Bonsoir, je continue mon entreprise de réhabilitation Kurumadesque aujourd'hui ! Puisqu’on prête à
Masami Kurumada (auteur entre autre de Saint Seiya) d'être un mec aigri, jaloux, qui saborderait lui même la licence
Saint Seiya et qui détesterait les auteurs œuvrant sur sa série. Bref tout un tas de choses pleines de bienveillance. Après
cet article qui rapportait des propos de
Megumu Okada (Saint Seiya Episode G, Saint Seiya G Assassin), voici donc une nouvelle ode au maitre
Tout d'abord, quelques mots de
Kurumada lui même présents au début du tome 6 de
Saint Seiya Next Dimension, histoire de remettre les choses en place.
« Cela fait longtemps que les productions Kurumada ont franchi les barrières de la bande dessinée pour s’installer dans d’autres médias. Pourtant, il m’arrive encore d’entendre : « tel ou tel produit s’éloigne trop de l’œuvre originale. » Que ce soient les autres dessinateurs, les producteurs, ou leurs responsables éditoriaux, chacun met dans ses ouvrages ses propres idées. Alors oui : il y a des différences. Mais tous ces gens appartiennent à une génération qui a grandi en lisant et en appréciant mes mangas. J’ai l’orgueil de penser qu’ils insufflent, par conséquent, une passion hors du commun dans leurs travaux. Pour cette raison, c’est en toute sérénité que je peux, sans hésiter, leur confié mon bébé. J’aurais même tendance à dire que, si l’on considère les productions Kurumada comme une marque, il est normal que certaines œuvres y prennent leurs propres repères et quittent les mains du créateur initial pour chercher de nouveaux horizons. Tout ce qui compte à mes yeux, c’est que les fans puissent continuer à apprécier mon univers dans une multitude de variations. »

Et enfin quelques informations tirées d’interviews de
Shiori Teshirogi, l’auteur de
Saint Seiya The Lost Canvas où vous allez le voir,
Masami Kurumada parait haineux et tyrannique avec elle (IRONIE). Interviews prises sur
Planète BD et
Unification France (cliquez pour accéder aux interviews complètes).
-Comment et pourquoi êtes-vous devenue mangaka ?
Shiori Teshirogi : J’ai toujours voulu dessiner des mangas, depuis que je suis toute petite. Mais ce qui a vraiment déclenché mon envie de devenir professionnelle, c’est quand mon petit frère a acheté les mangas de Saint Seiya quand j’étais au primaire environ. Ce qui m’a vraiment plu, c’est que non seulement le manga était bon, mais surtout dans les commentaires en fin de volume de M. Kurumada, on sentait vraiment la passion qui transpirait et ça m’a beaucoup inspiré pour devenir dessinatrice moi-même. Donc, quelques années plus tard, quand l’éditeur Square Enix a organisé un concours qui s’appelait le grand prix du manga game fantasy, j’ai participé et j’ai été sélectionnée. J’ai ensuite participé à un 2ème concours de Square Enix qui s’appelait le grand prix du manga du 21ème siècle. Là encore j’ai été sélectionnée et primée. A partir de là, j’ai eu un éditeur qui m’a accompagnée et qui m’a permis de faire mes débuts dans l’industrie du manga.
-Saint Seiya a-t-il eu un impact particulier dans votre choix de carrière ?
Oui, mais plus que Saint Seiya, c’est surtout l’ensemble de l’œuvre de Masami Kurumada qui m’a influencé dans mon choix de carrière.
-Comment vous êtes vous retrouvé sur The Lost Canvas ?
Il y a longtemps, je me suis rendue à une séance de dédicace de Masami KURUMADA. Quand je l’ai rencontré, je lui ai offert un de mes mangas qui avait été publié et je lui ai dit « Je suis devenue dessinatrice professionnelle grâce à vous qui m’avez influencé dans mon choix de carrière. ». Je pensais que ça s’arrêterait là mais deux ans plus tard il m’a contacté en me disant J’ai lu votre livre. Je trouve ça excellent et j’aimerais que vous dessiniez mon nouveau manga de Saint Seiya. Et voilà comment ça s’est passé. C’était vraiment extraordinaire.
-Par le biais de la série Saint Seiya, que ce soit celle de M. Kurumada ou quand vous avez travaillé sur The Lost Canvas, vous êtes-vous intéressée à la mythologie grecque ou à la mythologie en général ?
Shiori Teshirogi : Evidemment quand j’étais au primaire, le manga Saint Seiya m’a donné envie de lire des ouvrages sur la mythologie grecque. Mais quand j’ai dessiné The Lost Canvas, il s’était passé plus d’une dizaine d’années donc il a fallu que je me rafraichisse un peu la mémoire et que je fasse des recherches. J’ai donc acquis plusieurs ouvrages à propos de la mythologie grecque et j’ai cherché des détails particuliers, par exemple pour en savoir plus sur la mythologie de l’étoile d’Aldébaran, la constellation du taureau, des choses comme ça...
-Comment s’est déroulée la collaboration avec M. Kurumada sur Saint Seiya The lost canvas ?
