Le premier Indiana était un bon film d’aventure, le second un sommet du divertissement… Le troisième ne parvient hélas pas à réitérer l’exploit.
INDIANA : dans les deux premiers, était un icône, modèle de virilité, héros macho dans toute sa splendeur. Dans cet opus, il passe la moitié du film en costard, se prend trop au sérieux et se fait systématiquement rembarer par son père. Pas franchement viril tout ça, à l’exception de 1 ou 2 scènes d’actions.
LE DEPAYSEMENT : Mais où sont passés les jungles tropicales, temples, sous terrains et désert arides ? On est vraiment très loin des décors exotiques et magiques des premiers films ! A l’exception d’une brève escale à Venise, les décors se révèlent désespérément… vide. Beaucoup de grand espaces sans végétation, des décors en studio bien moins impressionnant que par le passé.
L ACTION : Là aussi, il y a de quoi se fâcher tout rouge tant on est loin de la démesure des premiers films. Si l’on excepte une ouverture sympathique et une poursuite de chars (qui évoque pas mal la scène de voitures de l’Arche Perdue), il n’y a pas grande chose à voir… Une courte scène de bateau expédié. Idem pour la séquence aérienne (visuellement hideuse en plus). Et un climax décevant basé sur des énigmes plutôt que sur un délire visuel (qu’il semble loin le temps des poursuites en wagonnets du Temple Maudit).
L HUMOUR : Là encore, on est loin du comique de situation des débuts ! La où les premiers films faisait rire par l ‘accumulation frénétiques des rebondissement et les numéros comiques divers et varié (défi amoureux, jeux de séduction, gags visuels…), il n’y a ici qu’un seul ressort comique, sur lequel se base d’ailleurs tout le film : les relations père fils entre les Jones. Certes, cela permet au film de ne pas sombrer, mais le tout paraît quand même bien fade. Un peu comme si Spielberg semblait fatigué.
Bref, au petit jeu des comparaisons, La Dernière Croisade se classe toujours dernier. L’Indiana Girl est moins piquante et même fadasse, le rythme est plus mou, la mise en scène un peu paresseuse… Les points commun avec l’original n’arrange rien : retour à une mythologie biblique, retour des méchants nazis, scènes d’actions en forme de déjà vue (l’hélice de bateau remplace l’hélice d’avion, le char remplace la voiture…) La panne d’inspiration est flagrante.
Le début avec Indiana Jones ado (interprété par River Phoenix, paix à son âme) enlève tout le mystère du personnage, en nous expliquant sa peur des serpents, son nom…
Le délire mystique de la fin, bien que peu spectaculaire, évoque l’ouverture de l ’Arche Perdue, l’arrivée du père d’Indiana, très bien joué par Sean Connery, apporte un peu de profondeur psychologique. Mais rien ne vient effacer l’impression mitigée du film. Manque d’envergure, manque de souffle. Comme si le héros et ses créateurs avaient vieillis et n’osait pas se lancer dans leurs délires jouissifs des débuts. En l’état, la Dernière Croisade évoque plus un des clones des deux premiers films que leur esprit bd. Reste que le film se regarde sans déplaisir, espérons que le 4 relèvera le niveau, réponse le 21 mai prochain.
Version Française : Indiana est doublé par Richard Darbois (sa vf attitrée, voix française du génie dans Aladdin aussi…), une voix qui colle parfaitement, le père est doublé par Jean Claude Michel (l’ancienne vf attirée de Clint Eastwood et Sean Connery bien entendu, mort en 1999) excellent.
