Forte licence s’il en est, la série Naruto s’efforce d’abreuver le continent nippon en productions vidéoludiques, tout en continuant à délaisser les pauvres européens que nous sommes, destinés à attendre inlassablement…
Quatre jeux sur PlayStation 2 et quatre autres sur GameCube, auxquels on ajoutera deux RPG et quatre
beat’em all respectivement sur GBA et
Nintendo DS. Il existe bien entendu quelques autres petits jeux tirés de la licence, mais voilà en gros ce que le fan du petit ninja pourra trouver dans les étalages japonais. Malgré le succès tonitruant du manga en Europe, il est encore aujourd’hui inconcevable de voir débarquer un de ses titres chez nous, même si fort heureusement la situation pourrait très prochainement s’arranger. Un peu de patience (et d’espoir)…
Mission Type S : Survivre à l’ennui
Que vous ayez suivi ou pas l’anime d’un bout à l’autre, vous n’aurez vraisemblablement aucun mal à comprendre la trame scénaristique de cet opus PSP. Petit rappel néanmoins : l’histoire prend place dans un monde où les ninjas affluent, que ce soit dans des groupuscules ou des villages, et vont jusqu’à avoir un certain pouvoir commercial et politique. Naruto, le héros de l’histoire, est né dans le village de Konoha et poursuit depuis de nombreuses années sa formation en espérant un jour atteindre le titre d’Hokage (le ninja le plus puissant du village). Particularité du personnage : il est en quelque sorte la réincarnation du renard à neuf queues, l’un des plus grands démons existant qui a autrefois ravagé le village et qui fut scellé à l’intérieur du corps de Naruto encore bébé, lui octroyant d’office un puissant chakra. Le jeu se déroule chronologiquement pendant les épisodes secondaires diffusés en ce moment même au Japon alors que le groupe revient d’une banale mission. Ils se rendent compte avec stupeur qu’une gigantesque tour est apparue au-dessus du village, plongeant ce dernier dans l’obscurité. Sous les ordres du cinquième Hokage, vous devez pénétrer dans cette bâtisse et voir ce qui s’y trame.
Un synopsis hautement basique qui restera probablement dans les annales par son absence d’intérêt tout au long de ce qui servira de mode solo. Résumons l’affaire en quelques chiffres : votre petite équipe qui s’étoffera au fur et à mesure de l’avancée devra gravir les cent étages de la tour, eux-mêmes divisés en plusieurs cases dont une pour chaque évènement. Seulement, , sur un total avoisinant les 400 cases, seule une trentaine servira à faire évoluer ce pauvre scénario, les autres étant provisoirement vides en attendant que vous n’y insériez un de vos « mini-jeux ». Vous l’aurez compris, la majeure partie du jeu consistera à enchaîner des actions éphémères afin de gagner quelques points pour débloquer des broutilles sans grand intérêt et croyez-moi que la chose prend un temps fou : les phases de jeux réussis vous rapporteront entre 10 et 30 points selon le niveau, et lorsque l’on s’aperçoit qu’il faut environ 10.000 points pour obtenir l’ensemble des bonus, autant dire que l’on a vite fait de reposer la console pour passer à autre chose.
N’étant pas dans un Mario Party-Like, nous n’espérions pas tomber sur un nombre mirobolant de mini-jeux, mais pas de là à pensons que nous allions devoir nous contenter durant ces maudits 100 étages de six pauvres phases de jeux différentes ! Voici en tout et pour tout leur description : un combat contre un de vos coéquipiers, un jeu de jackpot, une course d’obstacles, un jeu de différences du niveau maternelle, un autre de mémo et enfin un quiz. A consommer avec modération tant la saturation se ressent au bout de quelques étages, estimons-nous heureux que la difficulté augmente par la suite. Heureusement, l’essence même du jeu (les combats donc) reste d’un bon acabit avec des 1 contre 1 aussi rapide que furieux sur plusieurs niveaux de profondeur qui fait que l’on ne suit pas toujours ce qui se passe à l’écran. Le
gameplay se rapproche des épisodes PS2 et vous aurez plaisir à voir vos héros favoris exécuter leurs différents coups spéciaux avec une dextérité n’ayant rien à envier à l’anime (bien au contraire). Chaque personnage dispose d’une furie qu’il pourra enclencher une fois sa jauge pleine, permettant d’exécuter une puissante attaque se concluant par un état de transe de quelques secondes qui démultipliera la force de vos coups. Pour terminer, sachez qu’il est toujours possible de ramasser divers objets au sol (shuriken, parchemin d’explosion…) et de voler des parcelles de la jauge de furie de votre adversaire.
Durée de vie artificielle
Si il y a bien une chose impossible à reprocher à ce dernier Naruto, c’est bel et bien son aspect technique qui le classe facilement comme un des plus beaux jeux de la machine, loin devant Dragon Ball Z : Shin Budokaï (à titre de comparaison). Modélisation parfaite, décors travaillés, effets spéciaux éblouissants, effets d’ombre et de lumière impeccables… On a du mal à croire que le jeu tourne sur PSP, et sans le moindre ralentissement. Un point fort qui rattrape quelque peu le manque d’intérêt du mode solo qui doit obligatoirement être terminé pour pouvoir profiter un maximum des parties en versus, puisque que la moitié des personnages, les meilleurs pour beaucoup (Itachi, Sasuké…), ne se débloquent qu’une fois le dernier étage achevé. Un peu mesquin, surtout que comme dit plus haut, les points obtenus par vos prouesses ne servent à rien si ce n’est à débloquer quelques artworks, musiques et des passages importants de l’anime sous forme d’images fixes. Jamais l’expression « meubler l’espace vide » n’a pris autant de sens.