Avouons le, WRC premier du nom n’était pas vraiment une réussite à part entière. Bourré de bugs en tous genres et tristounet sur le plan graphique, ce premier opus n’avait pas vraiment rallié les foules au moment de sa sortie. Quelques centaines d’heures de travail plus tard, les studios de Sony nous proposaient enfin un titre abouti et rempli des qualités qui ont fait de lui la véritable alternative à un Colin Mc Rae 3 plus que décevant. C’est donc avec une douce impatience que nous attendions ce troisième opus plein de promesses. Quelle ne fut donc pas notre déception en nous apercevant que le titre de Sony n’atteindrait jamais les indéniables qualités d’un Colin Mc Rae 04.
Avant toutes choses, sachez que chez Sony, quand on développe une licence en jeu vidéo, on peut être sur que le travail de base de donnée ne sera pas fait à moitié. Et quand on lance WRC 3 dans sa petite console noire (ou grise selon l’ancienneté du modèle) on s’aperçoit tout de suite que ce troisième opus n’a pas dérogé à la règle. Tenez vous bien à vos sièges baquets, Sony a réussi à faire tenir sur une simple petite galette rien de moins que tout ce qu’un fan de rallye peut rêver en matière de statistiques, vidéos, écuries ou tracés. Je vais donc tenter en premier lieu de vous faire un bref résumé de tout ce que peut contenir WRC 3 en termes de modélisation et de statistiques.
Attention, à 100 mètres mur très solide
Comment ne pas se rendre compte dès l’ouverture du boîtier de jeu que le principal atout de WRC 3 se situe dans la licence officielle, c’est très certainement impossible. D’autant plus impossible que dès qu’on lance le jeu on tombe tout de suite sur une véritable mine d’informations et détails essentiels sur touts les pilotes et écuries du championnat du monde de Rallye. Tous les pilotes sont présents, (Du moins presque puisqu’un certain Colin Mc Rae a bizarrement annulé sa participation) que ce soit Didier Auriol, Marcus Gronholm, Tommi Makinen ou Sébastien Loeb on les retrouve tous dans leurs écuries respectives. Chacun a été modélisé pour l’occasion avec sa voiture et ses jolis sponsors. Les voitures sont elles aussi toutes présentes, on retrouve donc les gros bolides qui ont fait des étincelles en championnat l’année dernière comme la Citroën Xsara WRC ou encore sa dauphine, la Peugeot 206 WRC et d’autres qui n’ont pas eu les mêmes résultats comme la Subaru Impreza ou encore la Ford RS Ultimate. Tous ces véhicules magnifiquement rendus en 3D déçoivent tout de même beaucoup dès qu’il s’agit de les faire rouler sur une des nombreuses spéciales proposées par Sony.
Parlons-en justement de ces spéciales, elles sont au nombre de 126 (oui, oui, vous ne rêvez pas) et vous donneront vraiment du fil à retordre. D’autant plus que toutes les pistes ont été modélisées grâce au procédé GPS qui fait des merveilles depuis WRC II Extreme. Le principe est simple, via un satellite, on reporte chaque millimètre de piste, on mélange le tout dans un ordinateur superpuissant et on obtient des routes aussi vraies que nature avec un ordre d’erreur qui tourne autour du mètre. On retrouve donc dans WRC 3 tous les détails qui font des courses du championnat du monde les plus ardues de la planète. Une profusion d’éléments que la console de Sony a vraiment du mal à gérer, mais on reviendra plus tard sur ce point précis. Il est bien sur évident que tous les rallyes du championnat sont au rendez-vous, on peut donc découvrir les tracés de Monte Carlo, de Finlande, d’Allemagne et même plus récents de Turquie. Tout ça pour vous dire que par moments WRC 3 fait bien plus penser à une encyclopédie ultime du rallye mondial qu’à un jeu vidéo tant les informations sont nombreuses sur tout ce qui attrait à un véhicule à quatre roues.
Tant d’infos, mais si peu de précision
Puisqu’en petits impatients que vous êtes je suis sur que vous avez déjà scrollé jusqu’à la note finale, (si, si, je vous ai vu !) je suis sur qu’à la lecture de cette première partie de test vous vous demandez pourquoi, grand Dieu pourquoi je fais les louanges d’un jeu qui ne mérite qu’une note aussi médiocre. La raison est simple, si WRC 3 possède très certainement la plus grosse licence rallye de la planète, (en même temps ils ne sont plus que deux sur le marché) on ne peut pas en dire autant de ses qualités graphiques ou de gameplay. Mais parlons tout d’abord de ce dernier puisqu’il faut l’avouer, c’est quand même le point principal d’un jeu de courses autos. WRC 3 est définitivement plus arcade que son concurrent nordique direct, les voitures glissent, dérapent, sautent sans jamais se retourner. Si les sorties de routes sont légions lors des premiers tours de pistes, il faut quand même avouer qu’après une heure ou deux de jeu, les courbes s’enchaînent sans grande difficulté. En fait le principe de base à assimiler est simple, on peut, dans le titre de Sony, heurter à peu près tout élément du décors sans risquer la moindre conséquence sur la bonne santé du véhicule. Certes le modèle physique va rapidement partir en morceaux (ou en sprites puisqu’on est très loin des qualités graphique d’un Colin Mc Rae 04 et le modèle physique de la voiture ressemblera bien plus, à la fin de la course, à une œuvre de César qu’à la voiture du départ. Mais en aucun cas le pilotage ne s’en ressentira, sauf peut-être sur la boite de vitesse qui demeure la seule pièce non invulnérable des voitures de rallye made in Sony.
Les petits plus qui font la différence entre un jeu de rallye et un best seller ont eux aussi été amputés de ce troisième épisode si décevant. Premièrement, le garage se limite tout simplement à trois ateliers, à savoir suspensions, freins et boite de vitesse. Comment alors prendre plaisir à bricoler la mécanique de son véhicule pour atteindre cette « osmose qui se produit entre un homme et sa machine »©. C’est donc là que se situe le gros point noir de , le joueur ne peut pas changer ses pneus, bricoler sa transmission ou tout simplement diminuer la hauteur de caisse, de grosses carences qui ne manqueront pas de rebuter tous les mécanos en herbe et autres bricoleurs nés.
Coté graphique, on s’aperçoit que même chez Sony on a du mal à développer correctement sur PS2. La distance d’affichage est certes très honorable, mais cela se répercute sur quasiment tout le reste. WRC 3 rassemble donc à peu près tout ce qui peut exister en bugs visuels sur la PS2. Clipping et aliasing sont donc au rendez-vous, même si le frame rate reste assez correct. En tout cas ça fait mal aux yeux, et on peut même voir apparaître certains éléments du décors par gros paquets, que de surprise par exemple lorsqu’on s’aperçoit au dernier moment de la présence ici ou là de groupes d’arbres le long du chemin. Franchement, c’est pas sérieux !
7/10