Chez Capcom, on a pris son temps pour sortir son nouvel épisode d'une saga qui en compte en réalité 6 sans les spins off Outbreak et autres Survivor ou Chronicles. Quatre ans séparent Resident Evil 4 du 5 et celui-ci marque un tournant important dans l'histoire, puisque c'est le premier épisode du scénario principal à être réalisé sans le créateur de la série Shinji Mikami.
Ce qui frappe dès que l'on commence à jouer, ce sont bien évidemment les graphismes. On connait déjà le moteur graphique de cette génération développé par l'éditeur et développeur
Capcom, avec de superbes productions tels que
Lost Planet,
Dead Rising ou
Devil May Cry 4. Mais il ne cesse de s'embellir à chaque nouveau projet et ainsi, couplé à une mise scène spectaculaire, le jeu offre un véritable spectacle visuel éblouissant tout au long de l'aventure, vous gardant sans cesse en haleine. Si dans l'ensemble la trame scénaristique de
Resident Evil 5 peut paraitre très cliché, avec un méchant qui veut remanier le monde à sa vision et ce grâce à des armes bactériologiques, dans la profondeur, on retrouve un titre qui s'accroche et fait le lien avec de nombreux épisodes de la série principale. Une histoire ponctuée de nombreuses cinématiques qui ne coupent pas l'action du jeu et aux chorégraphies et plan séquence typiquement dans le plus pure esprit japonais. Vous l'aurez compris sur la technique le jeu de
Capcom est irréprochable.
Cependant sur la façon de jouer c'est une toute autre histoire. On comprendra vite que finalement
Resident Evil 5 est une extension en haute définition de
Resident Evil 4. A comprendre de ce fait, que le gameplay n'a pas changé. On reste avec une rigidité affligeante, révolutionnaire à l'époque dans la série mais déjà limité avec la concurrence. Si vous être un gros consommateur de jeu d'action, la maniabilité dirigiste et raide risque de vous rebuter et vous devrez vous battre avec certaines commandes avant de les assimiler. Un temps d'adaptation non négligeable est nécessaire et on regrette dans ce sens que
Capcom n'a pas fourni de travail pour améliorer ce point. Autre aspect lourd de la gestion de jeu, votre coéquipière qui est atteinte du célèbre syndrome Natasha. Si vous ne jouez pas en coopération, elle s'avérera être un boulet exemplaire de ce qu'il ne faut pas faire. Bête et pas maline elle ne sera utile que pour vous remettre de la vie et récupérer égoïstement les herbes et munitions que vous auriez besoin. Elle ne sait pas combiner les plantes et ne sais pas détourner les pièges préférant y foncer tête baissé pour vous retrouver, sans compter les nombreuses fois qu'elle vous bloquera le passage.
Ceci dit et même avec ces gros défauts de maniabilité dont le jeu fait preuve. Le titre de
Capcom offre du fun et pour le peu que l'on surmonte ces épreuves, il vous sera ensuite difficile que vous en décrochez. Les voix offrent un très bon doublage et les bruitages et musiques sont placés aux bons moments pour vous faire sursauter. Comme c'était déjà le cas pour l'opus précédent ce
Resident Evil se tourne une fois de plus vers l'action délaissant le côté horreur pour ne devenir définitivement un survival action et non plus survival horror. Le jeu vous proposera un challenge conséquent parfaitement dosé en trois niveaux, facile, normal et difficile, avec une durée de vie correcte d'environ une douzaine d'heure en jouant tranquillement en mode normal. Les fonctions coopérations et autres modes de jeu vous permettront de débloquer de nombreux bonus et suffisamment d'argent pour upgrader votre armement et prolonger l'expérience de jeu.
Loin d'être le chef d'œuvre tant espéré par de nombreux fans de la série, ce nouveau Resident Evil reste dans la ligné du quatrième opus en faisant revivre les histoires des origines de la série. Un jeu dans lequel on retrouve du fun et une envie d'y retourner malgré un manque flagrant de nouveauté dans sa façon de jouer, qui est en retrait flagrant avec tout ce qui se fait chez la concurrence.