Attendu de pied ferme d’ici le mois de février prochain sur PlayStation 2, Xbox et PC, le dernier opus en date de la série des TOCA devrait retrouver avec joie son public parmi les fans de la licence, auxquels viendront s’ajouter sans mal d’autres joueurs, pilotes émérites dans l’âme. En effet, le développeur britannique Codemasters offre avec ce titre un éventail impressionnant d’exhaustivité sur les différentes disciplines existantes dans le monde des quatre roues motorisées. Premières impressions à chaud.
Tout d’abord une petite précision s’impose : à savoir que la version du jeu reçue par la rédaction semblait loin d’être finalisée, notamment lors des
cut scenes toujours en cours de réalisation (textures non appliquées, acteurs visibles, mauvaise synchronisation audio et vidéo par moment), ainsi que l’absence d’outils donnant la capacité de sauvegarder ou permettant l’accès à certains menus. Ceci étant dit, les possibilités présentent à ce stade du développement restent amplement suffisantes pour un premier avis. Passons donc sans plus tarder aux choses sérieuses, et croyez-moi,
Codemasters ne nous fera pas languir sur ce point. Et de fait, sitôt votre profil édité suite à l’écran titre, vous voilà transporté au volant d’une AMG-Mercedes sur le circuit d’Oschersleben en Allemagne ! Inutile de préciser que balancé à corps perdu comme ceci, à la quatrième place, dans une course dont il ne reste plus que la moitié d’un tour, et ce, sur un tracé difficile vous étant tout à fait inconnu, vous n’allez pas faire de vieux os…
« Ce n’était pas mon virage… »
C’est donc ainsi que débute votre carrière professionnelle : après avoir perdu le championnat, vous rentrez au stand dépité et êtes accueilli, lors d’une
cut-scene à l’esthétisme certain, par un coach bourru qui se donne pour but de vous faire trouver « la trajectoire parfaite ». Cependant pour se faire vous devrez en revenir aux bases les plus strictes, et êtes donc amené par la suite lors du « Mondial Tour » à participer à une foultitude de championnats aussi variés que nombreux. Ces derniers sont classés par niveaux, qui sont eux-mêmes divisés en trois épreuves de types complètement différents. De ce fait, vous ferez vos premières armes à bord d’une Racing Renault Clio lors de l’Autosport Clio Cup, puis serez amené à disputer l’Euro Karting Championship, pour finir par le Global GT Lights. Vaste programme, d’autant que pas moins de trente-deux panels comme celui-ci seront à débloquer et que chaque véhicule possède une attache précise du bitume et donc une conduite qui lui est propre. La Clio se révèle donc idéale pour débuter grâce à une tenue de route excellente, obtenue de par un poids modéré et une vitesse qui l’est tout autant. A contrario, comme il vous sera possible de le constater au fil des challenges, une Panoz Gforce (Indycar) se verra réfractaire à toutes formes de virages pour cause d’une force de braquage désuète et d’une accroche sur l’asphalte proche de la savonnette. En outre, une seule règle persistera pourtant quelque soit la discipline; à savoir que la sortie du tracé pour aller vagabonder sur les pelouses adjacentes n’apportera rien à la progression si ce n’est un enchaînement de têtes à queue magistral, obligeant la plupart du temps le joueur à recommencer la course en cours. Il faudra donc savoir jouer des freins avec allégeance pour garder le contrôle, car la faute n’est décidément pas de mise !
