Oui, il me faut un temps pour digérer. Peut-être quelques jours, des semaines sans doute. Ou peut-être en écrivant ces lignes car à ce moment précis, je ne saurai dire ce que m’a fait ressentir Elden.
Lorsque je boucle un jeu (ou qu’il me tombe des mains), je peux affirmer de manière assez nette si le jeu m’a plu (kiffé, subjugué, agréablement surpris et autres superlatifs de votre choix) – laissé indifférent – carrément détesté au point de me demander « pourquoi je souffre dessus ? » Et pour le coup, Elden ne rentre dans aucune de ces 3 boites. Il m’est presque impossible de statuer sur le cas Elden tant j’ai ressenti tout et son contraire.
Bien sûr, mon but n’est pas de faire le vieux con réac’ qui poste un avis à contre-courant mais d’expliciter l’étrangeté de mon expérience de jeu sur Elden Ring.
Et parce qu’il faut rendre à Marika ce qui appartient à Marika, je vais énoncer les différents exploits de ce jeu en ce qui concerne mon expérience dessus en
5 POINTS
1) Absence d’ennui : A aucun moment, lancer Elden était une peine ou j’ai eu la crainte de m’ennuyer, tant il y a de choses à voir, à dénicher, à explorer et à combattre. Certes, on ne fait que combattre et l’histoire semble à la fois organique et absente dans notre progression. Moins que dans un Dark Souls, plus proche d’un Sekiro mais cela n’empêche que l’on est impliqué et on ressent un appel à l’aventure à chaque nouvelle zone, catacombe, donjon débloqué.
2) Raconter une histoire sans la raconter : Parlons-en de la narration, le « cercle de la discorde » à chaque Soulsborne qui vient à sortir. C’est assez drôle car un jour après l’avoir terminé, j’ai lancé son antithèse vidéoludique (Life is Strange True Colors qui annonce du très, très bon sur le peu que j’ai joué) et la différence est majeure. Elden donne à lire en description d’objets, matériau et équipements en tout genre mais je dois faire l’aveu de n’avoir pratiquement rien lu. Là où dans des jeux plus narratifs, on a l’essence du scénario très tôt et sans effort. On me dira dans l’oreillette : « gnan, gnan, gnan ! Si tu lis pas, forcément tu peux pas comprendre toute l’histoire ». Et je dirais « oui, j’en consens » mais en vrai, j’ai réussi à comprendre l’histoire et les grandes lignes sans ça. Cette lecture supplémentaire constitue un labeur que je ne voulais pas m’infliger pour me rajouter 20h de jeux supplémentaires à la manière d’un Skyrim malgré la très bonne qualité d’écriture qui transparait déjà dans le peu de dialogues que nous dépose avec fierté un jeu dont je reconnais à fait des efforts d’accessibilité sur ce versant.
3) Une DA qui « Dead ça » : Oui ! Je l’affirme ! Le jeu raconte plus dans ses décors que sur des dialogues parfois obscurs, sans jamais être ampoulé ou trop référencé pour rien, fort heureusement. On fait du lien facilement entre des personnages et des zones, des objets et des quêtes personnelles et intimes, entre des monstres et les cultes-factions-royaumes et cette subtilité qui va chercher dans le non-équivoque est assez rafraichissant car cela permet de se laisser narrer sans un mot en traversant des étendues et j’ai en tête qu’une poignée de jeux qui auront su le faire avec autant d’attention et de soin que Elden. Et bien que je sois plus sensible à un style graphique plus cartoonesque ou mangaïfié (aquarelle, crayonné, cel-shading

) cela reste une soupe des quatre saisons pour les yeux et un plaisir sensoriel pour les oreilles, entre autre et à chaque instant. Par la météo, les bruitages de monstres inquiétants, les pentes escarpés, les descentes sinueuses, les ponts de fortunes, les poutres fines comme un fil dentaire, des lacs empoisonnés qui font chialer et des égouts vomissant. C’est foutrement beau et varié, donc on dit « OUI ! »
4) La difficulté à géométrie variable : « Ouais mais ton expérience de jeu est biaisé si tu utilises *listes exhaustives* » . A croire qu’il faut faire le jeu en slip, dague +20 ATK pour être légitime à finir un Soulsborne. Sans vouloir lancer un débat, je vais le clore dès le départ en disant que j’ai fait les deux. Appris les patterns de boss et les abattre sans cendre, ni magie et à l’inverse utiliser ceux-là et plus pour l’emporter. Et enfin, j’aurai trouvé un juste milieu avec un apprentissage et un assist différent en fonction de la situation. Genre Radhan en solo, ouais bof. Idem pour Maliketh ou Miquella qui, en toute honnêteté, est gérable après un bon apprentissage du timing des esquives mais demande fatalement des heures d’apprentissage (temps encore une fois que je n’ai plus). Finalement, Godrick aura été une danse de plusieurs heures que j’aurai pris un réel plaisir à apprendre et à maitriser tout comme Vyke à la lance qui m’aura fait crisser des dents mais dont la victoire par la seule force de mes reflexes aura su me procurer un sentiment d’accomplissement inestimable. Et en soit, je ne ressens pas de honte car je sais avoir adhérer à la vision des créateurs tout en profitant d’aide afin de m’encourager à ne pas lâcher le jeu par frustration (hey salut Dark Souls de mes deux qui puni sans retenu et sans checkpoint pratique).
