utilisée.
LES JEUX:
Comme dit précédemment, nous avons tout d'abord mis le cap sur Battlefield 4. On nous proposait ici une session multijoueur en mode capture de drapeaux. Chargement, enfilage de casque, et c'est parti. Ceux qui s'attendaient à une réelle évolution risquent d'être déçu: je n'ai rien vu de flagrant. Le gameplay est on ne peut plus classique, mais l'évolution vient d'une immersion encore plus poussée. Les effets sonores sont bluffants de réalisme et, plus impressionnant encore, le moteur physique. En tirant sur des murs en bois, on peut créer des trous et se cacher derrière pour tirer. Et avec le bon vieux lance-roquette les arbres tombent, les murs se détruisent, et les immeubles, à défaut de s'écrouler, voient certaines parties de leur structure dégager. C'est à ce genre de détails qu'on voit le changement de génération, à défaut d'une réelle évolution graphique. Notons également mon skill impeccable qui a fait de moi le cinquième joueur de la partie (pas mal pour quelqu'un qui n'a joué aux anciens qu'occasionnellement)! Au final, nous avons eu affaire à un jeu classique et efficace, bluffant par certains aspects. A conseiller en multijoueurs évidemment.
Après cette session, direction les petits jeux un peu oubliés du futur live. Commençons par Lococycle, le dernier né de Twisted Pixel (déjà auteur des très bons 'Splosion Man et Comic Jumper). Il s'agit là d'un beat'em all à télécharger sur le live, totalement barré. On incarne un étrange personnage à l'accent espagnol accroché à la roue d'une moto qui parle (ouais ça fait rêver). On progresse ainsi sur une route extrêmement linéaire sur laquelle nous attendent de nombreux ennemis: voitures avec mitrailleuses, robots électriques, mecs à moto... Pour chaque adversaire, il n'y a qu'une technique possible (ce qui est regrettable car on perd dans la liberté d'action caractéristique du genre): pour les voitures, vous devrez utiliser la mitrailleuse car ils sont trop loin de vous; pour les motos les coups de clef à molette car ils sont au même niveau; une espèce de mode combat aérien pour les ennemis en l'air, etc. Par ailleurs, le jeu est vraiment très moche. Bref, ce titre m'a plutôt déçu, compte-tenu des antescedants de ses auteurs. A voir.
Puis, j'ai brièvement joué à Max: The Curse of Brotherhood. Autre jeu téléchargeable, il s'agit là d'un petit jeu de plate-forme sans prétention destiné à un jeune public. Sauf que, soulignons-le, c'est le titre sur lequel je suis mort le plus de fois (environ dix fois en dix minutes de jeu). Le jeu prend place dans un univers 2D chatoyant où l'on incarne un jeu garçon du nom de Max, qui progresse tableaux par tableaux grâce à un stylo magique, ce dernier (activable avec les gâchettes arrière) permettant de créer de plates-formes et d'autres choses à l'écran. Ne nous emballons tout de même pas car c'est très assisté: les endroits où créer les plates-formes sont indiqués à l'écran, ne laissant que peu de liberté. A priori un bon petit jeu pour les enfants, ou les grands enfants.
Petit passage également sur le nouveau Zoo Tycoon sur Xbox One. C'est avec une certaine émotion que j'ai testé ce jeu, car il s'agit d'un jeu qui a profondément marqué mon enfance. Toutefois, il est difficile de se faire un réel avis sur un jeu de gestion alors qu'on y joue à peine dix minutes. J'ai toutefois pu voir plusieurs choses assez sympathiques. Tout d'abord, il est désormais possible de se balader dans votre zoo dans la peau d'un soigneur. Entouré de gens heureux, vous pouvez donc rendre visite à vos animaux et voyager d'enclos à enclos grâce à des petites jeeps (gros fou rire d'ailleurs, lorsqu'on a vu qu'il était possible d'appeler l'une d'elles en sifflant. Cette dernière arrive alors en sautant (vraiment) à votre rencontre, sans chauffeur). L'aspect gestion était compliqué à apercevoir, mais ça semble rester classique. Visuellement parlant, ça rame à mort. Les 15fps par seconde n'étaient pas loin à mon avis. Par contre, techniquement, c'est très beau (mention spéciale aux animaux, assez bluffants).
Brève session sur le Just Dance 2014 version Xbox One. Difficile de vous dire si le Kinect nouvelle génération nous a bien reconnus, car nous étions un peu trop occupés à rigoler (on était les deux seuls à danser dans la salle) sur Gimme Gimme Gimme de ABBA et Get Lucky des Daft Punk. Rien à dire: Just Dance, c'est toujours aussi fun.
