Malgré l'absence de succès (commercial) de
Brutal Legend, Tim Shafer et son studio
Double Fine ne baissent pas les bras et tentent de se refaire un nom sur le marché du dématérialisé. Après le sympathique
Costume Quest, le groupe revient donc avec
Stacking, un nouveau petit jeu qui va briller autant par l'originalité de son gameplay que celle de son esthétisme.
Situé dans un monde évidemment fictif qui n'est pourtant pas sans rappeler le début du 20ème siècle, le titre vous propose d'incarner Charlie
Blackmore, le dernier rejeton d'une famille de poupées russes. Oui, vous avez bien lu. Dans ce monde, point d'humain mais des poupées qui ont tout de même une âme, une vie et tout simplement un univers qu'on devra explorer pour trouver et libérer toute notre petite famille (le scénario est très simple). En quelques minutes, on est subjugué par le parti-pris des graphismes qui, même s'ils sont assez simplets, jeu dématérialisé oblige, arrive à nous faire rêver grâce à une superbe patte esthétique, particulièrement lors des mini-cinématiques façon cinéma muet. In game, les décors, même peu nombreux, sont plutôt vastes et assez détaillés mais c'est surtout le nombre de PNJ à l'écran qui rend l'ensemble cohérent, donnant vraiment l'impression d'être plongé dans un autre monde.
La progression se fait sous forme d'énigmes où on devra trouver le moyen d'accéder à tel ou tel endroit ou tout simplement déclencher un événement pour progresser dans l'histoire. Pour tout ça, le gameplay se base tout simplement sur le même principe que les poupées russes : votre personnage peut entrer à l'intérieur d'une autre poupée plus grande que lui pour en prendre le contrôle. Notons que vous ne pouvez pas prendre le contrôle d'une poupée beaucoup plus grosse que vous, il faudra d'abord s'emboîter dans une autre de taille intermédiaire pour finalement arriver à votre but. Une bonne partie des personnages possèdent d'ailleurs des actions qui leurs sont propres, comme crier, danser, draguer, réparer, utiliser un objet particulier, etc. Bref, de quoi permettre d'interagir avec les PNJ d'importance et vous permettre d'avancer tranquillement. Après un petit temps d'adaptation, on finit rapidement par comprendre le principe, surtout grâce aux nombreuses aides offertes, et on se met alors à enchaîner les chapitres jusqu'à arriver au bout de trois heures aux crédits de fin.
C'est court, mais le jeu réserve tout de même quelques surprises pour y retourner une nouvelle fois. En premier lieu, le titre possède plusieurs quêtes secondaires, certaines débloquant de nouvelles scènes. On rajoute à cela la quête des poupées uniques qu'il faudra chercher à travers les niveaux, les farces qu'on pourra faire aux habitants de ce monde mais aussi et surtout le fait qu'il n'existe pas qu'une seule manière de résoudre les énigmes. Certaines demandent de l'inventivité mais c'est aussi ça qui fait la force du titre, malgré un aspect parfois un peu répétitif. Au final, même pour quinze euros, cette petite aventure pas comme les autres mérite l'investissement, et on vous conseillera même de télécharger la démo jouable qui aura de grandes chances de vous faire craquer.
Une fois encore, le studio Double Fine prouve qu'on peut encore trouver de l'originalité entre deux gros blockbusters et si le titre est susceptible de ne pas plaire à tout le monde, nul doute qu'il ne décevra pas les amateurs de curiosité, Mais quand même, des poupées russes quoi...