5) Un jeu indéniablement communautaire : Ce qui me permet d’aborder mon point préféré du jeu. Son multi coop (moins les invasions qui sont fun mais que j’ai rarement eu à faire ou à subir – sauf ceux imposé par la progression). Le fait d’avoir la possibilité d’invoquer jusqu’à trois autres joueurs très tôt dans le jeu ou d’être soi même invoqué pour faire des donjons ou combattre des boss affamés de sang, est pour moi la vraie réussite du jeu et du genre de manière générale. A l’image des inscriptions sur le sol, tantôt du troll tantôt un vrai fil d’Ariane pour ne pas crever bêtement (qui heal l’auteur à chaque évaluation laissée), on ne se sent jamais seul dans un univers hostile au possible où même les pnjs semble suivre leur propre quête sans vraiment se soucier de notre devenir. Une belle preuve que le jeu vidéo est aussi de ces moyens de communication capables de transcender l’individualisme qui gangrène chacun d’entre nous une fois la manette posée.
OUAIS, OUAIS C’EST BIEN BEAU MAIS ELDEN C’EST UN CHEF-D’ŒUVRE OU PAS ?
Bah la question ne se pose même pas, en fait. Sur le papier, il coche « presque » tout ce qui fait un jeu marquant. Le passage à un statut de chef-d’œuvre dépendra là par contre des sensibilités de chacun.
Parce que le constat aura beau être bon, excellent même, y a finalement un truc qui a cloché dans mon rapport au jeu :
Bah c’est que le jeu ne peut pas contenter toute les sensibilités (et c’est normal et fort heureusement).
Parce qu’outre ce que j’ai cité sur le multi-coop, les moments de difficultés extrêmes m’obligeant à apprendre les patterns et les panoramas, bah le jeu ne m’a pas chamboulé ou fait crier au génie. Non pas que j’avais des attentes insurmontables pour ce studio de « petits boulanger » habitué à envoyer du four tout en balançant des pains reçus par les fans avec un masochisme déconcertant mais juste le sentiment d’être (un peu) passé à côté de quelque chose.
Je pensais que c’était les « vrais affrontements » sans assist mais il s’avère que non car j’aurai pu finir par abandonner le jeu par manque de temps à consacrer à apprendre à chaque fois les patterns d’attaque de chaque boss (petit comme légendaire). Ce temps me manque car mon backlog s’allonge fatalement en parallèle et l’envie de jouer à autre chose.
102h dessus et la sensation d’être libéré, veut tout dire. Même avec de l’aide et l’utilisation de presque tous les outils pour garder un bon rythme dans ma progression, le jeu aura été chronophage. Mais pas comme un Zelda BOTW mais plus comme un Mass Effect proposant un univers généreux, un lore vraiment original, un monde un poil « trop généreux » au point de se dire que nettoyer la Map est-il fait par curiosité et « exaltation enflammée » ou parce que ne pas le faire serait du gâchis au vu du travail abattu par FromSoftware ?
Viens alors le sentiment que le jeu aurait dû avoir une série, un livre ou un film rendant honneur à une histoire au potentiel incroyable afin de diluer un peu de tout ça et sa durée de vie.
OUI! Elden Ring est une révolution non pas dans une éprouvette mais plus dans le genre qu’il a crée de ses propres mains. Et pour avoir fait DS1, Sekiro, Bloodborne, Ni-Oh (tous non fini malgré une bonne progression sur chacun), je peux affirmer que c’est le meilleur du genre, ne serait-ce que pour la liberté dans le choix de progression dans l’intrigue, les effigies de Marika (genre introduire ce type de Checkpoint casse la vision du studio?

) et la possibilité de toucher/changer de classe à la volée sans que cela soit contraignant et donc de s’adapter à un boss récalcitrant.
Je le réaffirme encore, Elden Ring est un grand jeu qui m’aura fait rire, rarement pleuré ou frustré car juste et donnant la main quand ce n’est pas un autre joueur avec qui raid une catacombe, comme le ferait Olivier Attone et Ben Becker sur un terrain de foot (


encore merci à Jekka tête de Gargouille, pote de passage avec qui j’aurai malaxé des mobs avec une synchro d’un « autre monde »). Merci les boulangers
Par c'est mon 1er "Souls" je ne peux pas comparer avec les précédents jeux de From Software
Comme le dit Exserv le jeu a des défauts mais From Software va dans la bonne direction pour la suite
Et content que tu ai pris ton pied dessus
nigel je suis d'accord avec toi. J'ai négligé sciemment des zones de jeu à explorer (et pourtant j'ai du faire 80% des donjons + boss) car c'était trop.
Non pas par peur de la redondance mais plutôt parce c'était trop en terme de durée de vie.