Allez finit de jouer, on part voir Dead Rising 3. Nous avons pu, pendant une bonne quinzaine de minutes nous essayer à cette exclusivité (temporaire?) One. Dans la démo que nous avons vu, pas d'objectif précis mais une exploration d'une parcelle de la carte. Car oui, rappelons-le, il s'agit là d'un open-world sous la forme d'une ville envahie de zombies. La première impression qui vient lorsqu'on joue c'est "Oh put***, c'est quoi tous ces ennemis!". Si la série a toujours été connue pour le nombre astronomique de zombies affichés à l'écran, là ça dépasse l'entendement. Au moins un bon millier de zombies, peut-être même le double (bon là je m'emporte peut-être un peu), èrent dans les rues à la recherche de chaire fraiche. Et en plus, ça ne rame pas! Cela n'altère pas non plus le rendu technique, impressionnant de par ses effets de lumière et sa modélisation des ennemis. Sinon, le principe reste similaire: vous avez plein d'objets à disposition pour massacrer un maximum de zombies. A titre d'exemple, j'ai pu jouer avec: un lance-flamme, une scie sauteuse, un fusil, une barrière métallique, un peau de fleur, un casque de chantier, un tracto-pelle, une voiture de sport (car on peut conduire dans la ville)... Bref, du grand n'importe quoi en vue pour ce qui est, de ce que j'ai pu voir là-bas, la plus grosse évolution graphique. Petit coup de coeur.
Après cette session, petite séance photo dans un photomaton. Pourquoi me direz-vous? Car il était possible de se prendre en photo vêtu d'accessoires devant un fond vert, dans lequel on incruste l'image du jeu de votre choix. Mon ami déguisé en soldat romain et moi en ballon de foot, c'est dans la bonne humeur que nous faisons notre petit shooting collection automne-hiver.
Retour au jeu vidéo avec Killer Instinct. Ancienne licence phare de Rare, Microsoft a pourtant décidé de ne pas attribuer ce reboot au studio. Bizarre bizarre. Bref, au cours des deux combats que nous avons fait, j'ai pu apercevoir un jeu pêchu et énergique, mais au gameplay beaucoup trop simpliste. Si, je crois, les combos quelque peu illimités étaient la marque de fabrique de la série, je dois bien avoué que c'est agaçant. Sans connaître les commandes, nous avons effectués des coups hallucinants et presque massacré l'adversaire sans perdre de vie. Par ailleurs, l'équilibre entre les personnages semble à première vue assez discutable... Dommage pour un free-to-play.
Puis deux parties sur FIFA 14 sur la Xbox One. Bon, rien de nouveau sous le soleil, si ce n'est que c'est beau et que les commandes ont un peu changées depuis FIFA 09 (le dernier auquel j'ai joué quoi). Ah, si, j'ai gagné deux fois quand même. C'était important de le souligner.
Nous nous attaquons ensuite à Forza Motorsport 5, le dernier né de la série de simulation automobile. On nous présente cinq voitures au choix, toutes modélisées à la perfection et bluffantes de réalisme. Ma Ferrari et son coloris choisi, on lance la course et... temps de chargement d'une minute trente. La course commence et là on se dit: "ah ouais quand même". C'est beau, vraiment beau. Les voitures, les reflets, les petits détails à droite à gauche (la modélisation du pilote alors qu'on est en vue extérieure, les petites inscriptions à l'intérieur de la voiture...)... Tout ça participe à l'immersion du titre. Petit détail qui a son importance, c'est l'apparition des vibrations dans les gâchettes de la manette. Cela accentue les sensations de pilotage comme jamais: un régal pour les amateurs de jeux de course.
Petit passage également sur le nouveau volet des Kinect Sport, à savoir Kinect Sports Rivals. Deux jeux étaient jouables: le jet-ski et l'escalade. Mon ami a pu s'essayer au premier: chevauchant votre scooter des mers, vous empoignez le guidon dans le vide et dirigez avec une certaine précision votre véhicule le temps d'une course effrénée. N'ayant pu le faire, je ne m'attarderai pas trop sur ce mini-jeu. Quant à l'escalade, eh bien croyez-moi c'est physique! Dans le cadre d'une course également, vous devez avec votre bras chercher une prise à l'écran, fermer votre poings, et vous hisser jusqu'à la prise en gardant la main fermée, sous peine de tomber. Le jeu est assez exigeant et demande, je pense, un certain temps d'adaptation. Au final, un jeu qui semble plutôt fun, dans la lignée des précédents.
Pour clore cette journée, nous avons joué au meilleur jeu du salon: Peggle 2. Un moment intense et vibrant de trente seconde qui me rend fier de jouer aux jeux vidéos. Sinon, on cherche encore les nouveautés.
AU FINAL:
Cet évènement m'a donc permis de jouer dans de bonnes condition à la Xbox One, mais mon sentiment est plutôt mitigé. La console présente quelques évolutions intéressantes mais rien de transcendant (à voir à sa sortie l'interface et tout ce qui touche au pratique). Quant aux jeux, aucune de ces exclus me font dire: "JE VEUX LA XBOX OOOOOONE". Notons cependant un progrès graphique assez important et des potentiels bons jeux, notamment Deadrising 3, Forza Motorsport 5, ou encore Peggle 2.
Enfin, n'hésitez pas à me poser vos questions dans les commentaires.
