Le petit studio français Kheops, connu pour la série des Egypte, reprend du service avec Retour Sur L’Ile Mystérieuse, titre inspiré du roman éponyme de Jules Vernes. Le joueur devra aider Mina, une jeune exploratrice, à quitter l’île déserte sur laquelle elle s’est échouée.
Les habitués du jeu d’aventure vont peut-être se perdre dans ce soft qui peut paraître déstabilisant au départ. En effet, les gamers savent que dans ce genre de jeux, un objet ne sert qu’une fois et à un emplacement bien spécifique. Ici, travail remarquable, le joueur trouvera des objets par dizaines et pourra les utiliser de différentes manières et à différents endroits. Cela, grâce à un système d’inventaire bien pensé. Mais plongeons-nous d’abord au cœur du jeu.
Seule au monde
Si le titre de
Kheops Studio s’inspire du roman de Jules Vernes, il n’en suit pas du tout le déroulement. L’histoire se passe de nos jours et relate la découverte de l’île bien après les faits relatés par l’écrivain. Mina est une jeune navigatrice qui participe au célèbre trophée Jules Vernes et qui, après une tempête, se retrouve échouée sur une île. Son téléphone, seul moyen de communication, est endommagé et elle n’a donc aucun moyen de contacter les organisateurs du tour du monde ou encore sa famille. Elle décide donc d’explorer cette île. Seulement, suite à son accident, Mina a perdu beaucoup de forces et il lui faut absolument manger quelque chose afin de se revitaliser. Il s’agit là de la première grande partie du jeu. En explorant la plage, vous vous rendrez vite compte que les valeurs établies par les autres jeux d’aventure, qui dit qu’un objet n’est utilisable qu’une fois et à un seul endroit, sont révolues. En effet, au bout de quelques secondes de jeu, vous vous retrouverez vite avec plus d’une dizaine d’objets en poche, allant de l’œuf de tortue à la plaque de métal, en passant par le cadavre de porc-épic et les huîtres. La première étape pour pouvoir se restaurer convenablement est de faire du feu. Vous constaterez là la principale originalité du jeu : il existe différents moyens d’arriver à ses fins. Mais nous verrons cela dans la deuxième partie de ce test. Une fois Mina rassasiée, elle est à nouveau fringante et décide d’aller explorer les alentours. Nous n’allons pas vous en dire davantage, car cela vous gâcherait le plaisir. De plus, le jeu étant relativement court, vous en dévoiler plus se résumerait un peu à vous dévoiler toute l’histoire. Mais voici tout de même un indice : l’île n’est pas totalement déserte… Mina va assez rapidement trouver un petit singe qui s’est vu martyriser par ses congénères. Notre jeune navigatrice va se prendre d’affection pour l’animal et décide de le soigner et de l’emmener avec elle. Après l’avoir baptisé Jep, elle prend l’animal sous son aile. Le singe va d’ailleurs se révéler être un sérieux atout puisque Mina pourra lui demander, par exemple, d’aller chercher des objets inaccessibles jusqu’alors.
De très grosses poches
Le principal atout de ce titre se trouve dans son système d’inventaire. Mina trouve énormément d’objets et de nombreuses possibilités s’offrent à elle. A la manière de Mac Gyver, notre héroïne peut combiner des objets à tout va et de différentes manières. Elle peut ainsi créer de nouveaux objets, inexistants dans le décor. Lorsque Mina veut combiner des objets, un schéma très clair apparaît - par exemple : pièces d’argent + ? + citron + chiffon = ?, permettant de dévoiler au joueur le nombre d’objets qu’il manque pour en créer un nouveau et surtout qu’il existe différentes manières d’arriver au but. Par exemple, au début du jeu, Mina doit faire un feu pour faire cuire des aliments crus. Il lui sera possible d’en faire de deux manières différentes. Si ce système est le point fort du jeu, il représente toutefois également un point faible. L’aspect extrêmement réaliste du jeu n’est pas représenté à ce niveau là. Mina transporte à l’aise dans ses poches des planches de bois, une marmite, un boulet de canon ou encore quelques dizaines de briques... De plus, même si l’on s’appelle Mac Gyver, au bout d’un moment, le nombre ahurissant d’objets que l’on possède nous perd littéralement, et certaines créations d’objets nécessitent quelques connaissances minimes en physique ou en chimie si l’on veut espérer trouver comment créer une pile volta à partir d’un chiffon… Enfin, il est à reprocher la très faible durée de vie du jeu. L’île se trouve être minuscule et l’aspect désertique, mystique et dangereux qu’elle représentait disparaît au fil de l’aventure. Mais lorsque l’on connaît les faibles moyens du studio, contrairement aux développeurs de
Myst par exemple, on ne peut pas leur en vouloir sur la faible quantité de tableaux présentés. Néanmoins, la réalisation graphique est tout à fait correcte voire même très satisfaisante.