Dans la grande guerre des FPS de génération actuelle (comprenez pas là qui se doivent d'assurer le spectacle pour espérer séduire la majeure partie du public), la licence
Killzone a réussi à s'imposer avec un deuxième épisode aussi bon en solo qu'en multijoueurs, malgré quelques petits défauts qui n'ont pas empêché les possesseurs de PlayStation 3 de le proclamer nouvelle vitrine technologique, et peut-être pas à tord. Sa suite, maintenant disponible en magasin avait tout intérêt à enfoncer le clou à l'heure où la concurrence ne laisse plus le moindre répit.
Retour dans la guerre sans merci entre l'ISA et les Helghasts avec un scénario qui suit directement les événements du deuxième épisode, ce qui n'est pas un mal vu la conclusion de ce dernier. On reprend donc une fois encore Sev, Rico et Naiville qui vont devoir plus que jamais lutter contre la menace ennemie dans une histoire sans grande surprise et aux rebondissements légèrement téléphonés mais là n'est pas l'intérêt principal de ce genre de jeu. En revanche, sans chercher à spoiler, il est dommage que les développeurs nous ont abreuvé d'autant de cinématiques qui ne servent finalement pas à grand-chose hormis mettre en avant les querelles entres les protagonistes principaux, que ce soit de notre camp comme du coté des Helghasts. Pire encore, la fin arrive beaucoup trop rapidement, limite sans prévenir, et si on n'ira pas jusqu'à faire la comparaison avec un certain
Halo 2, difficile de ne pas rechigner vu l'attente autour du titre.
Le bon coté des cinématiques, c'est au moins de pouvoir y apprécier la très bonne modélisation des personnages, une manière comme une autre pour nous de commencer à parler de l'aspect technique du jeu. Personne n'en doutait, mais les gars de Guerilla ont une fois de plus fait un travail d'orfèvre pour garantir une bonne claque dans nos faces, avec une immersion de tous les instants, des textures de folies et tout un tas d'effets bluffants (explosions, particules, fumée...), le tout jamais touché par de vilains ralentissements, ou alors très rarement. Chapeau bas, surtout que le studio a enfin apporté un peu de variété dans notre aventure, un constat qui s'applique particulièrement au niveau des décors, où on traversera en vrac des villes en ruines, une jungle, les glaciers, un laboratoire, l'espace (si, si!). De quoi oublier sans mal l'univers monochrome du précédent épisode. Dernier détail : le titre offre une compatibilité 3D nous faisant perdre quelques détails graphiques mais augmentant d'autant plus l'immersion.
Que serait des graphismes sans un bon gameplay ? De ce coté, la formule reste dans le très classique : on passe son temps à blaster de l'ennemi en se ressourçant de temps à autre en munitions mais vu que c'est la guerre, on n'en demandera pas beaucoup plus. Ne pensez pas pour autant qu'on a affaire à un épisode 2.5 ! Loin de là même. Les développeurs ont apporté quelques petites nouveautés et ont revu certains points comme un système de couverture maintenant plus maniable. Un point qui s'accouple merveilleusement avec les glissades salvatrices qui permettent d'aller se planquer rapidement, chose qui nous arrivera souvent dans les modes de difficulté les plus hauts où rester à découvert signifie généralement mourir. De toute manière, malgré une santé qui se régénère automatiquement et nos deux potes Rico et Naiville qui nous relèvent quand il faut, mourir est une habitude quand on se met à hausser la difficulté. Fort heureusement, le titre n'est pas avare en checkpoints, même si pas toujours disposés de la meilleure manière.
En matière de nouveautés, on notera surtout, comme pour les décors, de la bonne variété dans les situations et si le rythme n'est pas toujours des plus soutenus dans chacun des chapitres, on ne s'ennuie pas vraiment et c'est bien là l'essentiel. Quel pied de pouvoir enfin utiliser des jetpacks, des exosquelettes façon Aliens 2 ou
F.E.AR., des mitrailleuses lourdes pour tout détruire sur notre passage ! Du grand spectacle qu'on vous dit et du kills en pagaille, soutenu par un aspect des plus gores dans les attaques au corps-à-corps : tranchage de gorge, couteau dans l'œil, coup du lapin, etc. Enfin, comme pour la 3D,
Killzone 3 sert également pour Sony à mettre en avant le Playstation Move. De ce coté, pas de soucis apparent, juste une maîtrise qui demandera du temps, ce qui fait que les plus impatients resteront plutôt collé à leurs pads.
Une aventure assez riche, mais très courte. Car s'il y a bien un problème dans
Killzone 3, c'est bien en matière de contenu, surtout du coté de la concurrence,
Reach en tête. Pas trop de problème au niveau de la campagne qui reste « malheureusement » dans la moyenne (environ six heures) et où on prendra davantage de plaisir dans les plus hauts modes de difficulté. En revanche, gros point noir pour le fameux mode coopération qui semble davantage avoir été mis à la demande des joueurs, sans avoir été un objectif premier de Guerilla. En gros, la coopération ne se fait qu'à deux joueurs (pas de online !) avec un écran splitté verticalement qui ne sera pas du goût de tous, le second joueur incarnant en plus un protagoniste absent du scénario. Peut-être pour
Killzone 4 ? Coté multijoueurs pur, c'est tout de même mieux. Techniquement parlant, le jeu assure autant qu'en solo et les cartes, assez peu nombreuses pour le moment, sont très bien foutues et demanderont du temps avant d'en connaître les moindres recoins (stratégiques). On pestera un peu sur le faible nombre de modes de jeu (deathmatch, objectif et Attaque-Defense), mais avec son système d'expérience/grades qui offre de nouvelles compétences au fur et à mesure, nul doute que la communauté devrait être présente un bon moment.
Comme convenu, Guerilla est parvenu à offrir un troisième épisode meilleur que le précèdent, même si sans grande surprise. Classique, problème de rythme dans la (courte) campagne, coopération faite à l'arrache et manque de modes en multi, on sent qu'il ne manquait pas grand-chose à Killzone 3 pour en faire un FPS proche de la perfection. Mais on va dire qu'on est sur la bonne voie.