Sortie: 07 Octobre 2013 / Genre: Pop / Durée: 50 minutes
Vous savez j'aime l'aventure, le goût du risque, l'imprévu... Et comme une fois n'est pas coutume, je suis de nouveau partis en terres inconnues (comme dirait un certain Frédéric Lopez). J'aime les défis, et c'est pourquoi aujourd'hui je vais vous parler du nouvel album de Miley Cyrus: Bangerz. Et autant vous dire que ça ne sera pas chose aisée. Pourquoi? Car malgré trois écoutes relativement intensives, je peine encore à différencier les morceaux. Comment? Il n'y a plus de suspens? Ah pardon... Bon bah vous voilà prévenus chers fans!
Mais c'est que j'avais oublié les présentations. Cher mélomane, si tu ignores qui est cette femme, laisse-moi te dire que tu es juste "has-been". Je dirais même "never been". Pour faciliter ta compréhension du phénomène, j'invoque le noble esprit de sieur Jean-Marc M: on entend parler que d'elle sur la toile depuis un peu plus d'un mois, le buzz venant de prestations fortement suggestives et de clashs avec des peoples comme SineadO'connor ou encore Elton John. Blague à part, Miley Cyrus est une ancienne ado-star de Disney, comme cette société adore en faire (coucou Justin Timberlake, Séléna Gomez, et autres Britney Spears). Héroïne de la saga pour adolescentes Hannah Montana, la jeune femme en a eu marre de se cacher derrière une perruque et a décidé il y a de ça quelques années de débuter une carrière sous son véritable nom... sans véritable succès hors U.S.A, il faut bien le dire. Tout semblait donc indiquer que Miss Cyrus continuerait son chemin dans une certaine indifférence; MAIS, parce qu'il y en a un, elle a provoqué un tôlée monumental lors de sa prestation à la cérémonie des MTV VMA 2013. Affublée d'un étonnant et fascinant soutiens-gorge et d'une culotte couleur chair, l'ancienne chouchou de l'Amérique puritaine s'est cordialement frottée au chanteur Robin Thicke et a éffleurée de nombreuses fois son entrejambe avec un gant en mousse géant. D'ailleurs ça a choqué la môman à Robin... mais c'est dingue comme on s'en fout. Breeeef, Miley a cassé son image des débuts et c'est suite à ces évènements que sort Bangerz, quatrième album studio de la chanteuse, du moins depuis la fin de sa filiation avec son alter ego Hannah Montana.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire à la vue du paragraphe précédent, je n'ai rien contre cette jeune femme. Intelligente, sympathique, elle doit sûrement l'être au fond. Perdue par contre, elle l'est certainement dans l'état actuel des choses. Mais quand bien même, j'ai tendance à mettre un peu de côte le personnage pour laisser place à la musique. Faisons donc abstraction, si vous le voulez bien, du côté pisseuse aguicheuse déjà vu mille fois. Lorsque débute le premier titre, à savoir Adore You, on se retrouve sur du R'n'B au tempo lent, à la voix puissante et ponctuée de "wooohouhooo", et sur des paroles sur l'amour le beau le vrai (même si sur d'autres morceaux, ça parle de l'amour le moche le faux). Et bah figurez-vous que ça aussi, je l'ai vu (ou plutôt entendu) mille fois. C'est d'ailleurs là que réside le grand problème de ce Bangerz! On casse et change l'imagerie initiale pour quelque chose de sexuée et plus "femme", donc on tente de faire suivre le son vers un idéal plus mature: voilà ce qu'a dû se dire la production. Oui, la production et la maison de disques, pas Miley. Ce nouveau son, c'est une continuité dans son style deprédilection (une pop très urbaine), mais auquel on essaie désespérément de donner du crédit. Pour cela on appelle Will.i.am pour avoir des tonnes d'arrangements électro bien foutus mais qui n'apportent rien, quelques featuring bien placés mais tout aussi vain (lorsque j'ai écouté SMS la première fois, je ne m'étais pas rendu compte de la présence de Britney Spears), et une voix peut-être un peu plus rock et rauque (seule vraie évolution, plutôt positive). Pour faire bref, Bangerz est un album un peu trop passé à la moulinette commerciale, donc un disque plutôt lisse en définitive.
Il offre cependant quelques instants sympathiques, sans pour autant nous transporter dans des sommets musicaux. À titre d'exemple, le refrain de Do My Thang est plutôt cool et entraînant, à l'inverse de ses couplets monotones. Les deux singles sont, eux, vraiment efficaces: We Can't Stop est, à défaut d'une très bonne chanson, un tube valable; et Wrecking Ball est peut-être la meilleure piste de l'album. Oui, j'avoue, cette chanson me fait retrouver mon âme de préadolescent qui-en-a-trop-marre-de-la-vie-t'façon-les-gens-ils-me-comprennent-pô. Et quand je l'entends, je peux pas m'empêcher de faire le "break-ea-eak meeee!". Voilà, j'ai confié mes péchés... Sinon, quelques passages de #GETITRIGHT ou bien de 4x4 (en fait je sais plus trop) m'ont un peu interpellés. Le reste? Je vais être honnête: j'ai oublié... Révélateur non?
