Six mois après sa sortie US, Death Jr nous fait enfin l’honneur de parvenir jusque chez nous, pour un soft de plates-formes/action relativement moyen.
C’est lors d’une sortie de classe au musée local, que
Death Jr (DJ pour les intimes) et ses affreux camarades de la classe 29A, vont commettre l’irréparable ou ouvrant un coffre renfermant le démon Moloch, qui, outre voler l’essence de vie des amis de DJ, va repeupler la ville de monstres et autres goules. C’est donc seul que vous partez à l’aventure avec un but bien précis, remettre les choses en ordre avant que votre mère (la Faucheuse en personne) ne s’occupe de vous corriger comme il se doit. Le ton est donné.
Ca va trancher chérie
Tout cela nous est conté à travers les quelques minutes de cinématique qui illustrent cette trame plutôt originale et qui augure donc d’un soft blindé d’humour. Lâché dans ce musée lugubre, il est grand temps de venir en aide à nos amis en allant récupérer leur essence de vie, constituée de plusieurs pièces de puzzle à récupérer dans chaque niveau. Pour ce faire, notre ami DJ pourra user de sa modeste faux, mais également de deux pistolets particulièrement ravageurs, fournis en début de partie. Ne vous méprenez pas, ce ne sont là que les premières armes que vous récupérerez dans le jeu et au fur et à mesure de votre progression, vous vous verrez offrir tout un arsenal de la part des frères siamois Smith et Weston, un arsenal constitué du fusil Sullivan, du fusil geleur, du lance-roquette, d’une
gatling ou encore de hamsters C4. Les armes peuvent être sélectionnées à tout moment dans le jeu, en pressant la crois directionnelle Haut, le soft se jouant essentiellement au stick analogique. Tout cela ne sera pas de trop face à la centaine d’ennemis qui peuple chaque niveau de jeu, les munitions étant également disposées de manière conséquente, vous ne serez donc quasiment jamais à court.
Outre des affreux vilains et des munitions en pagaille, les niveaux recèlent également de divers bonus à récupérer. Ainsi, les « trucs d’arme » vous permettront d’upgrader l’arme de votre choix chez Smith et Weston, à condition de réunir suffisamment de « trucs » évidemment. Des
power-ups de santé sont également disséminés dans les niveaux, ceux-ci permettent à la santé de DJ de se régénérer totalement, et dans le monde hostile qui vous entoure, cela n’est pas un luxe croyez-moi. Enfin, des bonus de santé vous permettront d’augmenter la capacité totale du compteur d’énergie du petit DJ. Toutefois, pour progresser dans le jeu, vous aurez besoin de collecter les âmes des monstres peuplant les différentes aires de jeu. En exterminant un ennemi (monstres, araignées, chauve-souris, fantômes…), vous récupérerez automatiquement une âme. Dans chaque niveau, des portes géantes munies d’yeux ont été érigées pour bloquer quelque peu la progression de DJ. Chaque porte requiert un certain nombre d’âmes humaines pour être franchie, ce qui vous obligera à livrer bataille et récupérer un maximum d’âmes afin de ne jamais se retrouver bloqué face à une telle porte. A la fin de chaque niveau, DJ reçoit un rapport récapitulant vos performances dans le niveau au travers de 4 catégories notées: Carnage (nombre d’ennemis tués/nombre d’ennemis total), Destruction (nombre d’objets détruits), Combos, Secrets (le nombre de secrets découverts), tout cela influera bien sûr au niveau de la note finale, calculée en fonction de la moyenne des notes précédentes, moins 25% par continus utilisés. Les notes allant de A à E.
Des erreurs de jeunesse…
Même si l’action est omniprésente dans le jeu,
Death Jr n’en oublie pas pour autant de nous proposer des phases de plates-formes pures, dans lesquelles il faudra par exemple glisser le long d’une tige métallique, ou encore traverser un précipice en s’accrochant à des anneaux via notre petite faux. Ces phases sont relativement aisées dans l’ensemble, même si le jeu de caméra se prête davantage au genre action que plates-formes. En effet, vous devrez très fréquemment recadrer la caméra derrière le héros en appuyant deux fois sur la touche L. Il est toutefois possible de locker un ennemi en pressant la touche R, une pression sur la touche L vous permettra alors de changer de cible. Comme dans tout bon jeu de plates-formes, DJ peut sauter, planer quelques secondes en usant de sa faux comme d’une hélice, s’accrocher aux rebords des murs, ou encore effectuer des sauts contre les murs (de la même manière que dans
Super Mario Sunshine, ou plus récemment
Prince of Persia). Le panel de mouvements est large et l’action se révèle donc très dynamique, d’autant plus que le moteur physique propose de très beaux effets spéciaux, et le tout, sans le moindre ralentissement. Agréable à l’œil,
Death Jr l’est indubitablement, et même si l’on dénote un très léger clipping au loin, les décors sont plutôt jolis, de nombreux éléments sont destructibles et chaque coup de faux est accompagné d’une traînée lumineuse du plus bel effet. Sympa.
Malgré une excellente idée de base et une esthétique plus qu’attirante,
Death Jr pêche toutefois par quelques petits désagréments qui l’empêcheront d’accéder au rang d’indispensable sur PSP. En effet, hormis un jeu de caméra perfectible, le soft ne propose que trop peu de dialogues et autres rebondissements dans l’action, et l’on se voit alors contraint d’empiler les niveaux, sans vraiment avoir l’impression de faire avancer l’intrigue. De même, si DJ semble avoir bénéficié d’un soin tout particulier au niveau de son design, cela est loin d’être le cas pour les différents personnages du jeu, qui manquent cruellement d’originalité et de charisme. Cela vaut également pour les niveaux de jeu qui, bien que proposant chacun un thème bien distinct, finissent tout de même par tous se ressembler. Niveau sonore, le constat est également bien décevant, avec des voix très peu présentes, et une musique que l’on aura oubliée, aussitôt la console éteinte. Si le début de l’aventure peut laisser augurer d’un soft blindé d’humour et à tendance Burtonienne dans la lignée d’un MediEvil par exemple, quelques heures de jeu suffisent pour se rendre compte que les développeurs n’ont pas su exploiter à fond les possibilités offertes par un tel design, et malgré une idée de base géniale, le manque d’innovations, d’originalité et d’humour fait que ce
Death Jr sera rapidement mis à l’écart, dès l’arrivée des monstres du genre (Daxter notamment). Une petite déception donc.