Développeur : Ubisoft Canada
Editeur : Ubisoft
Date de sortie : 4 Décembre 2008
Remarque préliminaire : Peut-être que certains éléments abordés ici pourront constituer des spoilers pour quelques lecteurs.
Les Ténèbres avaient frappé partout, envahissant tout le monde connu. Peut-être que ma présence ici n’était pas une coïncidence après tout, je ne le saurais sûrement jamais. Une chose est cependant certaine, je dois l’aider, quitte à y perdre mes possessions durement acquises…
Bon, il est temps de reprendre un peu le fil de ce blog, et, pour commencer dans cette voie, un petit avis sur le dernier
Prince of Persia, fini il y a pas mal de temps maintenant.
Commençons par l’aspect technique, avec des graphismes en cel-shading fins ; j’ai vraiment apprécié la modélisation des personnages et autre
Corrompus, bien que l’on n’évite pas certains écueils, comme quelques bugs de collision de temps en temps. Rien de dramatique tout de même.
Les environnements dépeints dans les quatre (voire cinq) "régions" du jeu sont vraiment particuliers, dégageant une ambiance parfaitement enivrante, d’autant que les apprécier sous un jour sombre et à la lumière d’
Ormazd leur donne réellement un cachet unique.
Les animations sont largement à la hauteur des attentes, aucun ralentissement intempestif ou manquement dans les mouvements ne se fait sentir. Les
Corrompus et leurs physiques alambiqués sont des modèles dans le domaine (mention spéciale personnelle à la
Concubine et au
Chasseur).
Les ennemis plus communs ou
Guerriers d’Ahriman étant peu présents et vite expédiés, difficile de juger réellement, disons que cela reste fluide de bout en bout, sans accroche.
Les musiques sont tout à fait à la hauteur du soft soulignant tantôt le mysticisme, tantôt la quiétude, voire l’empressement et le danger. Elles ne surclassent jamais le volume sonore général. On ne peut pas en dire autant des voix, certaines répliques se retrouvent inaudibles, même avec des réglages du son préférentiels. Mieux vaut garder les sous-titres, juste pour être sûr de ne rien rater.
Et le scénario dans tout ça ?...
Loin d’être déplaisant, il prend son temps pour se mettre en place, sans tomber dans la longueur, grâce à des possibilités de délencher des dialogues ponctuels entre les deux personnages, qui nous en apprend plus sur eux (enfin, surtout
Elika) et l’univers dans sa globalité. Ils permettent en plus d’apprécier un "prince" tout en cynisme (souvent) et un personnage féminin pas toujours si prude (mais c’est irrégulier).
Pour en revenir à l’histoire elle-même, elle est donc loin d’être déplaisante, mais certains virages et rebondissements pourront paraître relativement prévisibles, bien que la mise en scène puisse induire en erreur parfois ; cas tout de même rare.
La mise en scène, parlons-en justement, les combats filés sur cinq zones contre chacun des
Corrompus est vraiment appréciable et permet d’appréhender leur personnalité, comme si on nous permettait d’aborder leur univers, de façon analogue à un profiler qui se glisse dans la tête d’un tueur. Ce n’est là qu’une image évidemment, ce n’est pas si profond que cela, mais cela donne une bonne idée.
Au titre de la mise en scène, il est à noter que le point de vue offert lors du combat final est excellent et sort totalement des sentiers battus. Une prouesse à mes yeux.
Pour tout le reste, disons qu’il y a à boire et à manger. La durée de vie est correcte pour ce type de jeu (je ne me souviens plus des temps passés), même en ligne droite le jeu ne se boucle pas aussi rapidement que cela (bien qu’un trophée soit octroyé lorsqu’on le termine en moins de 12h, cela peut donner une idée).
Récupérer les 1001 sphères de lumière est largement abordable, mais il n’y aucune récompense à cela (hormis un trophée), alors que sur la version PC, les collecter débloque un costume alternatif pour chacun des personnages… bug ou fonctionnement voulu ? cela reste un mystère, en tout cas pour moi.
Un petit mot sur la soi-disant absence de danger. Elle existe et est très réelle, les faux pas lors de sauts ou des combats ne sont simplement pas sanctionnés par un Game Over affiché, mais par un check point habilement dissimulé, évitant ainsi de couper purement et simplement le joueur dans son élan. Un plus appréciable, qui ne rend pas nécessairement le jeu plus facile pour autant.
De même que pour les éventuelles critiques sur une séquence de fin trop courte, c’est loin d’être le cas, il suffit juste de comprendre qu’on nous laisse la possibilité d’intervenir et de jouer cette séquence, plutôt que d’y assister bêtement, impliquant d’autant plus le joueur dans la décision du protagoniste principal.
Je pense avoir fait le tour, certes rapide, du jeu. J’ai été agréablement transporté dans cette vision du monde et sur la dualité ténèbres/lumière mise en avant. Certaines séquences ne sont d’ailleurs pas sans rappeler
Okami d’un certain point de vue (purification d'une zone et séquence s'en suivant), ainsi que
Shadow of the Colossus, mais ce ne sont pas là les pires des références, et on se trouve à des kilomètres d’un plagiat éhonté.
Ne reste plus qu’à attendre "l’extension" de ce jeu, baptisée
Epilogue et prévue sur le PSN au 26 février prochain, censée apporter une région supplémentaire, un nouveau pouvoir pour
Elika et un
Corrompu de plus à affronter, ainsi que des costumes (un rattrapage des précédents manquants ?). Wait & See, donc.