Deuxième épisode d’une série ayant débutée sur Dreamcast, Headhunter : Redemption s’est discrètement immiscé dans les rayons des grandes chaînes de distribution. Très peu de bruit pour un titre pourtant attendu de pied ferme par bien des fans. Prémisse d’une déception ?
Les possesseurs de la défunte console de
Sega se souviennent sûrement du premier
Headhunter. Haletant, bien réalisé et original, le soft d’
Amuze avait mis une belle claque à un bon nombre de joueurs. Fort logiquement, ce premier épisode se vit rapidement adapté sur PlayStation 2. Ce portage connut un succès mitigé, la faute à une concurrence très rude sur la console de
Sony avec notamment le titre d’un certain Hideo Kojima. Aussi vexé qu’un Lilian Thuram pendant la coupe du monde 98 (ah, la bonne époque),
Amuze revient aujourd’hui à la charge avec
Headhunter : Redemption sur PlayStation 2 et Xbox.
Jack Wade is back
Le monde a été dévasté par un terrible virus avant d’être ravagé par un tremblement de terre. Plusieurs millions de personnes sont décédées et l’équilibre planétaire est bouleversé. Le taux de criminalité a terriblement augmenté et le métier de gangster est devenu à la mode. Pour remédier à cette situation, les gouvernements des différents pays décident de changer complètement l’ordre mondial. Le monde est alors scindé en deux parties. Above, le monde du dessus, ressemble à un paradis de la finance, jonché d’immeubles immenses et de d’hommes d’affaire. Below, le monde du dessous, est quant à lui une vaste prison réservée aux criminels, aux fous, et aux opposants d’Above. Ces derniers, s’ils souhaitent survivre, doivent produire de l’énergie pour le monde du dessus.
La police n’existe plus, seuls les Headhunters sont les représentants de la loi. Ces chasseurs de têtes n’exercent que sur Above, la plupart du temps toutefois. En effet, les plus expérimentés sont les seuls à pouvoir s’aventurer dans Below, lorsqu’un des détenus fait des siennes. Jack Wade, héros du jeu, est l’un d’eux. Dès le début de l’aventure, Jack est amené à appréhender une criminelle évoluant dans Above. Leeza X, tel est son nom, se voit alors proposée un contrat : travailler avec Jack, ou moisir dans Below. La jeune fille accepte, et découvre par la suite que Jack n’est autre que l’assassin de son père…
Et les séances de moto ?
L’aventure proposée ici s’éloigne relativement des précédents opus, et emporte avec elle la valeur ajoutée de la série. Les séances de moto par exemple, l’un des éléments sympathiques de
Headhunter, ont purement et simplement disparu. Pas très malin lorsqu’on sait que ces phases étaient, bien que parsemées de quelques défauts, très appréciées par la majorité des joueurs. Autre déception, le scénario, point fort du premier épisode, qui se fait ici plutôt plat alors que le synopsis laissait entrevoir un potentiel bien plus important.
Le
gameplay a lui aussi été quelque peu modifié. Le rythme est désormais moins soutenu puisque de nombreux puzzles viendront sillonner votre progression. Cette dernière est par ailleurs très délicate, et ce, pour plusieurs raisons. Outre la possibilité de rester bloqué pendant de longs moments face à des énigmes, le système de visée pourra parfois vous coûter tout simplement la vie, pour peu que vous soyez trop près d’un élément du décor ou de votre cible. Heureusement, les scènes de
gun-fights se font tout de même sympathiques, grâce notamment à une IA correcte, un arsenal varié, et une panoplie de mouvement honnête.
Afin de résoudre certaines énigmes, nos deux protagonistes bénéficient d’un outils appelé IRIS. Avec cette sorte de scanner, vous pouvez zoomer sur les éléments du décor et en tirer de précieuses informations. Excepté ceci, force est de constater que le titre de
Sega n’innove en rien. Les phases de jeu varient entre combats, explorations et résolutions de problèmes sans jamais surprendre. À l’heure où de nouveaux concepts fleurissent un peu partout,
Headhunter : Redemption se contente de nous proposer un voyage des plus classiques, à notre grand désarroi.
Ouh, y’a du brouillard dans le coin
Visuellement, le constat est un peu moins triste. Les graphismes, sans atteindre des sommets, se révèlent plutôt réussis. De la modélisation des personnages en passant par celle des décors, le tout est agréable à regarder, d’autant plus qu’un flou artistique assez joli donne une véritable aura au titre. Le moteur physique Havoc ajoute une touche de réalisme lors des combats, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Les musiques accompagnant vos mésaventures sont agréables, et les doublages, en anglais, sont convaincants la plupart du temps. Bien loin de celle d’un
Metal Gear Solid : The Twin Snakes, la mise en scène est hélas un peu molle, ce qui nous empêche de nous plonger comme il se doit dans l’histoire.
6/10