Ne nous étalons pas pendant des heures sur Bangerz alors que j'ai fais bien moins pour des albums méritant bien plus. Au final ce quatrième opus n'est qu'un bout de gravier jeté dans la mare pop, mais enrobé de plomb pour faire plus de bruit (ouais, j'aime les métaphores). Selon moi, Miley Cyrus a été un peu (beaucoup) abusée par sa maison de disques, et ça ne m'étonnerais pas que d'ici quelques années nous ayons droit à un pétage de plomb à la Britney Spears. Sans pour autant être une bouse infâme, Bangerz laisse clairement indifférent et est assez symptomatique de l'état général de la pop mainstream actuelle: des gens talentueux lobotomisés et (trop) dirigés. Heureusement, certains semblent encore avoir une once de personnalité, mais bon... Dommage.
LE HIT: We Can't Stop
LE COUP DE COEUR: Wrecking Ball
NOTE: ??/10
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Sortie: 16 Septembre 2013 / Style: Rock / Durée: 47 minutes
Si Placebo a marqué de son empreinte le monde du rock, ce n’est en aucun cas avec ses deux derniers albums. Révélé en 1996 par David Bowie lui-même, le groupe a connu sur une période d’environ dix ans le succès critique (Without You I’m Nothing) et le succès commercial (Sleeping With Ghosts). Cependant, il faut bien dire que la bande de Brian Molko est sur la pente descendante au moins depuis Meds (2006), et perd par la même occasion une bonne partie de son aura. La grande question était donc: « où en est Placebo? ». Trop jeunes pour êtres incontournables, trop vieux pour être branchés; trop rocks pour les radios, trop mainstream pour les critiques… Personne ne sait vraiment où en est le trio. Loud Like Love, septième album des anglais, apporte à défaut d’une réponse un vent de fraîcheur bienvenue.
Quatre ans après un Battle For The Sun relativement sympathique mais plutôt timidement accueillie par le public et la critique, le power trio avait dévoilé en fin d’année dernière un EP nommé B3. Le groupe nous rappelait là ses plus belles heures, alternant assez habilement balades et gros son rock qui envoie. Un avant-goût plutôt convaincant donc, mais pas non plus un choc auditif. Ainsi, on se demandait si ces cinq titres étaient annonciateur d’un retour au source ou pas. La réponse? Clairement non. Le morceau Too Many Friends, révélé au début de l’été, montre parfaitement la direction dans laquelle s’est engagée le groupe pour ce nouvel opus, à savoir un rock teinté de pop. On le voyait venir de loin ce virage musical, et enfin on y est! Depuis deux albums, le groupe disséminait à droite et à gauche des touches de pianos et autres violons, en supplément des effets électroniques initiés il y a de ça dix ans déjà. Mélangez tous ces ingrédients avec du rock alternatif typique des années 90, et vous obtenez un Loud Like Love efficace et énergique, à défaut d’être technique et profond.
Ainsi, ne vous attendez pas à de grandes claques au niveau des compositions. Les refrains sont accrocheurs et les riffs classiques, bien qu’imparables. Si possible on amène les synthétiseurs pour que ça fasse moderne (Purify). Ah, et si c’est une balade, on ramène le piano et les violons (A Million Little Pieces). Je ne dis pas ça de manière péjorative, mais juste pour souligner l’aspect parfois opportuniste et trop classique de certains morceaux. Par contre, bon point: finit la surenchère de chœurs et d’instruments de Battle For The Sun (synthés, pianos et autres cordes frottées étant beaucoup plus discrets ici). Notons tout de même deux chansons plutôt mélancoliques se développant tout en longueur: le sympathique Begin The End et le très très réussi Bosco, tournant aux alentours de 6 minutes. Sinon on retrouve un Brian toujours en forme vocalement, quitte à presque en faire trop et à s’auto-parodier dans son interprétation (à croire qu’il n’a pas comprit que Hold On To Me était une chanson calme, pas la peine de crier!). En bref pas d’évolution à ce niveau là: sa voix, si singulière et nasillarde, continuera a faire le bonheur des fans comme le malheur des détracteurs. En ce qui concerne les paroles, soyons honnêtes: on est assez loin du travail d’écriture des débuts. Certains textes sont plutôt niais (Loud Like Love), d’autres franchement nuls (Rob the Bank). Mais n’exagérons rien non plus: cela reste plutôt honnête, et certains sont vraiment biens écris.
Placebo aurait donc vendu son âme au diable grand public? Peut-être, mais il ne faut voir le mal partout. En assumant dorénavant leurs tendances pop-rock, on sent une formation plus libre, plus heureuse, ayant retrouvé un vrai goût pour la musique. Le troupe mûrit, et nous offre dix morceaux (oui, que dix) plutôt réussis. Certes, ça n’est pas un chef-d’œuvre, mais on alterne assez brillamment les pistes énergiques taillés pour les stades (Purify, Exit Wounds…) et les moments calmes et torturés (A Million Little Pieces, Bosco…), malgré deux ou trois petits bas (Rob The Bank, assez dispensable). En réutilisant leurs artifices traditionnels (rock alternatif très nineties couplé à la voix de Brian) tout en les rendant plus accessibles, Placebo signe avec Loud Like Love son meilleur album au moins depuis 2003. Comme quoi, ils sont encore capable de faire de l’effet.
