L'ex-agent d'Echelon 3 est enfin de retour après plusieurs années de silence radio et de reports. Sam Fischer reprend du service bien décidé à mettre à mal tout ceux qui sont responsables de la disparition de sa fille.
Ubisoft à décidé de revoir entièrement sa copie en reprenant à zéro en plein milieu du développement, ce qui a eu pour effet d'avoir un reboot complet de la série. Le principe d'infiltration sur les 4 premiers épisodes a donc été entièrement revu. Souvent comparé à un certain
Metal Gear Solid, de part son aspect infiltration, la licence d'
Ubisoft était plutôt vue comme l'alternative simulation du genre et son rival japonais comme étant un gameplay plutôt arcade au scénario plus poussé. Jusqu'à l'épisode
Double Agent, Sam Fischer était plutôt un agent assez classique avec de très bonne compétence et ayant sacrifié sa conscience pour la patrie américaine, un peu à la manière de James Bond envers la couronne. Il faut dire aussi que les romans Tom Clancy d'où sont tiré les aventures de notre espion ne sont guère reconnus pour leurs scénarios profonds, mais plutôt pour ce coté conflit politique mondiale sous fond de force américaine en acteur de police du monde.
Maintenant que l'éditeur a obtenu les droits d'user comme bon lui semble la licence Tom Clancy, les développeurs ont décidé de donner enfin une once de caractère à l'ami Sam. Ce changement assez radical dans la série ne plaira pas à tous le monde et encore moins à tous ceux qui ont débuté avec la première trilogie. Si le jeu gagne en caractère, il en perd en challenge et s'ouvre maintenant à la facilité et l'action plus que l'infiltration pure. Un pas déjà à moitié emboité avec le dernier Double Agent. Alors si au début on nous met en avant un gameplay basé sur l'ombre et la lumière, bien alléchant, il se transformera petit à petit pour terminer dans un bouquet d'action et de bourrinage à tous va, sans que l'on puisse s'en rendre compte.
Assez court, comptez entre 6 et 7h pour le terminer dans son mode solo et rajoutez environ 5h pour la campagne en coopération, on ne s'y ennuie pas et chaque mission ou niveau abordé vous proposera sont lot d'adrénaline et de retournement scénaristique, bien souvent en usant de la carte trahison jusqu'à l'excès, à tel point qu'en arrivant à un stade avancé de l'aventure, on s'y perd et on ne sait plus qui sont nos alliés de nos ennemis, un choix peut être voulu par les scénaristes d'Ubisoft, mais qui aurait pu être amené de façon bien plus subtile. Mais on l'aura compris, pour la subtilité il faudra repasser, ce n'est vraisemblablement plus à l'ordre du jour.
Les premières missions, vous proposent de prendre part à des pièges divers et variés en utilisant l'ombre à votre avantage pour vous faufiler jusqu'à votre cible tout en surprenant les gardes. Autant dire que le level design de ces premières missions est plutôt sympa et on se prend au jeu, allant jusqu'à recommencer soi-même le niveau, afin de bien maitriser la technique dite du ninja tapissé dans l'ombre. Autant vous dire que si vous êtes du genre à vouloir prolonger artificiellement la durée de vie du jeu en commençant directement dans un niveau de difficulté élevé, cette technique d'approche sera votre seul moyen de parvenir à vos fins. Il sera en bref pour vous très difficile de survivre si les ennemis vous repèrent. Surtout que ces derniers ne sont pas nait de la dernière pluie et ne viendront pas s'aventurer dans les zones d'ombres que vous aurez au préalable crée.
Il faudra élaborer quelques technique en utilisant les objets et caches mis à votre disposition pour les prendre à revers et ainsi les surprendre. Une façon de jouer prenante, bien que quelques options, comme la dissimulation des corps inertes, ont été retirées. Il faudra alors être extrêmement prudent pour ne pas se faire repérer. Plus vous allez avancez et plus les ennemis deviendront coriaces. Si on commence en finesse approximative avec des gorilles lambdas, on fini en véritable carnage et foire à la balle perdue avec les commandos qui auront les mêmes aptitudes que vous à voir dans le noir. C'est à ce moment que l'idée de gameplay ombre et lumière commence à s'effacer pour laisser place à un TPS d'action où vos réflexes et vos nerfs seront mis à contribution, pour enfin se terminer dans des scènes d'action typées films américains où ça pète de partout et où on se fiche bien des répercutions que cela pourra avoir sur le monde qui nous entoure.
Couplé à cela, le jeu offre une technique remarquable. Pas de personnage à effet plastique, exit les textures pop-up et les ombres parfois abusée surtout autour de la végétation. Ceci dit le frame rate est loin d'être un exemple et bien que le jeu est relativement fluide, l'image souffre d'un tearing quasi omniprésent. La découpe de l'écran lors des rafraîchissements est souvent visible et cela pourra démanger les yeux des plus exigeants. Là où le titre fait mal, dans le bon sens du terme, c'est sans conteste sur sa réalisation et à de nombreux bonnes idées, bien exploitées. Comme le fait d'inscrire les objectif en temps réel sur les diverses textures. Les cinématiques utilisent à présent le moteur du jeu et cela permet de passer sans chargement et sans transition de l'action à la narration de l'aventure. Dans l'ensemble, les différents environnements que vous allez traverser jouent sur les ombres et les jeux de lumière, le tout avec brio, et seul le passage en Irak est en deçà et semble plus fade que le reste de l'aventure. Ont pourrait y mettre la faute sur sa surexposition du fait qu'il se déroule en grande partie en extérieur, mais fait étrange et dont on ignore la raison, même le HDR ne semble pas activé, alors qu'il est présent pour le passage à Washington, lui aussi se jouant principalement au grand air.
La bande sonore du jeu a deux ou trois exceptions près est tout simplement sublime et colle au déroulement scénaristique de façon magistrale, renforçant la mise en scène. Parmi les défauts à retenir, la durée de vie trop courte selon certains, notamment les joueurs qui feront concession des fonctionnalités en ligne. Un mode de jeu en coopération est disponible décrivant une histoire parallèle à celle du solo, plutôt réussit dans l‘ensemble et surtout prenant. Ce dernier mode vous occupera environ cinq heures, même si tout dépend de la coordination que vous aurez avec votre partenaire. Ce qui pousse à environ une douzaine d'heures le temps total de jeu, sans compter le multi finalement assez classique.
En conclusion, Splinter Cell Conviction change de formule et bien que ça ne plaira pas à tout le monde, cela lui va plutôt bien. Le titre est un peu court et privilégie un peu plus l'action que l'infiltration mais l'émancipation qu'Ubisoft semble vouloir donner au titre commence à prendre et pour la première fois dans la série, ce titre propose un véritable caractère à Sam Fischer, bien décidé à prendre les choses en mains. Une belle exclusivité donc pour la console de Microsoft.