On le sait depuis un moment, les FPS, c'est un peu devenu le genre de base sur consoles HD. On en mange toute l'année, particulièrement lorsqu'on approche des fêtes de noël et le rush commence justement avec
Bodycount, édité par
Codemasters et au développement assez calamiteux. On se souviendra par exemple que ce titre est de base signé par le créateur du jeu
Black, ce même créateur qui s'est finalement barré au début du développement, ce qui est également le cas du producteur exécutif et du General Manager. L'éditeur a promis que tous ces départs n'auraient aucune influence sur le développement de
Bodycount, hormis un paquet de retards. Voyons voir ça.
On incarne donc un soldat balaise issu d'une organisation gouvernementale qui devra se charger se régler les situations tendues dans des zones de non-droits. Plutôt que d'agir dans certaines banlieues, vous aurez à faire le tour du monde, surtout en Afrique et en Asie en fait, pour terminer dans des complexes futuristes, étape où on ne comprend plus rien au scénario dont les cinématiques, mises bout-à-bout, s'avère être plus courtes qu'une séance de codec dans
MGS. Donc on attaque le jeu avec un premier constat : c'est très loin d'être beau. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus moche non plus, suffit de le comparer à des trucs comme
Legendary, mais ça n'a pas grand chose d'attirant visuellement parlant comparé aux prochains ténors du genre. Heureusement, suite spirituelle de
Black oblige, la destruction de décors est au rendez-vous. Assez fun par moment, elle reste incroyablement décevante dans les faits. Par exemple, pourquoi sur vingt murs construits de la même manière, je ne peux détruire à la grenade que celui qui me permettra de progresser dans le niveau ? Bref, vouloir mettre en avant cet aspect c'est bien, mais
Red Faction Guerilla le faisait il y a quelques années et en mieux.
Coté gameplay, on fait dans l'ultra-classique avec tout un tas de soldats dénués en partie d'IA qui s'amuseront à vous foncer dessus sans réfléchir. Résultat, prise en main facile : on zoom avec le bouton L pour simuler un rapide lock et on shoot rapidement avant de passer au suivant. Pour autant, ne soyons pas méchant, avec quelques bonnes armes en main, certaines séances peuvent s'avérer un minimum fun avec des explosions dans tous les sens et quelques bouts de décors qui volent un peu partout. En parlant d'explosions, il aurait été judicieux de placer une indication lorsqu'une grenade tombe à nos pieds pour éviter de mourir bêtement dans le feu de l'action... On terminera par deux originalités : le système de couverture et les compétences spéciales. Le premier propose en visant avec L de se pencher légérement vers la droite ou la gauche comme si on se trouvait derrière un muret, et les compétences (ex : invincibilité temporaire) s'obtiendront en enchaînant quelques exploits comme des headshots.
L'ennui, c'est qu'avec toute la bonne volonté du monde, ces deux points s'avèrent être quasiment inutiles dans l'ensemble de la campagne. Car le jeu se retrouve soudainement le cul entre deux chaises. D'un coté, le titre offre de la nervosité avec tout ce que ça implique (bourrinage = fun, ça arrive), de l'autre, on a deux systèmes qui demandent de progresser doucement et avec précision. Faut savoir... Au final, le tout se termine en une demi-douzaine d'heures avec un arrière-goût de répétitif, pas aidé par le recyclage des niveaux. On pourra compléter avec trois modes multijoueurs (deathmatch, team deathmatch et survie à deux joueurs) mais nul doute que la communauté, s'il en existe une, aura fui vers d'autres horizons d'ici quelques semaines.
Conclusion : Bodycount n'est pas le FPS de trop. Déjà parce que ça fait bien longtemps qu'on en voit trop, et surtout parce qu'il est tout simplement mauvais. Seul son prix légérement en dessous de la moyenne et ses quelques moments de fun rattrapent le naufrage mais vu le planning des semaines à venir, on ne saura trop vous conseiller de garder vos billets au chaud.