LE HIT: Too Many Friends LE COUP DE COEUR: Bosco
NOTE: ??/10
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Roger Waters - The Wall Live au Stade de France (21/09/2013)
19h40: Porte Z du Stade de France. Le monde autour de moi s’agite, s’impatiente. Ca se bouscule, ça se pousse… Quel en est la raison me demanderez-vous? En ce samedi 21 septembre 2013, c’est l’évènement à Saint-Denis: l’ex-Pink Floyd Roger Waters s’apprête à jouer pour la dernière fois la reconstitution scénique de l’un des chef d’œuvre du groupe, The Wall, et ce après une tournée triomphale de trois ans. Autant dire que nombre de parisiens (et pas que) étaient présent pour y assister dans un stade plein à craquer, que certains artistes obligés de brader leurs billets pour le remplir doivent lui envier (coucou Gaga, Prince et autre Madonna). Pour ceux qui ne comprennent pas vraiment l’engouement autour de cette prestation, voici un bref rappel de ce qu’est The Wall.
Il s’agit du onzième album studio du groupe britannique Pink Floyd, sortit en 1979. Alors au sommet de sa carrière, la troupe peut désormais se vanter de pouvoir remplir les plus grands stades du monde, grâce à des albums mythiques comme The Dark Side of the Moon ou encore Animals. Mais cela ne va pas sans quelques inconvénients… L’un des leader du groupe, Roger Waters, supporte de moins en moins le comportement du public durant leurs prestations (cris, alcool, etc). A la suite d’un incident entre lui et un fan à Montréal, le chanteur se pose des questions sur l’isolement, la célébrité et son pouvoir. De là est née l’idée de The Wall, album concept intemporel. Roger a l’idée de construire sur scène un gigantesque mur entre le groupe et le public afin de les protéger d’un éventuel incident. L’idée va être tout d’abord décliné sur l’album: on y conte l’histoire d’un certain Pink, jeune homme perturbé, dégoûte par le monde qui l’entoure (la guerre, une école cherchant à le faire rentrer dans le moule, une mère sur-protectrice, l’absence de père, etc). Tous ces évènements vont conduire le héros à se construire un mur imaginaire afin de s’en isoler. Débute alors la seconde moitié de l’album: Pink est devenu entre temps une rock star mais sombre dans la folie, jusqu’à se prendre pour un dignitaire fasciste. A la fin, sa conscience lui impose de reprendre contact avec la dure réalité et détruit le mur. En bref, voilà. Si je vous résume ceci ce n’est pas pur plaisir, mais juste qu’il est indispensable de comprendre un minimum l’œuvre pour la comprendre sur scène. Oui, car cet album n’est que l’une des trois briques qui forment The Wall, avec le film et le spectacle. Ce dernier est un élément extrêmement important car le concept est né de la scène. Donc autant vous dire que plus de trente ans après, la représentation au Stade de France était plus qu’attendu… Surtout que c’est peut-être la dernière fois que le spectacle était joué par son créateur. Roger Waters étant son principal contributeur, il a gardé le droit de jouer The Wall en solo. Or, il a déjà 70 ans. S’il est encore en forme actuellement, aura-t-il l’énergie afin de se relancer dans une tournée similaire dans le futur? Rien n’est moins sûr. Ainsi, cette dernière étape parisienne peut presque être considérée comme la dernière brique à cet immense édifice. Encore faut-il que ce soit à la hauteur…
Arrivée dans le Stade à 19h55, pile à l’heure. Premier constat, les tribunes et la fosse sont pleines: bon point. Autre chose intrigue: un ensemble de blocs blancs relie le stade dans sa largeur, mais est coupée en plein milieu par la scène. Les gens autour de moi semblent heureux d’être là, et c’est en les observant qu’on se rend compte de la portée qu’a eu cet album. En effet la moyenne d’âge n’est pas celle qu’on croit, car on y voit évidemment des hommes et des femmes de la génération Floyd, mais aussi beaucoup de personnes plus âgées et aussi pas mal de jeunes gens, voir enfants. Il semble au final que la bonne musique soit multi-générationnelle… Les gens rentrent au compte-goutte et le spectacle commence finalement avec une bonne demi-heure de retard. Juste le temps pour mon voisin de manger un bon hot-dog et de me baver dessus. Connard.
