Non Nier Automata n’est pas un j-rpg survolté et plein d'action à craquer et ceux qui le croyait après avoir saigné la démo pour se jeter sur le jeu vont être (le sont peut-être déjà…) très déçu.
Il ne faut pas se fier à l’introduction ultra dynamique qui, bien que très réussie par ailleurs, n’est absolument pas du tout représentative du genre de ce jeu qui reste avant tout un vrai et pur j-rpg à 100%. : c’est-à-dire un jeu dont l’attrait principal EST son scénario.
Une aventure qui commence sous un ciel bleu, symbole de l'innocence des héros quant à leur véritable destinée...
Le thème des robots est un thème de science-fiction qui a été exploré déjà maintes fois , on a l’impression d’ailleurs que presque tout a été dit sur ce sujet que ce soit à travers des livres, des films et des jeux vidéos .
Et pourtant non, Nier Automata prouve qu’il y avait encore des choses à découvrir sur ce sujet et réussit alors à nous plonger dans des réflexions terriblement philosophiques alors qu’à la base on ne pensait jouer au pire qu’à un j-rpg lorgnant franchement sur le beat'em all "à la sauce platinum game" pour les moins avertis, au mieux à un j-rpg avec un scénario sympa pour les autres.
Glisser sur le sable accompagné d'une magnifique musique est un plaisir de tous les instants
Il faut donc acheter et jouer à Nier Automata non pas en espérant s’éclater par le gameplay (bien que celui-ci est bien rodé, intuitif (presque tout le temps) et forcément dynamique) qui sera au final très répétitif, ni en espérant être ébloui par les graphismes et la technique générale du jeu qui, entre les graphismes restés coincé 10 ans en arrières et le framerate intempestivement capricieux (guiguif et slyder: bonjour

), n’arrive même pas à la cheville de la maitrise technique d’un jeu comme Bayonetta, à titre de comparaison et pour comparer avec un jeu précédent de PG, datant de... 2008 !
Non, il faut jouer à Nier Automata si on est fan de science-fiction d'abord, de rpg évidemment, qu’on aime lire, lire et lire encore et qu’on a envie de se laisser embarquer très loin dans un scénario qui au fil des heures du jeu devient de plus en plus poignant, effrayant, émouvant, déroutant et obsédant.
Cet énorme coeur qui crève le chateau de ce parc d'attraction abandonné n'est pas seulement un effet de style anodin
C’est dans un tourbillon d’émotions donc par lequel le scénario nous fera passer en plus de nous faire absolument réfléchir et sans exagération, sur nous même, sur la vie, sur l’être humain et surtout sur les créatures que nous, l’homme, sommes en train de créer aujourd’hui même dans notre vie réelle, à savoir les robots et qui seront nos assistants de demain…
C’est ça la force de Nier Automata qui à travers un jeu vidéo et un scénario qui semble de base écrit juste pour ce média, réussi pourtant là où aucun autre livre et film jusqu’ici n’a réussi à exprimer sur le sujet des robots et la façon dont tout renvoie en réalité à notre existence, au sens même de la vie.
Ce sens dont l’humain n’a souvent jamais vraiment réussi à s’accorder sur la définition de ses contours sinon pour une partie des êtres humains persuadé de l’avoir trouvé dans la réponse religieuse, philosophique ou politique cherchant à l’imposer comme vérité à l’ensemble de l’humanité au travers des siècles de guerres et de destructions…
Notre humanité donc, se posant encore cette question du fameux sens de la vie et qui pourtant s’apprête à donner la vie « artificielle » à des entités robotiques qui chercheront demain, à l’instar de leur créateurs, désespérément elles aussi à trouver le sens même de leur existence, le sens de l'amour, de la beauté, de l'amitié...
Voilà ce genre de questions, et bien d’autres, auxquelles vous vous exposerez en jouant à Nier Automata.
Et ce tout en douceur et l’air de rien car les appâts pour nous faire mordre à l’hameçon sont nombreux dans ce jeu.
D’abord comme je le disais quelques lignes en arrière, on goute rapidement au plaisir du gameplay qui est très intuitif absolument collé sur celui d’un gameplay d’un beat'em all à la Devil may cry et cie, les coups fusent de partout, ça explose dans tous les sens c’est plaisant à voir et à jouer, ensuite il y a la première partie du scénario, du premier run qui est absolument divertissante où il se passe plein de choses, on découvre le monde du jeu, la relation, la psychologie des personnages etc...
Tout cela accompagné de ce qui représente pour moi de l’Ost de l’année, un avis absolument personnel bien que je reste persuadé qu’il soit impossible dans cette ost de ne pas adorer au moins une chanson dans la bonne vingtaine de crées et qui accompagnent notre périple au travers du jeu et de ses différentes zones.
Pour ma part après chacune de mes parties j’avais toujours une chanson et une musique en tête du jeu qui me poursuivait parfois toute la journée, c’est certainement pour le moi le signe d’une œuvre musicale absolument réussie.
Une fois donc mordu à l’hameçon et terminé notre première partie sous un happy end sympathique on aura l’envie certainement de lancer un deuxième run et d’en apprendre un peu plus sur ce scénario qui était jusqu’ici intéressant mais qui laissait beaucoup de questions sans réponses.
Et ce n’est qu’à partir de là justement qu’on entrera dans l’essence même du jeu.
En somme le scénario de Nier Automata peut être comparé à un iceberg qui nous laisse d’abord parcourir sa petite facette hors de l’eau, au soleil, au chaud sous un ciel bleu dans un premier run très sympa, plutôt joyeux finalement et qui ensuite, peu à peu va nous entrainer sous la surface de l’eau là où il fait de plus en plus froid et de plus en plus sombre et là où on se rend compte alors de sa facette incroyablement immense, terrifiante et désespérante…
Bref vous l’aurez compris j’ai adoré ce jeu de bout en bout par l’expérience qu’il m’a permis de vivre.
Concernant les points négatifs du jeu gardons en tête qu’ils sont assez nombreux, sans revenir sur la technique désuète et le framerate assez calamiteux (une mise à jour corrigera surement celui-ci, enfin j’espère) il ne reste que le jeu est aussi très très répétitif dans ses combats.
Attendez-vous à en bouffer de la ferraille de robot et ce jusqu’à écœurement surtout dans les dernières heures là où on en arrive à l’overdose totale… surtout que la diversité des gameplays et séquence du jeu du départ (shoot em up, vue de haut, de coté etc) tendent elle aussi se répéter un peu trop jusqu'à la fin dans des séquences qui les rendent du coup sans saveur.
Ensuite le recyclage d’un boss en particulier dans le jeu est un choix assez étrange je trouve et si le boss final du premier run est pas mal, le second en revanche est vraiment sans plus.
Je rajouterais enfin le chara-design des protagonistes principaux pas extraordinaire dont A2 que j'ai trouvé plutôt banale et surement le moins intéressant à priori des 3 personnages principaux jouables.
Mais bon des défauts qui n’auront de toute façon pour moi aucune véritable incidence sur cette pépite que représente Nier Automata à mes yeux et qui mérite sa place dans le panthéon des jeux cultes.