....des nouvelles technologies !
En effet l'économie sud-coréenne n'en finit pas d'afficher de bonnes performances. Selon les derniers chiffres présentés, jeudi 29 juin, par la banque centrale, la croissance a augmenté de 1,2 % au premier trimestre par rapport au dernier trimestre 2005. Sur un an, la progression est de 6,1 %, un record depuis le quatrième trimestre 2002.
Depuis 1998, l'industrie des nouvelles technologies connaît une croissance moyenne annuelle de 18,8 %. Et il faut flâner dans Séoul pour réaliser à quel point le pays du Matin-Calme est en avance dans les nouvelles technologies.
Les rues sont envahies par des écrans plats géants et, si les Coréens ne devaient avoir qu'un seul objet dans leur poche, ce serait sans nul doute leur téléphone mobile. Pour les 38,9 millions d'abonnés (sur une population totale de 48 millions), cet objet est quasiment devenu une seconde peau. Avec un taux de pénétration de 75 % contre 78 % en Corée du Sud, la France n'est certes pas bien loin.
A une réserve près : plus de 11 millions de Coréens sont abonnés à des services de troisième génération (3G) qui permettent la visiophonie, le téléchargement de vidéo et de musique, les jeux en ligne mais aussi de regarder la télévision. En France, ils ne sont que 2 millions.
Lancée en 2005, la télévision sur mobile via le satellite ou le numérique terrestre a déjà séduit plus d'un million de Coréens. Dans le bus, le métro et même en marchant, les Coréens regardent leurs programmes préférés. Grâce à la technologie d'identification par radiofréquence (ou RFID), le portable fait aussi office de titre de transport, de porte-monnaie électronique et permet de consulter ses comptes bancaires.
Le téléphone mobile n'est qu'une des facettes du fort attrait de la population pour les nouvelles technologies. Plus de 92 % des foyers sont équipés d'un ordinateur, et la Corée du Sud est aujourd'hui le plus développé au monde sur le marché de l'Internet haut débit avec plus de 80 % des ménages équipés. Selon les prévisions, il devrait compter à la fin 2006 près de 13 millions d'abonnés.
Il est aussi le premier au monde en durée d'utilisation : quelque vingt heures par semaine. Près de 100 % des jeunes Coréens (y compris donc les jeunes Coréennes) utilisent Internet pour les forums de discussion mais aussi pour les jeux en ligne multi-joueurs. La plupart des Coréens n'ont jamais été abonnés à une offre Internet bas débit. En France, ils sont encore 6 millions.
CONNECTÉS EN PERMANENCE
Ayant décidé de faire de la Corée du Sud l'un des pays les plus en pointe, le gouvernement a massivement investi dans les infrastructures de réseaux. La Corée du Sud dépense près de 3 % de son produit intérieur brut (PIB) à la recherche et développement, un peu moins que le Japon mais plus que les Etats-Unis et l'Europe. En 2004, le ministère de l'information et de la communication a lancé un vaste plan, baptisé 8.3.9 (8 services, 3 réseaux et 9 technologies). L'objectif était de faire en sorte que les technologies de l'information et de la communication pèsent 20 % de l'activité économique en 2007 contre 15 % aujourd'hui.
D'ici à 2010, le gouvernement et les groupes industriels privés devraient dépenser 70 milliards de dollars (56 milliards d'euros). Le credo du ministre de l'information et de la communication, Chin Dae Je, est simple : Conserver le rôle de chef de file dans les technologies de l'information. Cet ancien PDG pour les réseaux d'entreprise de Samsung Electronics rêve d'un pays où les Coréens seront connectés en permanence, où qu'ils se trouvent.
L'industrie coréenne des nouvelles technologies peut s'appuyer sur des géants du secteur comme Samsung, LG ou encore Pantech. Avec un chiffre d'affaires de 57 milliards de dollars en 2005, Samsung a représenté 17,5 % des exportations du pays (7,5 % en 1995). Ce conglomérat industriel se place aujourd'hui au premier rang mondial pour les écrans, au deuxième pour les semi-conducteurs derrière l'américain Intel et au troisième pour les téléphones mobiles derrière Nokia et Motorola, avec une part de marché mondial de 12,5 %. En Corée du Sud, il détient 55 % du marché. Il faut dire que les Coréens n'hésitent pas à changer de téléphone tous les neuf mois et à dépenser parfois jusqu'à 650 euros pour s'afficher avec les modèles dernier cri.
Pour s'imposer face à ses concurrents, Samsung mise avant tout sur la technologie mais s'appuie aussi sur ses 600 designers. Chaque année, 180 nouveaux terminaux sont mis sur le marché, indique Seungjoon Lee, du centre de design. Avec 6,9 millimètres d'épaisseur, il vient de lancer le mobile le plus fin du monde.
Ce souci du design se retrouve dans les autres activités du chaebol (conglomérat). Aujourd'hui, le cycle de vie des produits est très court. Ainsi, nous rafraîchissons'' nos gammes de téléviseurs tous les neuf mois contre deux ans auparavant, souligne David Steel, vice-président en charge de l'activité d'audiovisuel numérique. Selon lui, en 2010, une télévision sur deux sera munie d'un écran LCD et représentera un marché de 96 milliards de dollars. Pour se tailler la part du lion, Samsung n'a pas hésité à investir 400 millions de dollars dans son centre de recherche et développement situé à Suwon, le plus grand d'Asie. Au total, le groupe prévoit d'investir 20 milliards de dollars d'ici à 2010.