Ils auraient pu en garder sous le pied (genre la zone cachée) pour une extension que cela n'aurait pas été choquant.
merci pour ton avis
Je suis sur ma deuxième run et toujours kiffant de revivre l'aventure avec un autre build et faire les annexes pas fait .
nigel alors j'ai beaucoup aimé botw. Mais en quoi ils se renouvellent constamment plus que elden ? Pour moi c'est l'inverse mais bon.
yanissou gaffe quand même a pas être trop haut lvl ça finira pas tuer le challenge de certains boss.
j'aime ce côté aventure ou l'exploration est récompensée a chaque fois.
t'as l'impression de ne jamais perdre ton temps
Par contre ce qui me rebute le plus ,c'est bien son ambiance
je vais d'ailleurs sans doute jamais le finir
Ce jeu a été une révélation pour moi , autant a l'époque lorsque j'étais ado ce genre d'ambiance glauque ou t'as l'impression qu'il n'y a que desespoire , que tout les pnj sont des fils de pu** en puissance ça ne me déranger pas tant que ça autant maintenant je n'en peux plus de ce genre d'univers
Ce jeu c'est l'exact contraire d'un univers niais ou tout est magnifique et rose bonbon
Et j'aime aucun de ces deux extrêmes mais si il faut choisir , je choisirai quand même quelque chose d'un peu plus joyeux
Mais si j'étais dans le trip dark fantasy bien bien dark , sa aurai eté mon goty assurément !
Sekiro est très bon mais ça te demander de prendre plus de risque dans les affrontements (mob ou pas mob). Perso, je vais me remettre à Bloodborne
Mais bon comme pour tout les souls il y a toujours un sentiment de lassitude qui commence à arriver, surtout dans les zones haut level ou tu es littéralement fatigué par les ennemis absurde qu'ils mettent sur ta route.
Après je m'amuse et je ne m'ennuie pas mais Elden Ring sera une nouvelle proposition de l'open World comme ont pu l'être Witcher 3 ou Zelda BOTW.
Par exemple, j'ai ressenti plus de pression dans la progression dans un DS1 que dans Elden, ne serait-ce parce que l'éclairage n'est pas le même tout comme l'imprévisibilité qui devient une habitude (tu sais d'avance le placement des ennemis en embuscade).
J'ai d'ailleurs été surpris qu'il n'y est pas eu plus de pièce environnementaux dans Elden.
Mais en soit, cela ne me choque si tu as ressenti tout ça. Cependant, cela va varier en fonction du rapport que tu as à la série (habitué, nouveau venu, joueur amer des jeux FromSoft,...).
Un peu comme le chapitre 2 d'MGSV (en pas si catastrophique cependant).
Mmh j'imagine que c'est subjectif, mais de mon côté j'apprécie pas mal le fait que le gameplay de BOTW soit pas uniquement basés sur des mécaniques de combats et d'explorations. La composante énigme et l'aspect systémique (Pouvoir jouer avec la physique et les éléments comme le feu, etc... rajoute beaucoup de BOTW).
Évidement le combat est moins poussé dans BOTW, mais finalement le jeu laisse plus de place à l'expérimentation: que ce soit avec le système physique / chimique (dont les gens découvrent encore des secrets aujourd'hui) ou simplement la possibilité de changer d'armes et de playstyle plus facilement que dans Elden Ring qui demande vraiment de se spécialiser et une fois que c'est fait, ça demande un investissement pour changer d'arme.
De plus, pour revenir sur l'aspect plus orienté énigmes, si l'on compare les Shrines de Zelda aux Grottes de Elden Ring (je prends ces deux lieux parce que c'est vraiment ceux qui vont se répéter le plus dans l'exploration), on a d'un côté pour les caves de Elden Ring:
- Relativement longues à compléter (entre 30 minutes et 1h, voir plus selon ton skill)
- Toutes (ou presque) basés sur un donjon avec un seul site de grâce au début, puis un (ou plusieurs) combat de boss à la fin, et des ennemis qui barrent la route
- Il y a des tentatives quand même pour renouveler l'expérience: le poison/putréfaction, certains pièges, les chariots qui roulent, etc
- Mais je trouve pas que ces éléments au bout de la 30ème cave, suffisent à rafraichir le concept de mon opinion.
Si on prends les Shrines justement:
- Un temps pour les finir bien plus court (entre 10 et 20 min), ce qui permet de stopper moins longtemps le joueur dans son exploration
- Il y a aussi une répétitivité: on prend un ascenseur, puis tout les shrines vont finir de la même façon, on active un terminal et on récupère tout le temps la même chose (ou presque)
- Mais, la mécanique principale des donjons va changer: Parfois basés sur des combats, parfois basés sur des énigmes qui elles même vont pas mal varier entre l'utilisation de la physique, ou des éléments (feu, glace, foudre, etc)
- De même certains Shrines ont aussi une mécaniques ou une quête spécifique pour être trouvé
Puis après pour le jeu dans sa globalité, je lui trouve plus de diversité dans son gameplay (hors combat): l'escalade, tout les mini-jeux divers, les énigmes, et pas mal de petits éléments comme la gestion de la température ou autre.