Et c’est peu dire, car l’une des forces principales des softs made in
Codemasters (en particulier ceux de la série des TOCA) reste la gestion de la physique sur les modèles pilotés, et ce, en fonction du poids, de la taille, et de l’aérodynamisme des composants du véhicule. Et bien, fort heureusement, ce nouvel opus ne déroge pas à la règle et voit cette capacité améliorée pour des sensations toujours plus accrues. Les exemples les plus flagrants étant à noter sur des architectures légères primant l’aérodynamisme, les F1 et autres Sprintcars valseront dans le décor à la moindre pichenette pour littéralement exploser dès la première collision. Pire encore, il est à noter que les catégories « poids plume » ont une fâcheuse tendance au tonneau à la moindre aspérité. Sachez enfin que l’état des suspensions, de la boîte de vitesse, des pneus, de même que la température du radiateur, ou encore la consommation d’essence sont pris en compte et sont modifiés en fonction de votre pilotage, du type de terrain, et des différents chocs encaissés… ces composants pouvant être intégralement anéantis le cas échéant. Ainsi, vous pourrez très bien continuer (mais ne pas gagner) une course en ayant subi la perte d’un pneu ou, à l’inverse, vous retrouver immobilisé dès la première sortie pour avoir ruiné le châssis de votre engin. Beaucoup de temps et de patience seront donc nécessaires si vous avez dans l’idée de maîtriser à la perfection tous les types de véhicules mis à disposition, que ce soit en Carrière Pro, Tour Mondial ou dans les nombreux Modes de Simulation qu’offre ce
Toca Race Driver 3. Nous avons d’ailleurs déjà vu que le Tour Mondial en lui-même recelait déjà d’une activité disparate longue et attractive, mais c’est en Carrière Pro que le soft prend toute son ampleur. En effet, répartis en huit disciplines distinctes, pas moins de cent soixante-dix championnats prestigieux seront à parfaire au volant d’un minimum de soixante-dix véhicules licenciés. Nous retrouverons donc parmi ces derniers : la Mercedes W25, championne de cœur de la catégorie Classics, la Honda NSX pour le GT, la puissante Chevrolet Silverado dans les anneaux de la course en Oval, la Renault Clio V6 dans les circuits de Super Tourisme, l’étonnant buggy Baja pour l’Offroad, mais aussi les puissantes Formules 1 de l’Open Wheel. Reste encore un dernier championnat, tout particulier celui-ci : le TMS, qui se distingue aisément des autres puisqu’il entraîne le joueur dans une série d’épreuves contre-la-montre sur le gigantesque complexe de Bedford. Seule compte alors la performance et cette fois-ci, bien qu’elles soient imposées pour chaque tracé, toutes les voitures seront de mise.
Un moteur de Rolls
Si l’on se penche à présent un peu plus pour regarder sous le capot, force est de constater que le titre de
Codemasters est une puissante réussite technique. Tout d’abord, d’un point de vue graphique, on en prend plein les mirettes tant la modélisation de chaque engin semble parfaite. La vue en cockpit, pourtant pourvue de somptueux reflets, semble cependant quelque peu désuète par rapport au reste, mais offre une possibilité d’immersion si intense qu’il serait criminel de passer à côté. Les décors quant à eux pataugent dans une certaine inégalité, en proposant une architecture agréable à parcourir (notamment lors des Rallyes), mais pèchent de par une certaine redondance et un manque de soucis dans le détail (foule en
sprites). Que dire enfin de la modélisation des personnages conducteurs (en Kart ou Quad), de la motion capture lors des
cut scenes, du vrombissement visible du moteur et de la carrosserie, mais aussi de cette sensation de vitesse si bien rendue ? Du grand art tout simplement ! Côté son, nous avons affaire ici non pas à un RPG, mais à un jeu de simulation de course automobile. N’attendez donc pas des thèmes musicaux somptueux et laissez-vous plutôt bercer (difficilement, je vous l’accorde) par le ronronnement si différent de chaque véhicule, accompagné en mineur par des suspensions pas toujours silencieuses… on s’y croirait. Et l’effet est d’autant plus bluffant que la maniabilité s’y prête allègrement, finissant par remplir sans trop de difficultés son contrat de « simulation ultime de conduite sportive ».
Doté d’une réalisation immersive, Codemasters nous propose, avec ce Toca Race Driver 3, un titre complet et impressionnant de diversité. En outre, le soft laisse présager de longues heures de jeu en proposant de nombreux challenges en solo, ainsi qu’un mode multjoueurs en ligne. Reste plus qu’à attendre la version finale pour un verdict définitif d’ici le 24 février prochain.