Roger Waters entre sur scène, fringuant, sous un tonnerre d’applaudissement. Démarre In The Flesh?, probablement l’une des meilleures introduction que l’homme a crée. Et là, c’est le festival. L’emblématique chanteur enchaîne assez consciencieusement les pistes de The Wall afin de montrer l’ampleur du concept. Lorsque démarre l’hypnotique première partie du morceau Another Brick In The Wall, le public semble retenir son souffle. Apparaît alors la fameuse marionnette géante du professeur, acclamée par le public, et évidemment la seconde partie du morceau juste après. Une chorale d’enfants de Saint-Denis, vraisemblablement heureux d’être là, rejoint le septuagénaire sur scène afin de l’aider pour le deuxième couplet. Suite à ce moment de communion avec le public, Roger nous dit bonsoir, qu’il est content d’être là, et aussi et surtout qu’il dédie ce spectacle à toutes les personnes victimes du terrorisme d’Etat. Car oui, nous avons bien à faire à un homme très engagé contre le pouvoir, l’argent, la guerre, et le racisme. Cela se voit à travers les propos tenus, mais aussi par les images qui défilent à un rythme effréné sur le mur, servant donc d’immense écran de projection pour divers effets ainsi que pour des gros plans sur Roger (parce qu’il parait minuscule près de sa construction et que, porte Z oblige, j’étais très loin de la scène). Notons au passage une interprétation juste sublime du célèbre Mother, assurément un très beau moment qui nous a fait oublier tout ce qui se passe autour de nous. D’ailleurs, sans même que l’on s’en rende vraiment compte, le mur se construit progressivement jusqu’à complètement isoler la scène. Entracte.
Brève pause, juste le temps pour mon voisin de terminer son paquet de clopes entamé dès le début du spectacle juste à côté de moi. Je tousse, il me regarde comme si c’était moi qui le faisais chier. Connard. Ouais, j’suis un jeune non-fumeur, et je t’emmerde.
Le spectacle reprend de plus belle, accompagné du doux fumet d’un nouveau paquet Marlboro. Les deux premiers morceaux se font depuis l’arrière du mur, d’où l’ont entend un chanteur visiblement gagné par l’émotion au fur et à mesure de la représentation. Cette seconde moitié voit apparaître quelques emblèmes de The Wall: le cochon volant, les fameux marteaux qui marchent, la représentation de croix gammées en outils… Le chanteur va même jusqu’à se vêtir d’une tenue de dignitaire muni d’un mégaphone et d‘un fusil d‘assaut factice! Une critique à peine dissimulé du racisme et de la dangerosité des extrêmes. Ce show totalement surréaliste s’achève sur la destruction du mur dont les blocs s’éparpillent sur scène et dans la fosse. Roger et ses musiciens nous interprète un beau Outside The Wall, nous salue, nous remercie, et part avec la classe qui le caractérise.
Pas de rappel, mais on ne lui en tiendra pas rigueur. Pourquoi? Parce ce que ce que j’ai vu n’est pas un concert, mais s’apparente plus à un spectacle sons et lumières. Et il n’y a pas de rappel dans ce genre de choses, tout comme il n’y a pas de première partie. La superbe musique de The Wall est, sur scène, indissociable de ces effets visuels tout bonnement époustouflants.
Je vais être honnête avec vous. Avant ce spectacle, je n’avais jamais écouter l’album (seul quelques-uns des singles me parlaient), et ce que j’en savais était assez scolaire. A la vue de ce show, je me suis rendu compte de ce qui fait d’un projet un grand projet: il parle à tous; les jeunes, les vieux, et même mon relou de voisin. Visiblement très ému de devoir, a priori, tourner pour de bon la page de The Wall, Roger Waters a livré une performance visuelle et sonore époustouflante du haut de ses soixante-dix balais, même si quelques fois la voix ou la synchronisation n’étaient pas au top. Mais qu’importe: le point final de cette tournée aura tenu ses promesses, et je suis heureux de pouvoir dire, du haut de mon jeune âge, que j’ai pu voir peut-être pour la dernière fois (du moins réalisé avec autant de moyens), un spectacle et un artiste légendaire sur scène. Une chose est sûr: ce mur là est éternel, et rien ni personne ne le détruira. Respect.
ARTICLE ORIGINAL SUR: http://born2listen.e-monsite.com/
Vidéo amateur live au Stade de France (Another Brick In The Wall Part 1 + The Happiest Days Of Our Lives + Another Brick In The Wall Part 2)
FRANZ FERDINAND - RIGHT THOUGHTS, RIGHT WORDS, RIGHT ACTION
Sortie: 24 Août 2013 / Genre: Rock / Durée: 35 minutes
Les justes pensées, les mots justes, les actes justes. Telle est le programme des écossais de Franz Ferdinand pour ce quatrième opus. Prometteur pas vrai? D'autant plus que le quatuor se disait perdu pendant la conception de leur précédent album, à savoir Tonight: Franz Ferdinand. Le public et les critiques aussi d'ailleurs! Habitués aux rythmiques rocks entêtantes, nous nous étions retrouvés avec un album à forte influence électronique, décevant par conséquent une bonne partie de sa large fan-base Mais tadaaa, les revoilà quatre ans plus tard, bien décidés à retrouver leur statut d'icône rock du XXIème siècle. Alors ont-ils visés juste, ou bien assiste-t-on au déclin, voir à la seconde mort de François Ferdinand (qui a, il faut le dire, déjà bien foutu la merde la première fois)?
