Un peu à la manière de Disney et de leurs films, à chaque fin d'année, Ubisoft l'éditeur français nous livre une super production vidéoludique. Après un premier Assassin's Creed, une première trilogie de Prince of Persia et un dernier épisode haut en couleurs, les développeurs des studios de Montréal nous reviennent avec Assassin's Creed II.
La nouvelle génération de consoles, dite aujourd'hui de haute définition pour faire plus simple, a connue de nombreuses nouvelles licences, un peu comme c'est toujours le cas pour chaque époque. Sauf qu'à présent les coûts de développement sont tels que l'on sait au premier coup d'œil si la licence à un avenir ou non. On peut dire aujourd'hui que
Assassin's Creed, c'est le gros projet d'
Ubisoft sur cette génération de console. Après un premier épisode qui a connu un véritable succès commercial, pas moins de 6 millions d'exemplaires en quelques semaines, l'éditeur développeur a eu une multitude de projets pour que cette nouvelle IP devienne un peu le fer de lance de la marque, au même titre que la saga du
Prince of Persia, d'ailleurs développé dans les même locaux. Pourtant tout n'était pas gagné, les ventes ont été certes plus que bonnes, mais le jeu a subi une critique un peu rude, tant bien par la presse spécialisée que par les joueurs. La répétitivité de l'action et le copié/collé des missions ont été les principales défauts pointés du doigt par de nombreux joueurs un peu partout.
Une nouvelle licence qui se vend bien, c'est généralement un exploit et une envie directe pour l'éditeur de commencer à réfléchir à une suite plus ambitieuse et étant capable si possible de faire encore plus de ventes. Bon, on sait tous que le projet
Assassin's Creed était parti pour être une trilogie mais quand on voit ce qu'il est advenu de
Too Human, on se dit qu'il faut plus souvent de l'argent que de bonnes idées.
Ubisoft avait donc pour objectif principal de faire mieux pour cette suite et le moins que l'on puisse dire, c'est que les développeurs ont fait du bon boulot.
Oublié Altaïr et retrouvez Enzio pour une aventure prenant place dans la renaissance italienne, soit 300 ans après la troisième croisade en Terre Sainte, paysage scénaristique du premier volet. Tous ce qui vous lie entre les deux épisodes, c'est Desmond, prisonnier d'une étrange entité secrète qui recherche le secret des assassins à travers leurs mémoires génétiques. Epoque différente, héros différent et une histoire de fond qui l‘est tout autant donc. Ceci dit, le fil conducteur général est le même pour les deux épisodes et une bonne connaissance du premier, voir carrément de l'avoir terminé est indispensable pour comprendre la situation dans laquelle on se retrouve, puisque cette nouvelle aventure débute directement là où la précédente s'était achevée.
Le jeu débute assez lentement. Les premières minutes de jeu ne sont pas très convaincantes et heureusement que le terrain de jeu est joli, ce qui nous pousse à continuer et à découvrir l'ensemble des nouveaux mécanismes du titre. Une fois passé ce premier contact quelque peu dirigiste, faisant office d'un tutorial obligatoire et un peu trop assisté, le jeu peut commencer à devenir intéressant et le gameplay se découvre. Bonne surprise, les premières missions de l'intrigue principale se révèlent vite être complètement différentes de l'opus précédent et plus on avancera dans l'aventure, plus le sentiment de redondance propre au premier volet se dissipe, laissant place à un système offrant plus de possibilités tout en étant moins fermé. Auparavant il fallait effectuer tout une suite de mission à but d'enquêter sur le pourquoi du comment et où trouver votre cible. Un système qui n'a pas été réutilisé, préférant offrir un monde plus ouvert, façon Grand Theft Auto, avec pas moins de 100 quêtes pour la trame principale du jeu. Des objectifs à découvrir un peu partout dans les immense villes que le jeu comporte, à savoir Florance, Rome, Venise et un vaste royaume en y incluant les terres de la Toscane.
Les moyens d'assassinat ont aussi été revus. Là où il n'y avait qu'une méthode dans
Assassin's Creed premier du nom, de nombreuses façons d'approche et d'application de vos talents ont été ajoutés, comme le fait de surprendre vos ennemis via un rebord, du faire un double assassinat ou de vous servir des meules de foin, plus uniquement pour vous cacher, mais aussi pour y attendre vos proie. Des technique de combats ont été ajoutées, ce qui donne un dynamisme accru aux combats. Vous aurez à présent la possibilité de subtiliser les armes de vos assaillants lors des bagarres au corps à corps et de les retourner contre eux. Une variété de mouvement ajoutés, comme notamment le fait de pouvoir nager, accompagné d'utilisation de nombreux gadget en tout genre, façon James Bond, développé par le Q de cette époque Leonard De Vinci. Il n'y a pas à dire,
Ubisoft à su écouter les joueurs et nous a gâter d'une multitude d'ajouts permettant ainsi au titre de se renouveler sans cesse tout au long de votre longue épopée.
Outre le fait de voyager de ville en ville, afin de suivre les assassinats, de nombreuses missions secondaires ont été ajoutées. Vous allez à présent pouvoir équiper votre villa, la rendre plus jolie, grâce à l'argent que vous aller voler ou récolter, raillez la mention inutile. Ce qui n'aura pas qu'un but visuel, mais aussi un réel impact dans l'aventure et vos relations. Si en avancement assez rapidement et en ne prenant garde qu'aux quêtes principales de l'aventure, vous pouvez facilement tabler sur pas loin de 20h de jeu. Mais sachez qu'en prenant votre temps afin de découvrir tous les mystères de la renaissance italienne, l'expérience peut se prolonger jusqu'à 35h et même plus, si vous êtes du genre à tout récupérer. Les collectibles matérialisés sous formes de drapeau dans le premier jeu, sont ici déclinés de plusieurs façons comme notamment les plumes ou les coffres. Contrairement aux drapeaux qui ne permettaient que de débloquer quelques succès, ces derniers vous permettront d'améliorer de manière significative votre personnage et son armement.
Assassin's Creed II fait parti des tous premiers jeux d'
Ubisoft à utiliser le système U Play. Un système qui une fois associé à votre compte
Xbox Live ou Playstation Network et votre carte de joueur, vous permettra de débloquer, en fonction de votre score de succès ou trophées, différents atouts fort sympathiques, afin de vous aider dans l'aventure.
Vous l'aurez compris, Ubisoft a entièrement remanié la façon de jouer d'Assassin's Creed, en travaillant plus le fond que la forme. Le moteur graphique toujours aussi bon, semble quant à lui n'avoir pas eu de grande modification. Il n'est plus la claque technique qu'il avait été il y a 2 ans, mais il reste encore en course face a ses concurrents. Chacune des villes et des différents environnements extérieurs fourmillent de détails et de vie. La modélisation est dans l'ensemble très propre, les plus pointilleux remarqueront des visages un peu trop carré, mais ce n'est pas gênant pour autant. Ce second épisode reprend les grandes lignes du premier en y apportant une rénovation complète du gameplay et en profite ainsi pour en gommer les défauts. Avec une telle évolution entre les deux épisodes, c'est avec une curiosité non dissimulée que l'on attend de voir ce que les talentueux développeurs d'Ubisoft Montréal nous réservent pour le dernier opus de la trilogie.