Ceux qui ont goûté aux plaisirs des deux premiers épisodes se réjouiront sûrement en apprenant que le quatrième opus de la célèbre série des Suikoden, créée par Konami, arrivera sur le vieux continent en février prochain. Après quelques heures de jeu sur la version preview, voici nos premières impressions…
Pour ceux qui n’auraient pas entendu parler de la saga des
Suikoden, il s’agit d’une série de RPG dont les deux premiers épisodes, sortis sur PlayStation, ont connu un succès mitigé, c’est d’ailleurs pourquoi
Konami n’a pas cru bon de nous apporter le troisième opus.
Suikoden base son scénario sur la légende chinoise des 108 étoiles de la destinée. En effet, un des concepts qui a fait la notoriété et le succès des
Suikoden est la présence de plus d’une centaine de personnages jouables qui peuvent se joindre à la cause du joueur. En plus de cela, les précédents volets proposaient un scénario riche, des graphismes soignés et un système de combat original. C’est donc avec grand plaisir que j’ai lancé cette
preview de
Suikoden IV dans ma console, afin de m’assurer qu’il serait à la hauteur de ses prédécesseurs.
Des débuts difficiles…
Malheureusement,
Suikoden IV ne brille pas dans ses débuts. La cinématique d’intro est, certes, très sympathique, mais elle est aussi très longue et il n’est pas possible de la zapper. Ensuite, rappelons qu’un bon RPG doit tenir en alerte le joueur dès les premières minutes de jeu, il doit tout de suite accrocher le joueur pour qu’il ait envie de continuer l’aventure. Le moins que l’on puisse dire est que ce quatrième opus de la série des
Suikoden est ennuyeux à mourir et ce dès ses premières minutes et jusqu’à un bon moment de temps de jeu. De plus, on n’a jamais vu des personnages aussi peu charismatiques. Le héros manque cruellement de conviction, de vie et de personnalité ; il est, en plus, démuni de parole ce qui n’arrange rien à sa crédibilité. Autre point noir, les graphismes. Si les deux premiers épisodes avaient charmé les joueurs grâce à leurs graphismes en 2D soignés et colorés, et le troisième par son
cel-shading de très bonne facture, ce nouvel épisode propose de la 3D simpliste, des graphismes ternes, en bref, tout ça n’est pas très joli. Vous me direz, si le scénario et le
gameplay rattrapent le visuel, tout va bien. Mais il n’en est rien. Le scénario est lent, très lent à se mettre en place et l'on a du mal à se mettre vraiment dedans. L’aventure débute par un petit tutorial sur les batailles navales. En effet, ce quatrième épisode met en avant la grandeur de l’océan et le joueur devra souvent parcourir les flots dans son navire, à l’instar de
The Legend Of Zelda : The Wind Waker. Si certains trouvaient d’ailleurs que les promenades en bateau de
The Wind Waker étaient ennuyeuses, c’est qu’ils n’ont sûrement pas parcouru des kilomètres et des kilomètres dans
Suikoden IV. Jamais parcours n’aura été aussi long et dénué d’intérêt. Le bateau avance très lentement, il change souvent de direction à cause des rafales de vents ou des forts courants marins et il devient très ardu de se remettre dans le droit chemin.
Rattrapage
Comme on dit souvent, la première impression n’est pas toujours la bonne. Certes, les graphismes ne changent pas et l’ensemble reste assez terne ; cependant,
Suikoden IV commence à se dévoiler, au bout d’un moment, grâce à son scénario et à son système de combat. Le joueur dirige un jeune homme, aussi charismatique qu’un verre d’eau à moitié vide, dont les origines ne sont pas dévoilées au début de l’aventure. Son meilleur ami se nomme Snowe et n’est autre que le fils du gouverneur de la ville portuaire de Razil et qui aspire à être capitaine. En effet, le scénario place le joueur dans un contexte de guerre puisque les deux héros principaux font partie de l’académie navale de Razil et ils vont être sacrés chevaliers de Gaien. C’est ainsi que débute l’aventure : le joueur doit déambuler dans les rues de la ville portuaire afin de rencontrer certaines personnes qui permettront d’activer la suite des évènements. Si les premières missions sont ennuyeuses à mourir, le joueur doit livrer des documents ou combattre quelques monstres, le jeu commence à se dévoiler dès la troisième. Le joueur doit escorter un navire marchand vers une île et, pendant le voyage, le changement de vision du jeu est radical. Les personnages deviennent attachants et dévoilent leurs personnalités, les combats intéressants s’enchaînent, l’aventure prend tout son sens. Le système de combat est très agréable, même s’il n’atteint pas les sommets du genre, notamment grâce aux attaques combinées des personnages et à l’utilisation de runes magiques, comme dans les précédents épisodes. Par contre, il n’est plus possible de contrôler six personnages durant ces phases de combat, mais seulement quatre. Les combats n’ont pas beaucoup évolué mais sont toujours aussi intéressants. S’il a été dit précédemment que les promenades en bateau étaient désespérément longues et ennuyeuses, les développeurs ont pensé qu’il serait sympathique d’égayer un peu ces longs moments pour instaurer un système de bataille navale. Lors des déplacements sur les eaux, il est fort probable de rencontrer des pirates ou autres ennemis intempestifs et le jeu se transforme alors en guerre nautique. Ces batailles de navires se transforment en sorte de mini-jeu durant lequel le joueur déplace son bateau, sur une espèce de plateau de jeu virtuel, semblable à un échiquier, et doit couler le ou les navires ennemis à l’aide de ses canons. Pour cela, le joueur doit choisir les personnages qui se chargeront d’utiliser les canons, la somme de leurs points de vie représente ceux du navire. Lorsqu’un bateau a ses points de vie à zéro, il coule. Les personnages responsables des canons offrent également au joueur leurs compétences ; en effet, les runes qu’ils possèdent permettent de tirer des boulets de feu, de lumière… Chacun des navires rencontrés est sensible à un certain élément et l’aspect tactique est renforcé : le joueur peut choisir d’attaquer à l’aide d’un élément complémentaire ou opposé à celui du bateau ennemi ou choisir le même afin d’enrayer l’attaque adverse. Les batailles navales sont prenantes, très bien pensées et apportent un plus indéniable à l’ensemble du jeu.
En clair, Suikoden IV possède beaucoup d’arguments pour plaire aux aficionados du RPG ; des combats, aussi bien terrestres que sur les flots, palpitants et bien menés, un scénario qui, une fois dévoilé, prend toute son ampleur et proposera au joueur une grande aventure, le retour des 108 étoiles de la destinée et des combats un contre un, bref, un titre qui s’annonce plutôt alléchant. On ne pourra cependant pas passer outre les nombreux défauts que sont les graphismes ternes, l’absence de vie dans les lieux visités, les trajets en bateau longs et mal gérés… On attend donc la version finale du jeu afin de vous donner un avis définitif sur ce quatrième épisode de Suikoden.
publié le 28/12/2004 à 17:52 par
Gamekyo