Pour les quelques-uns qui sont restés au fond de la classe pendant la décennie précédente, on va faire les présentations. Franz Ferdinand est un groupe originaire d'Ecosse, emblématique de sa génération. Révélée en 2004 avec son premier album éponyme, la bande menée par le charismatique Alex Kapranos a marquée son époque à l'aide d'imparables tubes rock tels que Darts of Pleasure, mais surtout l'énorme Take Me Out. Mais si cet opus a été un adulé par toi, ta mère, ta grand-mère, ton chat / chien / poisson rouge au choix, et même ta voisine du 1er étage (oui, la vieille peau qui arrête pas de faire sa concierge), il faut bien avouer que la suite fut moins enthousiasmante: un second album classique mais efficace et un troisième plutôt décrié (même si je le trouve assez sympathique). Une tournée harassante et quelques remises en question plus tard, c'est le come-back tant attendu. Alors? Qu'en attendre?
Eh bien je vais être direct: nous avons devant nous le meilleur album du groupe depuis le premier, et presque tout aussi bon. Pour faire bref, Franz Ferdinand retrouve sa patte, son identité, tout en la faisant (doucement) évoluer. Commençons par le plus important: pour notre plus grand bonheur, la bande renoue avec son côté rock à tendance pop. Par cela j'entends de la musique dopée à la guitare électrique, mais à la mélodie imparable qui te donne forcément envie de taper du pied, de la main, ou d'autre chose on s'en fout. Ainsi, le titre Right Action est en passe de devenir un hymne du groupe tellement la mélodie coule de source sans pour autant sombrer dans la facilité. Et ce n'est pas une exception: Evil Eye et son phrasé proche du R'n'B, la fausse balade Fresh Strawberries... Toutes ces chansons vont lentement s'incruster dans votre tête pour n'en ressortir que bien plus tard. Ainsi on en est sûr: Franz Ferdinand sont de nouveau les rois du rock qui fait danser, comme du temps de leur premier album. Toutefois, une différence existe: on distingue en effet un léger héritage de Tonight de par les notes de synthétiseurs assez ponctuelles et les effets utilisés (Brief Encounters est un bon exemple). J'aurais juste quelques regrets: le fait que tant de tubes se côtoient les uns les autres en place certains en retrait (à titre d'exemple, Bullet semble anecdotique). De plus, l'identité sonore du groupe est tellement forte qu'une sensation de répétitivité m'a gagné à certains moments... c'est assez dommage lorsqu'un album ne possède que dix titres!
Comme une parfaite synthèse de leur carrière, Franz Ferdinand a appris de ses erreurs et retrouve sa force de frappe d'antan, en retrouvant leur son originel tout en le faisant évoluer dans l'air du temps. Les écossais signent avec Right Thoughts, Right Words, Right Action leur meilleur album depuis bien longtemps... De quoi retrouver leur trône d'archiduc déchu.
LE HIT: Right Action
LE COUP DE COEUR: Evil Eye
NOTE: ??/10
Pour connaître la note finale, rendez-vous sur: http://born2listen.e-monsite.com/
On se retrouve sur la version 360 (oui, je sais) pour quelques niveaux en multijoueurs. C'est sans prétention, juste histoire de se faire un début d'avis dessus.
Sortie: 19 Août 2013 / Genre: Electro-pop-hip hop / Durée: 45 minutes
Attention, évènement de l'été en vue! En cette morne période musicale que sont les vacances, rares sont les grosses sorties qui attirent l'attention. Mais cette année est une exception, car c'est le 19 Août qu'a choisi le Belge Stromae pour sortir son deuxième album: Racine Carrée. Faisant suite au carton européen de Cheese et de son imparable tube Alors On Danse, ce second opus aura une lourde tâche: celle de faire comprendre au grand public que son interprète n'est pas un de ces nombreux One Hit Wonder. Alors, est-il parti pour la durée?
Il faut croire que je suis mauvais au niveau du suspens. Pourquoi? Parce que à l'heure où j'écris ces lignes, vous ne pouvez pas échapper au retour tonitruant de Stromae. En effet, grâce à une magistrale utilisation des médias et la diffusion massive de Formidable et Papaoutai, tout le monde francophone est bien au courant du retour du maestro. Et pour être honnête j'étais extrêmement sceptique: je n'aurais jamais pu imaginer un tel engouement autour de ce jeune homme... Pour tout vous dire, je ne le supportais pas à l'époque de Alors On Danse. La musique me saoulait: trop entendu, trop simple... Et lorsque l'annonce de son retour est parvenu à mes chères oreilles, je dois avouer avoir pensé quelque chose comme: "Mec, arrêtes: t'as fais un tube et puis ça suffis. Fous-moi la paix". Vous savez le plus dingue? Le public m'avait donné raison. Il suffit de regarder les premières semaines de Papaoutai dans les charts: c'était un violent bide. Mais là surprise! Stromae ivre dans les rues de Bruxelles? Nooon, fabuleux coup marketing pour dévoiler une fabuleuse chanson: Formidable. Et là, je me suis dis: "Ok, ça ressemble pas du tout à Alors On Danse en fait. Non mais elle est sympa c'te musique au final. Elle est vachement bien... Géniale même!". Et ainsi, Formidable a connu un excellent démarrage commercial. Voyant le succès provoqué par cette chanson, les radios se sont sans doute dis que le public s'intéressait encore à Stromae et qu'au final il fallait peut-être passer Papaoutai sur les ondes. Résultat? Ce single tiens dans le top 3 depuis des semaines et a enfin finis premier des ventes depuis plus de 15 jours (et peut-être plus après la publication de cet article). Succès inattendu donc. Mais qu'en est-il de la musique? De l'album?
