Quelques années après le projet avorté Creatures Online, le studio belge Fishing Cactus se relance en proposant un concept familier pour les joueurs de bornes d'arcade, le typing-game.
Creatures Online enterré, le studio belge propose en ce début d'année 2016 un certain Epistory - sous-titré “Typing Chronicles” à raison, puisqu'il s'agit d'un “typing-game”, autrement dit un titre où il faut taper des mots afin de réaliser différentes actions. Plusieurs licences se sont déjà risquées à cet exercice comme Pokemon ou House of the Dead pour les plus célèbres. Genre tombé un peu dans l'oubli, le voici revenu d'outre-tombe pour nous jouer un joli tour car contrairement à ce qu'on pouvait penser au préalable, Epistory est une petite pépite indépendante dotée d'un univers particulièrement réussi et vaste.
Tout commence alors que vous découvrez une jeune fille sans souvenirs et accompagnée d'un renard qui va l'emmener à différents endroits d'un monde en perdition. Un continent entier attend en effet votre aide pour se reconstruire - et restaurer de ce fait les souvenirs de l'héroïne. Au tout début du jeu, on ne peut ainsi faire qu'une seule chose : explorer le monde qui nous entoure, en appuyant sur Espace afin d'activer un mode permettant de frapper des éléments du décors en tapant le mot apparaissant au dessus d'eux. Très vite, ces éléments deviennent des ennemis, nécessitant parfois d'écrire plusieurs mots à la suite afin de les détruire. Au fur et à mesure du jeu, Epistory va lui aussi se construire autour de ces mots, tout en ajoutant régulièrement des éléments qui vont changer la donne et donner d'avantage de profondeur au gameplay.
Doté d'un monde ouvert, le titre de Fishing Cactus s'articule autour de l'expérience que vous gagnez au fur et à mesure de votre avancée. Chaque palier d'expérience permet ainsi de débloquer des lieux supplémentaires à explorer au sein d'un vaste carte. Vous avez donc tout intérêt à utiliser les combos pour augmenter l'XP gagnée, et pour ce faire, il faudra taper plusieurs ennemis et mots dans un court laps de temps. Par ailleurs, pour maximiser vos chances, le jeu bénéficie de donjons (eux aussi plutôt vastes), qui permettent quant à eux de débloquer des pouvoirs spécifiques, comme par exemple assez rapidement des attaques liées au feu qui permettent ainsi de brûler des barrières rendant accessibles ce qui ne l'était pas jusqu'à présent dans le monde ouvert.
Et ainsi de suite : feu, foudre, vent ou encore glace, l'univers d'Epistory se dévoile au fur et à mesure de vos découvertes. Et pour corser le tout, certains ennemis demandent d'utiliser un pouvoir en particulier. En fonction de la couleur des mots qu'ils disposent au dessus de leur tête, il faut donc passer d'un élément à un autre et jouer sur les caractéristiques de vos pouvoirs pour rapidement venir à bout de vos adversaires. Par exemple, pour lancer de la foudre alors que vous étiez jusqu'à présent en train de lancer des boules de feu, il faut taper “FOUDRE”, puis les mots correspondants à ce type d'attaque. Si cela n'a rien de difficile lorsque les ennemis sont peu nombreux, le challenge monte réellement d'un cran quand vous devez faire face à des vagues possédant des mots de plus en plus longs et complexes, évitant ainsi la lassitude.
On parlait plus tôt des caractéristiques de vos pouvoirs, et ces derniers sont au centre du gameplay du jeu. La foudre peut se “communiquer” d'un ennemi à un autre, pouvant ainsi en éliminer plusieurs à la suite, tandis que le feu permet de brûler le ou les mots suivants. La glace fige l'ennemi vous faisant gagner un temps parfois très précieux, etc. Le tout est contrôlé par des améliorations que l'on débloque en gagnant de l'expérience (2 points par niveau). Le gameplay en lui-même est très facile d'accès, mais la difficulté est probablement son “défaut”. Disponible en français (ou en anglais), Epistory peut malgré tout poser problème, même pour ceux qui tapent très vite sur un clavier, et qui ont une habitude certaine de ce côté. Inutile donc de conseiller le jeu à un jeune public en somme et ce, malgré l'apport d'une difficulté adaptative qui fonctionne assez mal, préférant simplifier trop légèrement les mots plutôt que de baisser le nombre d'adversaire après plusieurs séries de morts. Certes, le jeu est très permissif (on meurt, mais on réapparaît quelques secondes avant), mais il faut compter sur un unique point de vie pour s'en sortir. Si un ennemi vous touche, vous mourrez sans autre forme de procès. Et pendant les longues vagues que représentent les fins de niveaux (que l'on peut donc considérer comme des boss), il n'y a pas moyen de sauvegarder, il faut se refaire l'intégralité des séquences.
Certains diront que la difficulté est une bonne chose, et ils ont évidemment raison, car outre la durée de vie, cela sert le jeu dans sa globalité. Néanmoins, ce que l'on peut aisément considérer comme un détail détonne tellement avec l'univers visuel d'Epistory. A l'instar de Tearaway, le titre utilise en effet le papier pour générer le monde. Lorsqu'on débloque une zone, celle-ci se déplie littéralement sous nos yeux, lorsqu'on brûle un élément du décor, c'est vraiment un morceau de papier qui part en fumée. C'est très réussie, très mignon aussi : et c'est probablement ce qui mène à la confusion entre la difficulté réelle du titre au fur et à mesure des gains de pouvoirs, et donc l'aspect visuel.
Les plus
Les moins
+ La direction artistique à tomber
+ Les différents pouvoirs
+ La durée de vie
+ Tout en français
+ Pas l'ombre d'un bug
+ Une difficulté réelle…
- .. mais parfois mal dosée
- Un scénario pas toujours très clair
- Carte peu pratique
Conclusion : Epistory : The Typing Chronicles est un jeu d'énigmes et d'aventure particulier. Doté d'une difficulté aussi perturbante que plaisante, et d'une aura visuelle à couper le souffle, le titre de Fishing Cactus est probablement un des tout meilleurs jeux indépendant de ce début d'année sur PC (10€). A défaut de disposer d'une difficulté adaptative qui fonctionne vraiment, le jeu réussira sans nul doute à captiver les énervés du clavier, mais probablement pas les 7 à 77 ans.
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