The Saboteur était un peu le projet de la dernière chance pour Pandemic qui était déjà sur la sellette quant à l'avenir du studio, suite à l'échec de Mercenaries 2. C'est devenu son chant du cygne.
Très mystérieux dû à une communication très discrète, le dernier titre de Pandemic a été longtemps le sujet de nombreuses interrogations. Les développeurs semblaient timide, à tel point que la sortie pour fin 2009 aurait pu très bien se trouver décalé, comme de nombreuses productions, à quelques part en 2010, début milieu ou fin. Mais finalement ce sera décembre, parole d'EA, pour les fêtes et plus on se rapproche de la sortie et plus le buzz prend forme. Le public comme la presse s'intéresse finalement à un titre qui pourrait devenir une des très rares surprises de 2009 ! A l'image du choix artistique graphique pour ce titre, le rêve va s'assombrir dès les premières minutes du jeu, une fois le titre dans notre console.
Les vidéos étaient bien propres et étrangement, j'avais gardé un bon souvenir des démonstrations faites lors de la soirée de lancement à Paris. Bien que n'étant pas une prouesse technique le tout était agréable à regarder. Hélas dans cette version commerciale testée, le jeu est techniquement à la ramasse.
Aliasing en pagaille et chute constante de frame rate. Le tout avec une modélisation trop carrée à mon sens et une prise en mains, certes simple, mais très rigide qu'il s'agisse des passages en voitures ou à pieds. On a la désagréable impression de prendre le contrôle d'une de ces productions moyenne de la génération précédente. Ca gratte aux mains et ça pique aux yeux, ceci dit la curiosité qui nous animait est toujours présente, en moindre partie certes, mais suffisante pour aller de l'avant et faire, pour le moment, abstraction de ces erreurs pour profiter de l'aventure. Quoiqu'on en dise avec
Mercenaries 2, cette série avait un gameplay riche et de très bonnes idées, malgré déjà à cette époque une réalisation technique assez moyenne que cela soit sur les épisodes des consoles en HD que sur Playstation 2 ou la première Xbox.
Longtemps vu et à tord comme un jeu d'action et d'aventure tout simplement,
The Saboteur se révèle être un véritable GTA-Like, ou peut être plutôt un
Mafia-Like vu l'époque. Jeu de type bac à sable donc, où vous êtes projeté au cœur d'un Paris d'envergure assez bien modélisé dans l'ensemble, même si les développeurs se sont permis quelques raccourcis entre différents arrondissements et quartiers. On retrouve les grandes places et boulevard comme le canal Saint-Martin, la place des Voge, le Trocadéro, Montmartre, les grands monuments comme la tour Eiffel ou l'Arc de Triomphe ou des lieux importants comme la Gare de l'Est. Ajoutez à cela que tout est accessible par voie très rapide, un morceau de Normandie avec le Havre ainsi que l'Allemagne qui se voit à présent frontalière directement avec Paris. Assez grossier mais permettant ainsi de ne pas avoir de coupure entre les missions, ce qui va surtout permettre au scénario de prendre place plus aisément dans l'aventure. Tout comme dans les autres jeux de ce genre, vous aurez la possibilité de vous occuper uniquement de votre mission ou de prendre part à de nombreux objectifs annexes et aider Paris à retrouver sa couleur d'autrefois.
En effet comme vous avez pu le constater avec les nombreuses images visibles, le jeu a pris une direction artistique particulière avec un choix graphique du noir et blanc, ce choix permettant d'accentuer la gravité de la situation. Ainsi, grâce à une belle pirouette de la part des graphistes, les joueurs trouvent leurs repères grâce à des signaux de couleurs très simples, bleu pour les alliées et rouge pour l'ennemi. Durant votre aventure, vous allez devoir effectuer de nombreuses missions de sabotage qui vont permettre au peuple de Paris, résistants à l'occupation, de reprendre confiance en eux et de délivrer chaque quartier du joug de l'ennemi afin qu‘il reprennent leurs couleurs. Pour ce faire vous allez pouvoir prendre part à différentes missions d'infiltration, d'enquêtes, de courses poursuites ou de filature, voir même d'assassinats. Le terrain de jeu est grand et vous pourrez même grimper sur les immeubles. Attention toutefois, n'espérez pas retrouver l'aisance d'Altaïr ou d'Ezio pour vos séances d'escalade. Ici le système est assez limité et vous ne pouvez vous accrocher qu'aux surfaces en surbrillance. Une option présente sympathique qui vous permettront de résoudre quelques missions d'infiltration, mais pas suffisante pour y prendre du plaisir, comme dans des productions comme
Assassin's Creed, Infamous ou
Crackdown pour ne prendre qu'eux en exemple. Mais on peut s'amuser quelques heures entre les missions, à monter sur les plus hauts monuments pour y découvrir quelques secrets…
Si la réalisation globale du titre laisse à désirer, il réside tout de même dans ce petit Paris, déjà bien vaste, une très bonne ambiance belle époque. Sur une bande-son authentique, l'ambiance prend ses aises, offrant au joueur un univers soigné (sauf peut être sur les doublages assez limites par moment), le tout aidé par la présence de personnages charismatiques bons comme méchants. Si dans les grandes lignes, on reprends quelques événements de cette époque, Pandemic et ses scénaristes se sont permis quelques fantaisies, permettant au joueur d'être surpris. Coup de théâtre, révélations et autres conspirations sont de la partie, de quoi vous tenir en haleine tout au long de l'aventure. Une quête principale plutôt correcte donc et de nombreuses missions annexes, ainsi que de multiples secrets et mystères à découvrir, le titre de Pandemic offre une bonne durée de jeu. Hélas, les aléas de la jouabilité, risque d'en rebuter plus d'un qui préférons mettre un terme à l'aventure, quitte à ne pas connaître le fin mot de l‘histoire.
The Saboteur est un soufflet qui s'est quelque peu dégonflé dû à sa sortie peut être un peu trop rapide pour éviter le raz-de-marée de début 2010. Hélas cette hâte n'a pas permis au studio de Pandemic de peaufiner leurs derniers projets et cela se ressent dès les premières heures. De biens bonnes idées mis en avant, mais comme souvent avec ce type de jeu d'envergure, on y voit très clairement un manque de temps dans la finition. Seule l'histoire semble avoir eu ce privilège et permettra ainsi à ceux qui accrochent à l'univers de Paris de cette époque de pouvoir continuer l'aventure, du moins principale.