L'année dernière, on ne savait plus trop où donner de la tête avec la saga
Need for Speed. Conscient du potentiel de sa série,
Electronic Arts souhaitait la voir à toutes les sauces, que ce soit le tout-online sur PC, l'arcade (raté) sur consoles
Nintendo et le volte-face vers la simulation avec
Shift. Quelques mois plus tard, les choses semblent s'arranger avec un retour au sources du coté de
Hot Pursuit (merci Criterion) mais face à l'accueil loin d'être mauvais de l'épisode axé simulation, l'éditeur décide tout de même de rempiler avec un
Shift 2 Unleashed qui délaisse en passant l'affiliation NFS même si on ne manquera pas de noter les origines de la saga sur la jaquette du jeu. Bref, après un
Gran Turismo 5 qui n'a pas fait l'unanimité (mais qui s'améliore avec le temps grâce aux patchs) et en attendant un
Forza MotorSport 4 d'ores et déjà très attendu en fin d'année, on profite d'une période un poil plus calme pour accueillir notre intéressé.
Jolie cinématique d'introduction et on rentre direct dans le bain avec le départ du mode carrière. Comme avec les autres épisodes de la saga, c'est l'occasion de piloter un bolide plutôt convenable et de prendre le jeu en main le temps de quelques virages, avant de se retrouver avec un premier pécule de départ pour acheter sa caisse initial. Le mode carrière est très classique dans son approche avec un ensemble d'épreuves à effectuer pour gagner de l'argent, histoire d'acheter de nouveaux véhicules et les améliorer, et surtout de l'expérience pour débloquer de nouvelles épreuves dédiées aux bolides plus puissants. L'enchaînement se fait donc naturellement à travers des courses classiques, du time-attack, de l'éliminatoire, du drift, et la principale difficulté pour le non-habitué au genre sera de bien choisir ses caisses et les améliorer de la bonne manière. Car le pognon ne fait pas tout, même si vous en avez à gogo. Si vous avez un bolide de classe C et que vous souhaitez l'améliorer comme il faut pour les courses dédiées, inutile de vous amuser à booster au max ses capacités de moteur pour ensuite être dans l'impossibilité d'avoir de nouveaux freins ou pneu. Enfin... « impossible », c'est vite dit. Vous pouvez améliorer tout ce que vous souhaitez, mais passé un certain pallié, votre joujou passera automatiquement à la classe supérieur, inutilisable donc pour les courses de la classe précédente. 'Comprenez ?
Qu'on se le dise, sur les points précités, le titre reste moins poussé que le duo
Forza/
Gran Turismo, mais aussi plus accessible. Même ceux qui n'ont jamais touché à un titre pourront s'en sortir un minimum niveau bidouilles et il est toujours agréable d'acheter un tacot et le transformer en monstre de puissance, avec la carrosserie, la peinture, les vinyles et les jantes qui vont avec. De plus, le jeu n'est pas vraiment radin en choix des véhicules et circuits même si, question d'habitude, de nombreux DLC viendront épauler le tout. Le choix de base reste tout de même conséquent. Dommage finalement que la modélisation des caisses ne soit pas aussi réussi que chez la concurrence, les développeurs ayant tout de même su se rattraper avec de sympathiques circuits, des intérieures plutôt bien foutus et surtout une vue casque incroyablement immersive avec de nombreux mouvements à la première personne qui force au réalisme. Quelques effets sympathiques à noter, comme un soleil en pleine face qui nous éblouie bien comme il faut, des dégâts technique réussis (sans être mirobolants), quelques salissures sur le pare-brise (qui s'effacent automatiquement hm...). Coté point noir, on pointera du doigt un effet de noir et blanc à chaque choc, inutile et assez embêtant, un flou parfois abusif en cas d'accélération et des rétroviseurs, disons le simplement, complètement ratés avec image flou, mal cadré par rapport à notre placement, et avec quelques bugs de temps en temps.
Seulement, les développeurs ont tout de même cherché à toucher un très large public. Les plus néophytes disposeront donc de plusieurs modes de difficulté (facile, normal et difficile) ainsi que la possibilité d'incorporer un maximum d'aides à la conduite. Un paquet de choses sont paramétrables, comme la ligne verte sur la route pour le meilleur placement, le freinage automatique, les dégâts uniquement physiques ou qui influent (sévèrement) sur la conduite, l'ABS, etc. On appréciera également la possibilité de paramétrer l'HUD comme on le souhaite, allant du « rien » (pas conseillé sauf si vous voulez retenir à quel tour vous en êtes et votre position), à la total, avec rétroviseur, dégâts, nitro, gain de l'expérience en temps réel... Finalement, l'un des principaux problèmes à retenir du jeu, c'est son IA une fois de plus pas très folichonne qui se contente de suivre tranquillement ses rails en ne commettant quasiment jamais d'erreur, quel que soit la difficulté adopté. En gros, si vous avez une caisse un peu juste et que par malheur vous êtes devancé, autant recommencer direct la course pour éviter de perdre du temps. Un détail qui pourra être
assez énervant.
Hormis le mode carrière pourra se montrer bien long selon vos compétences et la difficulté choisie, on trouve évidemment le online qui remplit bien son officie. Aucun problème pour trouver du monde, pas un pet de lag et des courses allant jusqu'à 12 joueurs, nous permettant là encore de gagner de l'expérience et de l'argent pour agrandir son garage. On se demande juste pourquoi les drifts ne sont pas jouables en ligne m'enfin bon... Gardant tout de même une emprunte
Need for Speed, le titre reprend le système Autolog qui améliore la connectivité avec d'autres joueurs pour afficher les nombreux records, poser quelques photos et vidéos, et quelques trucs pour épater les foules ou constater qu'on est un mauvais joueur. Petit détail à signaler, si vous avez une sauvegarde de
Undercover,
Shift et/ou
Hot Pursuit, vous gagnez de base un bonus d'expérience et argent. Toujours sympa. Les plus bourgeois noteront de leurs cotés qu'il est possible de tout débloquer de base grâce aux DLC. Wahou...
On terminera malheureusement sur un défaut, un gros point noir même, la présence de quelques bugs. Pour faire simple, on a déjà eu droit à des écrans noirs (la course a bien commencé, il n'y a simplement plus d'image), des freezes, des replay qui démarrent alors qu'on a demandé de refaire la course, un XP à zéro en fin de course sans la moindre raison, un tour de chauffe (?) alors qu'on n'avait rien demandé, un HUD qui disparaît totalement, une voiture qui flotte... Même les replays proposent des trucs aberrants. Exemple simple : vous voulez revoir votre crash, vous avancez jusqu'au point d'impact et une fois ce dernier vue, vous revenez un peu en arrière. La voiture se remet à neuf avant l'impact (logique) mais les débris de votre voiture restent en l'air... Ça fait quand même beaucoup et on espère que de futurs patchs corrigeront tout ça.
Conclusion : Pas mauvais mais loin d'être parfait, voilà comment on peut résumer ce Shift 2 Unleashed qui propose un contenu assez fourni, une certaine accessibilité (sans pour autant délaisser l'aspect simulation) et surtout une belle immersion grâce à la vue casque. Un pied avec le volant qui va avec. Davantage de boulot sur certains détails en vue d'un probable troisième épisode et on tiendrait là un titre qui pourrait faire de l'ombre à la concurrence.