Shiori Teshirogi : Dans ma relation quotidienne avec M. Kurumada, je dirais que c’est quelqu’un qui m’a un peu pris sous son aile et qui est très bienveillant à mon égard. Par exemple, on va faire des hanami ensemble (ndlr : tradition japonaise qui consiste à aller admirer les fleurs, notamment celles des cerisiers), et dernièrement il m’a invitée au restaurant avec mon petit frère. Chaque fois qu’on se voit, on parle très longtemps, pendant des heures, on échange nos idées, on s’envoie aussi beaucoup de mails. Par exemple, juste avant que je ne vienne à Nice il m’a envoyé des mails d’encouragement pour me dire « ça va bien se passer », et quand je rentre chez ma mère à la campagne je lui envoie des légumes, on s’envoie des cartes de vœux... Voilà, finalement je dirais qu’on a une relation qui est assez proche.
-Parlons du design des personnages. Par rapport à leurs homologues de la série d’origine, certains chevaliers d’or sont très ressemblants et d’autres sont complètement originaux. Quel est votre degré de liberté dans le design : est-ce que vous avez une liberté totale ou M. Kurumada vous conseille ou vous oriente sur le physique des personnages ?
Shiori Teshirogi : En fait, à l’époque où j’ai dessiné les chevaliers d’or pour la première fois dans The Lost Canvas, ce n’était pas une série qui devait durer très longtemps. On n’avait pas prévu que je dessinerais autant de chapitres, donc à part Albafica, je n’étais pas censée faire d’autres chevaliers d’or. Au fur et à mesure que la série a continué, je me suis dit « Mince, il va falloir que je dessine d’autres chevaliers d’or, donc il va falloir donner le meilleur de moi-même pour être à la hauteur de ce que les gens attendent ». A partir de là, j’en ai parlé à M. Kurumada qui m’a donné quelques indications. Je lui disais « Voilà, pour les chevaliers d’or, j’aimerais faire comme ceci ou comme cela »... Donc j’avais une certaine liberté mais je me suis quand même toujours référée à lui et à son opinion.
-Est-ce que le spin-off que nous découvrons aujourd’hui en France, The Lost Canvas Chronicles, est né d’une volonté de revoir une dernière fois ces personnages-là ?
Shiori Teshirogi : C’était effectivement ça, mais c’est venu après. C’est-à-dire que j’étais en train de dessiner les derniers chapitres de The Lost Canvas et mon éditeur m’a dit « Tiens, tu n’aimerais pas faire des chroniques après ? ». J’ai répondu « Oui, pourquoi pas ». Et c’est en commençant à dessiner The Lost Canvas Chronicles, que je me suis dit « Ah ! Mais en fait c’est une bonne occasion de pouvoir les dessiner sous un nouveau jour, de mettre en avant des petites anecdotes, le quotidien du sanctuaire, etc. ». Voilà, le plaisir est arrivé après, au fur et à mesure que je le faisais.
-C’était donc plutôt une volonté de l’éditeur ou est-ce que M. Kurumada a participé à cette activité ? Est-ce qu’il vous a poussé dans ce sens ?
Shiori Teshirogi : C’était une idée de l’éditeur de faire ces chroniques. Ils ont demandé à M. Kurumada ce qu’il en pensait et il a dit « ouais, c’est bon, OK » parce qu’il est toujours très coulant. A partir de là, comme c’était des personnages qui existaient déjà, finalement il ne s’agissait que d’écrire des histoires originales de personnages qui avaient déjà été présentés et validés. Donc j’ai pu faire ce que je voulais.
-Vous qui étiez fan de Saint Seiya dès l’enfance et avez fait vos débuts sous le pseudo Marin Gold, un nom issu de la série, que retirez-vous de l’expérience The lost canvas ? Est-ce que Saint Seiya est l’œuvre de votre vie ?
Shiori Teshirogi : Oui je pense que le fait de dessiner Saint Seiya est la chose la plus importante qui me soit arrivée dans la vie parce que ça a vraiment changé ma carrière. Par exemple, c’est grâce à ça que je suis ici aujourd’hui. C’est vraiment bizarre de se dire que M. Kurumada avait déjà changé ma vie quand j’étais au primaire et que j’ai lu son manga puisque cela a décidé de mon orientation professionnelle. Là, me donner l’occasion de dessiner Saint Seiya, c’était une deuxième manière de changer ma vie.
(Précision pour le passage ci-dessous, Kieli est l’œuvre de Teshirogi qui précède ses travaux sur Saint Seiya)
-A la base, Kieli est un roman et Saint Seiya est une histoire créée par quelqu’un d’autre. Quel a été votre degré d’implication dans les scénarios de ces adaptations ?
Shiori Teshirogi : En ce qui concerne Kieli, c’était l’adaptation d’un roman donc il fallait être la plus fidèle possible et j’ai suivi l’histoire à la lettre. J’ai juste eu le droit de faire quelques petites adaptations pour que les transitions soient plus souples, parce qu’en manga la narration n’est pas la même qu’en roman. Mais pour le reste, à part quelques nuances, je suis restée très proche de l’original et je ne devais pas m’en détacher. Pour ce qui est de The Lost Canvas, c’était complétement différent. C’est-à-dire qu’au début M. Kurumada m’avait fait une liste de scènes qu’il fallait absolument mettre, de directions à prendre, de caractères pour les personnages... Une fois que j’ai eu épuisé cette liste, il m’a dit « Bon écoute, fais comme tu veux ». Donc j’étais libre de finir cette série comme je voulais, il fallait juste que je passe par tous les points qu’il avait listés. Donc j’ai eu la chance de pourvoir le faire assez librement finalement.
ça c'est dingue
vonkuru Certainement ça oui xD