Le microcosme du jeu vidéo est un univers riche en surprise, et en voici l’exemple parfait avec Sphinx. Nous n’avions que très peu entendu parler du soft d’Eurocom (développeur de Buffy contre les vampires ou encore de James Bond : Nightfire), jusqu’à ce qu’il atterrisse avec grands fracas dans nos consoles et nous mette une bonne petite claque.
Le scénario met en scène deux personnages principaux, Sphinx, un aventurier sous les ordres d’Imhotep, et Toutankhamon, un jeune prince légèrement maladroit. Ce dernier se voit trahi par son frère, qui par une cérémonie mystique veut le transformer en momie afin de se débarrasser de lui et s’octroyer le trône. Mais la procession est interrompue par Sphinx, qui suite à un mystérieux événement, fut propulsé dans le palais et contraint à l’explorer pour y trouver la sortie. Malheureusement pour Toutankhamon, le sort a tout de même eu le temps d’agir, et notre prince n’est désormais plus qu’une momie quelque peu désarticulée. Sphinx décide alors de partir à la recherche des multiples vases contenant les morceaux de son âme dans le but de rendre la vie à Toutankhamon.
Le Zelda de la PS2 ?
L’une des principales inspirations de Sphinx provient de
The Legend Of Zelda : The Windwaker, sans aucun doute l’un des plus grands jeux d’aventure jamais créé. Que ce soit au niveau de l’interface (les boutons de la manette et leur fonction sont affichés en haut à droite de l’écran), de la mise en scène, ou tout simplement au niveau du gameplay en lui-même, on sent que les développeurs ont passé pas mal de temps sur le chef-d’œuvre de
Nintendo. Et on ne va pas se plaindre, bien au contraire, puisque l’aventure proposée ici par
THQ n’a pas à rougir face aux autres ténors du genre. Qu’on se le dise tout de suite,
Sphinx est une petite perle d’ingéniosité et d’intelligence. Le jeu allie phases de plate-formes, énigmes, et combats dans une parfaite fluidité. Un autre point intéressant réside dans le fait que l’on alterne le maniement de Sphinx et de Toutankhamon. Sphinx est un personnage assez physique, capable de réaliser moult cascades (grimper aux échelles ou à la corde, nager, tirer des objets, effectuer des doubles sauts, etc) et de se défaire de ses ennemis grâce à son épée. Toutankhamon peut, quant à lui, user de son immortalité (NDR : ou plutôt du fait qu’il soit aussi mort que la mouche qui m’agaçait depuis plus d’une heure) pour résoudre certaines énigmes : prendre feu pour brûler une barrière qui bloque la progression (
NDRC : Bzz), se faire aplatir par un mécanisme pour ensuite se faufiler entre les barreaux d’une porte (
NDRC : Bzz), ou encore se diviser en trois pour atteindre des endroits jusque là inaccessibles (
NDRC : Bzz) ne sont qu’un exemple des situations rencontrées par la momie (
NDRC : T’es sûr qu’elle est morte, la mouche ?).
Le tout est évidemment agrémenté de mini-jeux sympathiques, telles que des courses de natation, ou bien des captures de monstres, histoire de changer des phases de plate-formes. Notons également que nos petits héros évoluent et gagnent de nouvelles aptitudes tout au long de l’aventure, ce qui a le mérite de faire varier le gameplay au fur et à mesure que l’on avance. Hélas, le jeu n’est pas exempt de quelques défauts. Le jeu est loin d’être facile, bien au contraire. Les phases de plate-formes, bien qu’habilement pensées, peuvent dans certains cas se révéler très frustrantes pour peu que l’on ne maîtrise pas parfaitement le système de saut (l’amplitude du saut varie en fonction du temps que l’on appuie sur la touche). Dans le même registre, la gestion de la caméra n’est pas du tout optimale lorsqu’il s’agit d’endroits restreints et il n’est pas rare qu’elle se bloque dans les décors. Des défauts heureusement mineurs, qui n’arrivent pas à entacher un gameplay véritablement bien pensé et prenant.
Beau comme un camion
Du côté technique, difficile de faire mieux pour un titre à petit budget. Les environnements parcourus sont vastes, colorés et variés. Les textures sont tout à fait correctes, et il en est de même pour la modélisation des personnages, au look très cartoon. Mention spéciale pour les effets lumineux et la distance d’affichage, assez impressionnante. Bref, on avance dans cet univers avec plaisir et chaque nouveau décor rencontré est un régal pour les yeux. La bande-son n’est pas en reste, avec des bruitages efficaces et des musiques orientales du plus bel effet. Seul point noir à ce niveau là, l’absence de doublages, qui enlève un petit peu de la magie du soft. Dommage.
Quelle surprise ! Sphinx et la malédiction de la momie est un très grand jeu d’aventure. Parfaitement équilibré entre les phases de plate-formes, les énigmes et les combats, Sphinx est un titre intelligent, prenant, et très agréable à jouer, si l’on omet toutefois les quelques défauts de la caméra. Tous ceux qui cherchent un bon jeu d’aventure et qui n’ont pas peur de la plate-forme peuvent se jeter sur Sphinx, désormais l’une des nouvelles références dans le genre.