Tout d'abord, oubliez Alors On Danse. Mon grand tord aura été de me cantonner à ce seul tube et de ne pas avoir prêté une oreille attentive au reste de son premier album qui était au final vraiment sympathique. En ce qui concerne ce Racine Carrée, je pense que je peux le définir comme le fameux et si cliché "album de la maturité". Par cela je veux simplement dire qu'il va, je pense, falloir compté sur Stromae dans les années à venir. Allez, petites explications.
Racine Carrée s'ouvre sur Ta Fête. Jouant sur le double sens de l'expression "faire ta fête", la chanson ne brille pas forcément pas son écriture: simpliste, elle décrit les pensées d'un adolescent souhaitant en organisé une, ainsi que les risques encourus. Pas extraordinaire, mais on reconnait dors et déjà le style du belge. En plus ça rentre dans la tête: voilà un tube évident! Suit alors le fameux Papaoutai, véritable hymne de cet été. Cette chanson, bien qu'un peu trop entendue, résume parfaitement cet album: la musique électronique est suivi de sonorités beaucoup plus "africanisantes" que sur Cheese, les paroles sont extrêmement tristes ou cyniques, et le chanteur semble véritablement habité par je ne sais quoi. Cette ligne directrice, déjà présente sur le précédent opus, est plus poussée et aboutie que précédemment. Pourquoi? Tout d'abord parce que les mélodies et les arrangements sont un brin plus fouillés qu'avant, comme sur Tous Les Mêmes. Autre point positif, l'interprétation. Si la comparaison avec Jacques Brel est un peu classique, elle est bien fondée. En témoigne le fameux Formidable, chanson extrêmement prenante dont les intonations nous rappellent son prédécesseur du plat pays. Si la similitude est un peu moins visible dans les autres titres, elle est toutefois bien présente. Lorsqu'il chante, Stromae semble vivre sa chanson, se transforme en comédien... un peu comme le faisait Brel en son temps. Cependant, les thèmes diffèrent légèrement: si Brel parlait beaucoup d'amour (OUI, je connais assez bien son répertoire), Stromae parle de choses diverses, mais toujours de façon assez grave. L'absence de la figure paternelle, la mort de Césaria Evora, l'hypocrisie des réseaux sociaux, le cancer, l'amour (oui, aussi)... Tous ces sujets dans l'air du temps sont abordés de bien belle manière. En effet Stromae confirme qu'il est un très bon parolier, mais aussi qu'il n'est en rien comparable à Brel. Non pas que l'un soit meilleur que l'autre, mais plutôt le style littéraire est bien différent: si les deux ont coutumes d'incarner et de jouer leurs personnages (tout est à la première personne), le premier parle de manière plus crue, plus directe. A l'inverse, le second usait de nombreuses métaphores et autres figures stylistiques.
De façon plus globale et sans focaliser sur l'aspect comparatif, on a le droit à un album de très bonne facture. L'ensemble est plutôt homogène au niveau qualitatif, mais assez hétérogène au niveau du style. Si les bases sont similaires, on distingue des chansons très pop (Papaoutai), d'autres plus influencées par la variété (Formidable), certaines plus proches du rap (Humains à l'Eau), voire uniquement électroniques (Merci). Notons également la présence d'un très bon featuring avec Orelsan et Maître Gim's, traitant de la démagogie ambiante dans le milieu politique. Bien évidemment il y a quelques bas, même s'il n'y a rien d'alarmant. Par exemple le sample de l'opéra Carmen n'était pas nécessaire, tout comme la chanson Moules Frites, sympathique métaphore du SIDA (c'est drôle mais bon).
Au final Stromae confirme qu'il va s'installer durablement dans le paysage musical francophone. Ce qui est incroyable c'est le grand écart "Grand Public - Underground" que réussit le belge. Sous ses airs de simple disque dancefloor, Racine Carrée possède une véritable profondeur musicale et littéraire. Un des meilleurs albums dans la langue de Molière depuis le début de l'année. Oh, et tout cela m'a appris quelque chose: ne PAS simplement se limiter aux singles d'un artiste. Qui sait, cela peut être une bonne surprise.
LE HIT: Papaoutai
LE COUP DE COEUR: Humain à l'eau
NOTE: ??/??
Pour connaître la note finale, rendez-vous sur: http://born2listen.e-monsite.com/