Attendu au tournant par une tripotée de fans de Starbreeze (développeur entres autres du très bon The Darkness), le nouvel opus des Chroniques de Riddick ne réitérera pas l'exploit d'excellence du premier épisode paru sur Xbox première du nom.
Il y a cinq ans de cela (wow, déjà ?),
Starbreeze Studios sortait sur la bonne grosse Xbox
The Chronicles of Riddick : Escape from Butcher Bay, un FPS pas comme les autres qui surpris bien du monde à l'époque grâce à une ambiance sombre de haute volée et son cheminement qui rappelait davantage le jeu d'aventure/recherche qu'un énième jeu d'action. Les développeurs souhaitant remettre la licence sur le devant de la scène, quoi de mieux que de ressortir l'épisode en question affublé d'une petite suite, avec bien entendu promesse de faire de nouveaux opus ambitieux si le titre en question marche suffisamment bien ? Avec une galette comprenant le remake de
Butcher Bay (avec les bonus de la version PC), sa suite
Dark Arena, ainsi qu'un mode multijoueurs en ligne inédit, on avait tout pour tenir l'une des perles de ce mois d'avril. Mais le destin, cruel comme pas deux, en est tout autre…
Noir, c'est noir
Commençons par le commencement avec tout d'abord
Butcher Bay, peut être pas le point central de ce titre mais tout de même une aventure qui a réussi à faire ses preuves. Dans ce titre se situant un bon moment avant le film Pitch
Black, vous incarnerez bien évidemment le fameux Vin Diesel, alias monsieur muscle, qui a ici la faculté non négligeable de voir dans la nuit (de jour, il protège ses yeux avec un truc laid style lunette de plongée sous-marine). Rapidement mis en cellule dans l'imposante prison de Butcher Bay, vous devrez survivre en coopérant parfois avec les détenus (d'autres fois en leur fracassant la boite crânienne), et ceux derrière le regard haineux des nombreux gardes qui n'hésiteront pas à vous foutre une raclée en cas de problème. Car ici, ne croyez pas jouer les gros durs avec vos biceps : vos cases d'énergie s'envolent rapidement et les machines de soin sont loin d'être légions. Tout est donc fait pour privilégier la discrétion, et ce grâce aux nombreuses zones d'ombres vous permettant de vous cacher afin de tuer dans le plus grand silence. De toute manière, les face à face se faisant généralement à l'arme blanche (poing, couteau, matraque, etc.) pendant la majeure partie du jeu, vous aurez bien du mal à survivre une fois entouré d'adversaire. Ce qui avait donc fait la force de ce titre restait son ambiance générale et l'impression de passer du pauvre miséreux impuissant à la machine de guerre sur patte une fois votre cavale commencée.
Apparu à la base comme la suite officielle de
Butcher Bay, le nouveau
Dark Arena se montre n'être finalement qu'une espèce d'extension, certes longue, comme on peut en voir tant aujourd'hui. C'est méchant mais il y a pire encore : il se montre moins bon que son prédécesseur, avec une dénaturation du système d'origine qui privilégiait l'infiltration sur l'action. Ici, vous évoluerez à bord d'un vaisseau de mercenaires qui vous a vilement capturé vous et votre ami John pour des raisons que vous devrez découvrir. Bien évidemment, votre pote se fait rapidement enfermé one ne sait où et vous devrez une fois encore évoluer seul pour aller le libérer et trouver en passant qui est à l'origine de ce mystérieux guêpier. Si quelques passages pourront toujours se traverser en se la jouant Tenchu-like, vous n'aurez plus aucun mal à lancer la carte « bourrin de service » avec des armes à feu dans tous les sens, que ce soit par terre, en attrapant les cadavres pour utiliser celles qui vous sont interdites, ou encore en pilotant des drones de combats qui zigouilleront tous sur leurs passages (ou ouvriront certains passages pour que Riddick puisse passer tranquillement). Les ennemis arrivent de toute manière en trombe et ça en devient une perte de temps de vouloir les éliminer tranquillement un par un. On rajoute à cela une ambiance générale et un scénario moins bon que le premier pour tomber sur une véritable petite déception.
Ou comment un oubli réparé peut sauver la déchéance d'une nouveauté
Si
Butcher Bay était techniquement superbe sur la première Xbox (l'un des plus beaux FPS sur la machine avec
Doom 3 et Half Life 2), l'ensemble a depuis bien vieilli, surtout face aux derniers ténors du genre. Des océans ont coulé sous les ponts et ce n'est pas les quelques améliorations visuels et les petits changements de plans dans les cinématiques qui sauveront la misère de certains textures, la modélisation générale des ennemis (Vin Diesel forcément un peu mieux) et les expressions faciales d'un autre âge. On met du flou réaliste (?) et des zones d'ombre exagérément noire mais rien n'y fait, le tout est aujourd'hui trop limite, le pire restant l'architecture des décors qui fait qu'on peut se retrouver à n'importe quel moment complètement perdu vu que chaque couloirs ou pièces se ressemblent de près ou de loin. Un défaut qui se remarque d'ailleurs davantage dans
Dark Arena. L'aspect sonore garde en revanche ses qualités avec des musiques aussi discrètes que réussies et un doublage à la hauteur, même si tout le monde n'appréciera pas le ton « mou » et faussement dark de Vin Diesel pendant l'ensemble des deux épisodes.
Comme promis par les développeurs, le DVD contient un mode multijoueurs en ligne d'assez bonne qualité (même s'il n'y a pas toujours foule sur les serveurs) avec des modes qui peuvent être incroyablement classiques mais obligatoires (Deathmatch, Team Deathmatch…) tandis que d'autres se révèlent très intéressant grâce à la jouabilité typique du titre. Deux s'en sortent particulièrement bien comme « Arena » avec ses combats à l'arme blanche en un contre un ou deux contre deux, ainsi que « Pitch
Black », le plus intéressant de tous qui reprend les principes du multijoueurs de la série Splinter Cell, à ceci près que vous êtes seul contre tous. Un joueur incarne Riddick pendant que les autres jouent les mercenaires. Le joueur solo pourra aisément se cacher dans les zones d'ombres et devra tuer le maximum d'ennemis, tandis que les mercenaires devront le trouver le plus rapidement, en choisissant soit un arsenal lourd mais avec peu d'éclairage (donc dur de trouver le bonhomme qui se cache) ou des lampes torches surpuissantes couplées à des armes basiques. Le mercenaire qui parvient à éliminer Riddick prend ainsi sa place dans le jeu et se devra à son tour de tuer le plus d'adversaire.
Décevant pour ceux ayant déjà touché à l'épisode d'origine, Les Chroniques de Riddick : Dark Arena peut se montrer intéressant pour ceux qui découvrent la série. Ils trouveront là le remake d'un très bon jeu ainsi qu'une suite moyenne rattrapée par la présence du multijoueurs. De plus, avec une durée de vie solo d'environ huit heures par épisode, le joueur lambda peut sans honte se laisser tenter par la star américaine.