Développeur : Square Enix
Editeur : Square Enix
Date de sortie : 21 Février 2007
Rabanastre résonnait encore des affres de la bataille qui avait eu lieu non loin. Bien que des semaines se soient passées, les blessures perdureront encore bien longtemps, avant que peut-être l'inconscient collectif l'efface. Il est temps de se tourner vers un avenir espérons-le plus radieux.
La fin d'un jeu en appelant souvent une autre (ah ?), j'ai enfin abattu le dernier adversaire de
Final Fantasy XII et admiré la superbe fin.
Par où commencer ? Il y a tellement à dire sur ce jeu que je ne vois guère ce qui pourrait amorcer un balayage pertinent du jeu.
Bref. Commençons par la coquille, ce qui se voit le plus. Graphiquement, le jeu est très beau, propose des environnements splendides et profonds, des personnages détaillés, une animation qui ne souffre que réellement rarement de ralentissements (et vu parfois la quantité d'effets et d'ennemis, c'est une prouesse !).
La ville de Rabanastre est à ce titre exemplaire, dans ses dimensions, la vie de ses occupants et le niveau des détails apportès à chaque structure. Tous les environnements sont à ce titre à échelle des personnages, tendant vers un certain réalisme.
Paradoxalement, cette volonté de coller à une géographie "réelle" est un frein (léger) à l'imagination et les environnements peuvent paraître moins enchanteurs et dépaysants que dans les opus précédents (je pense à FFX notamment).
Les ennemis présents dans les environnements sont également à échelle des personnages, ce qui, dans le cas de certains contrats ou boss, peut représenter quelque chose de très impressionnant !
Les musiques, sans être absentes ou inaudibles, sont de bonne facture et accompagnent bien les scènes cinématiques, quel que soit le ton de celles-ci, bercent les différents environnements mais ne marquent pas les esprits.
Les doublages en anglais sont quant à eux de très bonne facture et bien joué. Mention également aux sous-titres, qui font montre d'un certain nveau de langage, en restant accessible et sans faute d'orthographe !
Passons maintenant au système, qui déroute complètement, tant au niveau de la gestion des combats, avec ennemis se balladant librement dans les environnements et système de gambits à paramétrer pour que les personnages "combattent seuls", ou du moins, déchargent le joueur de constamment gérer toutes les actions.
Les avantages consistent principalement dans le dynamisme de la chose, il n'y a guère de temps mort et les gambits n'empêchant aucunement le joueur d'intervenir, son ordre devenant la priorité.
Cependant, la corollaire est par contre le temps qu'il faut prendre pour pouvoir bénéficier de personnages pouvant parer à pas mal de situation, sans que le joueur n'intervienne systématiquement. D'autre part, certains gambits ne répondent pas totalement comme souhaité.
Et puis les 12 lignes laissées à disposition ne permettent pas toutes les latitudes, il faut souvent non pas gérer les actions des personnages en temps réel, mais les gambits eux-mêmes, quitte à couper le combat. Pour continuer sur la lancée des "regrets" concernant ce système, pourquoi ne pas avoir prévu le cas où on l'on veut changer d'équipement en fonction de l'ennemi ...?
Le reste concerne le scénario et les personnages.
Commençons par ces derniers, loin d'être inintéressants, aucun d'eux n'est réellement mis en valeur. La narration utilisant Vaan au statut d'observateur de la marche de l'histoire aurait pu apporter beaucoup, plutôt qu'essayer de le mettre en avant. Alors que les "vrais" héros sont plutôt Ashe, Balthier et Basch, mais finalement, la mise en scène et la narration ne leur rendent que rarement justice. En ce qui me concerne, aucun ne restera réellement gravé dans ma mémoire, ni aucun des antagonistes.
En effet, les Juges sont totalement sous-exploités, exception fait peut-être de Gabranth, mais là encore, rien ne le sert dans la mise en scène. Vayne est un personnage qui aurait pu être des plus intriguants, mais il sent le "vite-fini". Quant à Cid et Venat, ils sont peut-être les plus aboutis, mais le destin de Venat n'est tellement pas abordé qu'on oublie jusqu'à son existence. Dommage.
Le scénario est à l'image des personnages (à moins que ce ne soit l'inverse ?), en demi-teinte. Le jeu démarre relativement bien, jusqu'à peu près le Tombeau de Raithwall. Une fois franchi et quelques scènes passées, on se voit proposer des traversées de désert (littéralement) sans qu'aucun point de scénario ne nous aide à progresser, à vouloir aller de l'avant. Je ne suis pas pour autant pour un assistanat complet, mais émailler l'exploration de scènes intéressantes aurait pu contribuer à une meilleur digestion de ces longues et haletantes promenades.
Pour le balayer dans sa grande longueur, le scénario est efficace, bien que mâtiné de déjà-vu, mais malheureusement trop en retrait et anecdotique parfois. Et on se serait passé de ces trop nombreuses références à
Star Wars. Ivalice n'a pas besoin de cela.
Les grands absents du scénario et de l'efficacité au combat sont évidemment les éons. Certes, ils sont originaux, sortent des sempiternelles "rééditions" auxquelles on nous avait habitué, mais ils sont totalement inutiles au combat, ne sauvent que rarement d'une situation, et surtout ne sont pas intégrés au scénario (exception faite de Bélias, qui tient un mini-rôle à Gilvégane). De plus, le déclenchement de certaines furies peut s'avérer proprement scabreux et dangereux pour la survie.
Avec tout cela, on se retrouve en face d'un jeu qui pourra laisser des impressions bizarres : la durée de vie est conséquente, mais boucler le scénario est rapide. Les quêtes annexes sont nombreuses et longues, mais la plus grosse revient à abattre des monstres, certes spéciaux mais ce ne sont que des combats. Les Eons sont originaux mais inefficaces et inexploités. Les personnages mis en avant ne sont pas les bons, et cela nuit au scénario... On pourrait continuer ainsi longtemps.
En ce qui me concerne, j'ai apprécié
Final Fantasy XII pour les voyages qu'il proposait, et l'exploration des niveaux. Je regrette l'inutilité des Eons, d'autant que la mythologie autour d'eux semblaient solides et auraient pu donner lieu à quelque chose de sympa. J'aime le scénario et son thème, donnant juste ce qu'il faut de fantastique ; je regrette juste qu'il ne soit pas plus étoffé.
En bref, j'ai aimé
Final Fantasy XII pour des raisons que j'ai du mal à définir en réalité, peut-être aussi à cause de certains de ces défauts. Ce qui est sûr, c'est qu'il ne fait partie de mes FF favoris.
Mais j'ai tout de même pris du plaisir à mener certaines chasses et à abattre certains ennemis. Rien que pour cela, je pense que cela vaut le coup de le parcourir.