Pari bien risqué qu'est celui de vouloir transposer un genre limite exclusif au PC, la simulation aérienne en l'occurrence, dans le monde des consoles. Solution : on s'adapte.
Faisant sans conteste parti des références du genre, la saga des
IL-2 Sturmovik a commencé à donner le sourire aux joueurs PC en 2001. Quelques années et une poignée d'épisodes plus tard, les développeurs ont décidé de faire connaître aux consoleux cette série qu'on pensait indéfiniment associé aux multitudes de touches d'un clavier. Un objectif risqué qui se révèle finalement payant, le titre s'imposant comme l'une des bonnes surprises de la rentrée.
Centre d'intérêt du titre, le mode solo se trouve être divisé en un nombre conséquent de chapitres, eux-mêmes judicieusement répartis en plusieurs campagnes selon les forces armées avec lesquels vous combattez. Rien de révolutionnaire là dedans. Les premiers pas dans le titre sont l'occasion de faire face à un tutorial assez riche bien qu'un poil long, mais qui reste néanmoins obligatoire pour comprendre toutes les petites bases du gameplay, que ce soit dans la maîtrise de l'appareil, les différentes vues (de dos, cockpit ou première personne), ainsi que les quelques points qui feront de vous un véritable combattant : mitrailleuse, tir au sol, missiles, etc. Le titre est assez difficile d'accès pour les non-habitués du genre : certains rechigneront d'ailleurs de devoir se contenter au début d'une pauvre mitrailleuse au début quand d'autres titres leurs offraient les missiles qui suivaient leur cible à la trace. Réalisme de l'époque, j'entend ton nom. Mais très vite, on parvient à prendre la bête en main et on a tôt fait de devenir l'ennemi juré de l'adversaire. Satisfait, on décide de passer à la vitesse supérieur et de délaisser la jouabilité arcade pour celle dite « professionnelle ». Et là, c'est le drame.
Ce qui nous semblait le plus dur en début de jeu, du genre comment se débarrasser rapidement d'une vingtaine d'avions ennemis alors que vous ne disposiez que d'une mitrailleuse et de deux coéquipiers (à qui donner des ordres basiques), devient subitement lambda une fois la jouabilité changée. En Professionnelle, la façon de diriger son véhicule change du tout au tout. Pas au niveau du gameplay (aucun bouton ne change) mais au niveau du feeling : changer trop rapidement de direction, incluant la montée et la descente, fera subir à votre appareil un décrochage dont il est assez difficile de se libérer, surtout quand des avions vous canardent partout autour de vous et que le sol s'approche à grande vitesse. Il faut donc y aller en douceur mais il reste probable que peu de gens souhaitent s'attarder sur autant d'exigence. Après, bien entendu, si vous êtes du genre à prouver que vous êtes un homme, un vrai, vous pouvez très bien aller trifouiller le net pour vous procurer un joystick et entrer dans le mode « Simulation », où la vue cockpit sera obligatoire, le radar effacé, idem pour les indications à l'écran, sans parler des munitions rationnées. Bon courage, d'avance.
Au niveau de la variété, pas grand-chose à signaler avec de l'attaque, de la défense, de la protection, etc. Bref, on vole dans un ciel connu et vous aurez de quoi vous occuper pendant une bonne paire d'heures ne serait-ce qu'en jouabilité arcade. Quelques missions/défis sont également là pour rallonger le tout, de même qu'un mode online permettant quelques virées jusqu'à 16 joueurs. On regrettera tout de même l'absence de mode coopération qui aurait bien rendu autant en ligne qu'en local, pour la prochaine fois peut être. Un dernier mot pour finir sur la qualité technique, proprement hallucinante et qui nous donne parfois envie de laisser la guerre de coté pour contempler les alentours, particulièrement les territoires urbains. Assurément le point fort du titre.