Yoshi a enfin droit à son jeu dédié sur DS avec l’arrivée de ce Yoshi Touch & Go. Armé de votre fidèle stylet, il faudra une fois de plus protéger Baby Mario des attaques incessantes des vilains ennemis.
Présenté à l’époque comme simple démonstration technique des possibilités offertes par la machine à double écran de
Nintendo,
Yoshi Touch & Go a tellement séduit son public qu’il a tout logiquement fait l’objet d’un jeu à part entière. Les développeurs ont-ils su implémenter assez de nouveautés pour scotcher le joueur aux deux écrans ? C’est ce que nous allons voir. Cela dit, à première vue, le soft ne semble pas vraiment faire honneur à la machine. En effet, si le level design puise clairement son inspiration dans celui de
Yoshi’s Island, les environnements sont colorés et mignons, mais ne se hissent pas au niveau de ceux, éblouissants et pastels du jeu précédemment cité. Un comble ! Mais comme la plupart des premières productions DS,
Yoshi Touch & Go puise quasiment tout son intérêt dans son
gameplay. Explications.
Comment ça marche ?
Le jeu compte deux parties bien distinctes. Dans la première, vous devrez diriger la chute de Baby Mario en prenant garde à éviter les ennemis et les pics qui se dressent sur son chemin, tout en essayant de récupérer un maximum de pièces lors de la descente. Celles-ci auront une importance capitale par la suite, car selon le nombre engrangé, votre Yoshi aura des capacités accrues. Ainsi, le Yoshi vert de base pourra transporter moins d’œufs et sera nettement moins rapide que le Yoshi rouge par exemple. Pour orienter Baby Mario, vous devrez, à l’aide du stylet, dessiner des nuages sur lesquels le bébé glissera lentement. Vous aurez également la possibilité d’enfermer vos ennemis dans une bulle de nuages que vous prendrez le soin de dessiner, l’ennemi capturé se transformant en pièce, il ne vous restera plus qu’à envoyer la bulle sur Mario ou bien à la laisser sur le chemin qu’il empruntera. Vous avez également la possibilité de créer une masse de nuages que vous pourrez ensuite envoyer voltiger en soufflant dans le micro, ce qui aura pour effet d’éloigner certains ennemis. La sécurité de Mario dépendra évidemment de votre agilité et de votre rapidité, mais aussi et surtout, des trois ballons qui éclateront à chaque contact avec un ennemi ou une boule hérissée de pics. Au bout de cette descente, Baby Mario atterrira sur le dos d’un Yoshi dont la couleur (et donc les compétences) dépendra de vos exploits lors de cette première phase. Débute alors la phase en scrolling horizontal dans laquelle Yoshi avancera inlassablement et il ne tiendra qu’à vous de vous débarrasser des ennemis en jetant des œufs ou bien encore de dessiner des nuages pour traverser un précipice par exemple. Le stylet sera bien évidemment votre unique allié puisque c’est grâce à lui que s’effectueront toutes les actions possibles. Ainsi, vous tracerez des nuages pour permettre à Yoshi d’avancer dans le vide, appuyer sur Yoshi aura pour effet de le faire sauter et en appuyant à nouveau sur l’animal, celui-ci battra des pattes pour rester quelques secondes en suspension. De plus, Yoshi sera évidemment suivi par une ribambelle d’œufs que vous pourrez jeter sur vos ennemis par un simple clic sur l’écran. Les mouvements réalisables lors de la chute de Baby Mario restent logiquement d’actualité dans ce mode. Evidemment, votre stock d’œufs n’est pas limité et il faudra manger les fruits qui jonchent la route pour remplir votre réserve.
Des modes de jeu en pagaille ?
Côté scénario,
Nintendo nous a gâtés en proposant tout simplement un soft dénué d’histoire si ce n’est le fait que la cigogne transportant les deux jumeaux, futurs plombiers, a perdu sa cargaison au dessus de l’île de Yoshi et qu’il ne tient donc qu’à vous de ramener les bébés sains et saufs à sa maladroite livreuse. Malgré ce scénario transparent et par ailleurs déjà vu, on était en droit de s’attendre à un jeu découpé en niveaux, à la manière de l’excellent
Yoshi’s Island. Mais, à la surprise générale, le jeu ne propose que deux modes de jeu au départ. Ainsi, le mode « Score Attack » vous demandera de collecter le plus de points possible en tuant les ennemis et en ramassant les pièces, sans limite de temps si ce n’est votre propre vie. Le second, intitulé « Marathon Mode » vous demandera (comme son nom l’indique) d’aller le plus loin possible, sans perdre la vie, votre performance étant mesurée en yards. Tous les mille yards, vous passerez le relais à un autre Yoshi, dont les aptitudes différeront. Une fois que vous aurez fièrement instauré le meilleur score dans chacun des modes, vous aurez le plaisir et le soulagement de débloquer deux nouveaux modes : le « Time Attack » et le « Mode Challenge ». Le premier vous demandera de sauver Baby Luigi de ses ravisseurs en un minimum de temps possible et avant d’arriver au bout du niveau tandis que le second vous demandera d’aller le plus loin dans l’aventure, tout en éliminant un maximum d’ennemis, ce qui aura pour effet de retarder le compte à rebours dont l’échéance signifie l’enlèvement inévitable de Baby Mario par l’infâme Kamek.
Et le mode histoire dans tout ça ? Et bien sachez que l’intérêt de ce
Yoshi Touch & Go s’arrête là et qu’il n’y a absolument aucun mode histoire. Il s’agit en réalité d’une quête perpétuelle de records dans des modes de jeu finalement assez similaires et dont les environnements ont, Dieu merci, la bonne idée de se renouveler d’une partie à l’autre. Un jeu de toucher assez proche d’un
Lemmings finalement dont l’unique intérêt réside dans son utilisation originale et amusante du stylet. La musique assez exotique et les différents sons de Yoshi et de Mario restent dans la lignée de l’opus GBA. La jouabilité est incontestablement novatrice et diablement réussie, mais était-ce franchement une raison pour proposer des graphismes moyens et des modes de jeu aussi limités ? Certes, la présence d’un mode deux joueurs (jouable avec une seule cartouche) relancera un peu l’intérêt du jeu et une fois de plus, vous vous livrerez à une course face à votre adversaire et les ennemis éliminés viendront entraver la route de celui-ci. Mais l’on regrette que la démo technique de l’époque n’ait pas donné lieu à un véritable jeu digne de ce nom et se contente au final de ne proposer qu’une simple chasse aux records.