Maître de sa catégorie, Action/Aventure, depuis son illustre ancêtre sur NES en 1985, The Legend Of Zelda, reste indétrônable. Ses développeurs, Miyamoto en premier, en sont bien conscients, ce jeu est légendaire et personne ne dira le contraire. C'est donc ainsi, qu’une intro sous forme de fresque historique, relate les aventures d'un jeune garçon vêtu d’une tunique verte ayant délivré il y a bien longtemps, un peuple de la tyrannie d'un être maléfique. Des années plus tard, cet être malfaisant réapparaît, mais du héros, il ne reste que sa légende, que des villageois font perdurer en affublant leurs enfants de vert aux alentours de leurs douze ans, dans l'espoir qu'un jour, le héros d’antan renaisse en l’un d’entre eux.
Le vent nous portera...
C’est sur l’île de l’Aurore que débute cette fabuleuse aventure. On y fait alors la connaissance d'un charmant petit garçon, qui, comme par hasard, fête aujourd'hui même son douzième anniversaire. Après avoir hérité de la fameuse tunique verte, on visite les lieux afin de tester ses aptitudes et se familiariser avec les différents mouvements de base (sauter, ramper, pousser, grimper, etc.), on récupère aussi l'équipement du héros en herbe : épée, bouclier, on apprend à croiser le fer tel le preux chevalier chaperonné par un vieux maître d’arme. Avec une nouvelle attaque circulaire, tout simplement fabuleuse, on taillade les petits arbustes pour récupérer ses premiers rupees. Puis, les problèmes arrivent en même temps qu’un gigantesque oiseau : la sœur du héros se fait enlever par ce monstre à plumes, et comme vous êtes le seul à porter l’héroïque tunique verte (ça c’est con !), c'est à vous de jouer les prophètes et de faire revivre la légende de Link !
Waterworld
La grande nouveauté dans ce nouvel épisode, c’est le monde d’Hyrule engloutie sous la mer avec pour seule terre ferme quelques îles, qui furent jadis de hautes collines ou des montagnes. Pour sauver sa sœur bien-aimée, Link doit naviguer d'île en île à bord d'un frêle esquif flanqué d’une tête de dragon qui parle (?!) (on nous a épargné les Icebergs et Léonardo Di Caprio ! Dieu merci). Tel Maître Yoda, ce Dragon prodiguera à notre jeune ami de précieux conseils, grâce auxquels vous deviendrez vite de vieux brisquards : contrôlez les vents à l'aide d'une baguette en reproduisant une mélodie à l’instar de l’Ocarina du temps ! Mais le mieux et de voir par soi-même non ? A chaque escale, on trouvera les fameux magasins (afin d’acheter bombes, potions et ustensiles en tout genre…), et bien entendu les célèbres donjons avec leurs lots d’énigmes, dans lesquels il faudra récupérer, carte et boussole... avant d’affronter le Boss. Egalement de nombreuses quêtes annexes allongeront la durée de vie : jouer les facteurs ou des sauvetages en tout genre... De nouveaux objets viennent également étoffer votre inventaire : Longue vue, Massue, voile de navigation, feuille de Mojo qui sert à la fois d'arme et de parachute. Mais je m’arrête ici sous peine de gâcher votre plaisir.
Le Cel-Shading : Pour ou Contre ?
Au niveau du visuel, Miyamoto (Eminence grise de Nintendo) a pris un risque énorme en donnant au jeu ce fameux style cartoon avec des personnages détourés et très enfantins. Le délit de sale gueule passé, force est d'admettre que le jeu est vraiment et purement une merveille vidéo-ludique (Pour les chanceux qui possèdent le pack Collector, la comparaison graphique sera facile puisque celui-ci contient la version N64 de Ocarina of Time, plus The Master Quest). Le monde d'Hyrule, n'a jamais paru aussi riche, un monde emprunt d'une beauté poétique et fantasque. Des effets magnifiques, les ombres et la fumée transportent au cœur d'une action retranscrite comme jamais auparavant. Les phases d’infiltration sur la forteresse maudite resteront dans les anales du jeu vidéo. Les mimiques du héros, très démonstratrices de ses humeurs, les objets qui bougent lorsqu'on les frôle, la végétation environnante pliant sous l’effet du vent, les éléments se déchaînant lors des traversées... Jamais l'univers de Zelda n'a été aussi vivant, et on ne peut donc que saluer et féliciter l'initiative de Miyamoto quant à ce changement graphique.
The Legend Of Nintendo
L'ambiance bien propre à la série est fidèle au rendez-vous, les développeurs n'ont pas trahis les fans purs et durs. C’est la larme à l’œil que l’on retrouve les anciens thèmes et autres jingles remixés, les originaux datant de 1985... Autres exemples : Les bonnes fées, ce bon vieil arbre Mojo, sont aussi de la partie. Avec le petit elfe Tingle un autre joueur pourra prendre part à l'aventure en connectant la Game Boy Advance à la GameCube (à condition d'avoir la console portable, et le câble bien entendu). L'elfe assiste le héros en posant des bombes ici et là, en lui redonnant de la vie ou de la magie. Pour celui qui le dirige, l'aventure est beaucoup moins intéressante, mais bon... l'effort pour exploiter l’interactivité entre les deux machines reste pleine de bonnes inattentions, mais pas indispensable pour terminer l’aventure.
Il est maintenant sûr que certains vont se payer un malin plaisir à dénigrer ce jeu, juste pour le plaisir. Mais il serait bien plus judicieux pour eux de profiter de cette occasion pour filer dans le magasin le plus proche afin de s’offrir le pack « GameCube Platinum avec ce fameux Zelda ».
10/10