Développeur : Crystal Dynamics
Editeur : Eidos Interactive
Date de sortie : 21 Novembre 2008
Remarque préliminaire : Cet avis peut contenir des spoilers, ou des points pouvant gâcher le jeu. A vous de voir donc.
La chaleur des flammes n’avait d’égales que ma stupeur et la rage qui consumaient mon cœur en cet instant. J’essayais tant bien que mal de m’extirper de la bâtisse familiale dévorée par l’incendie. Comment avait-on pu en arriver là ? Qui avait osé détruire les souvenirs de mes parents ? Peu importait en réalité, "il" paierait…
Commençons par une présentation d’ordre général.
Tomb Raider Underworld s’inscrit comme troisième épisode d’une trilogie constituée de
Legend et
Anniversary. Cela ne concerne que moi, mais je vois mal ces épisodes se suivre, d’autant que l’
Anniversary est le remake du premier et a déjà bénéficié d’une suite. Et pour clore la remarque, l’enchaînement des épisodes est un peu "capillo-tracté" pour inclure le remake sus-cité dans le lot.
Bon heureusement, la distribution des personnages pour cet épisode est plus que convaincant ; réunir
Lara, Jacqueline et
Amanda au même niveau, franchement ça poutre. D’autant que la réalisation leur rend franchement justice et leur plastique est irréprochable, comme pour les autres (anecdotiques) personnages secondaires, qui pour le coup font vraiment plantes vertes (sauf un, malgré lui).
Les graphismes sont également au top niveau concernant les décors et les effets d’animation des environnements : les mouvements de la mer sont criants de vérité, les feuillages chamboulés par la traversée de touristes également, etc. A côté de cela, l’animation des personnages – surtout
Lara – est bonne, mais la fête est vite gâchée par des bugs honteux pour cette génération de console, surtout lors de certains passages récurrents (le long des corniches notamment). De surcroît, la belle semble toujours un brin rigide dans ses déplacements, un peu plus de fluidité ne lui ferait pas de mal (elle est gymnaste, oui ou non ?).
Continuons sur les gros points noirs de la technique, en citant pêle-mêle un lézard invincible courant en rond sur un mur, une roulade sous une colonne écroulée se terminant au sommet d’une autre colonne, bien trop loin, en évitant tout le cheminement pour l’atteindre, et j’en passe quelques uns.
Et pour couronner le tout, la caméra fait des siennes, changeant d’angle un peu n’importe comment, obligeant à attendre un peu pour voir si on peut continuer à avancer sans tomber dans le vide, à cause d’une rotation automatique de dernière seconde.
D’accord, vu comme cela, le tableau semble franchement bien noir. Il n’en est quasiment rien. Ce sont des défaut mineurs, qui ne se produisent pas systématiquement et ne gâche pas le plaisir de jeu et de la découverte des environnements, plus qu’agréables à l’œil.
Le côté musical du soft n’est pas en reste et propose une ambiance épique, teintée de dramatique et de parfois un peu oppressant, accompagnant avec merveille les cabrioles de la belle. C’est véritablement un des aspects marquants de ce jeu, un ravissement pour les cages à miel.
Le scénario quant à lui est en demi-teinte. Il part plutôt de façon surprenante avec le prologue, s’enchaîne à un premier chapitre qui laisse entrevoir quelque chose de bien alambiqué, et continue de façon à ne pas lasser mais ne propose pas de moments très forts au cours des chapitres.
Toute la progression de l’histoire se fait en début et fin de chaque niveau, exception faite du tout dernier, dont l’ultime section est véritablement intéressante et bien tournée, changeant franchement de la plupart des jeux (je vous laisse découvrir, en ce qui me concerne, j’ai plutôt apprécié).
Cependant, on regrettera tout de même que les ennemis soient franchement absents, les niveaux sont vides de présence, et les combats se résolvent en un rien de temps. Dans le même ordre d’idée, pas de boss sur toute la longueur du jeu, aucune séquence de pure adrénaline (contrairement à
Anniversary par exemple). Même les séquences en QTE de
Legend ont disparu… pourquoi ?
Dans la continuité, comment se fait-il que l’on puisse avoir accès à toutes les armes dès le début du jeu et à chaque chapitre ? D’autant que les ennemis sont tellement… insignifiants, je ne trouve pas d’autre mot, que les deux pistolets suffisent largement. Vraiment dommage.
A côté de cela, la progression dans les niveaux et le level design général est plutôt bien pensé, et relève le niveau du
Legend, que j’avais trouvé bien trop dirigiste et linéaire. On se retrouve parfois à chercher la bonne voie dans le décor. Vraiment appréciable.
Par contre, les trésors et autres reliques disséminés ça et là ne réclame aucun challenge. Il suffit la plupart du temps de se baisser pour les ramasser. Seules les reliques demandent un peu plus de dextérité, mais les lieux où les trouver et la façon de les obtenir sont souvent très rapidement trouvés. Dommage. A titre d’information, une fois le jeu fait en ligne droite sans guide, il me manquait en moyenne trois trésors par niveau et deux reliques sur la totalité. Rien d’insurmontable donc, si on est un peu plus attentif que moi ^_^
Un petit mot sur le
Guide, il est très beau, bien construit, c’est l’habitude avec
Piggyback. Le problème est que les cartes ne sont pas tout le temps très claires et les explications ne sont pas tout le temps explicites justement, voire manquent de mise en image.
Et vu le peu de difficultés pour dénicher les trésors, il n’est utile réellement que pour dénicher les reliques récalcitrantes et pour le reportage et les interviews des concepteurs du jeu (où on y apprend que des scènes et niveaux ont été supprimés… ils l’ont estimé trop long ??)
Vous l’aurez compris,
Tomb Raider Underworld, malgré quelques défauts incompréhensibles et une durée de vie n’arrivant pas à la cheville de
Anniversary, est tout de même un très bon opus, bénéficiant de graphismes excellents et de musiques géniales. Je le recommande tout de même, mais pas en neuf…