Décidément très en vogue, la vague infiltration n’a pas fini de sévir dans le monde du jeu vidéo. Et ce n’est pas l’arrivée de ce S.W.A.T. 4 qui fera inverser la tendance, bien au contraire.
S.W.A.T. 4 nous arrive enfin, six ans après le dernier opus de la série. Et malgré ce que pourrait laisser présager le titre et la jaquette du soft, le jeu se veut nettement orienté action, même si les possibilités de tactiques et d’équipements sont ultra nombreuses. Explications.
'Drop the gun, drop the gun now !'
Avant tout, rappelons que les SWAT (Special Weapons and Tactics) sont en quelque sorte l’équivalent de notre GIGN à nous, un groupe d’intervention spécialisé dans l’investissement de lieux divers et la neutralisation de malfrats en tous genres. Evidemment, en tant que membre du SWAT, il vous faudra faire preuve d’un minimum de discrétion et de stratégie pour mener à bien les diverses missions qui vous seront proposées. Ainsi, outre le traditionnel briefing, vous devrez choisir votre équipe parmi un bel arsenal de fusils d’assaut. Gardez à l’esprit qu’un SWAT n’est pas un Masterchief, et que le but de la manœuvre est certes d’éradiquer la menace (terroristes, preneurs d’otages, etc.) tout en gardant le contrôle des opérations et en évitant au maximum de faire parler la poudre. Pour ce faire, vous dirigerez le chef des opérations et aurez sous votre commandement quatre autres membres des forces spéciales, qui suivront vos ordres à la lettre. Ainsi, il vous faudra agir rapidement et en silence, crocheter une serrure, ouvrir la porte et sécuriser la zone en hurlant « police, drop your weapon ! ». L’ambiance du titre constitue indéniablement l’un des points forts du soft de par la musique qui glace le sang, si bien que l’on sent monter une certaine nervosité qui nous pousse parfois à appuyer sur la gâchette au moindre son suspect. De plus, certaines missions vous demanderont de sauver des otages dans une station service par exemple, mais d’autres, diablement plus originales et prenantes, vous demanderont d’aller secourir de jeunes filles en proie à un maniaque, dans une petite maison qui rappelle avec effroi celle de Massacre à la Tronçonneuse. Heureusement, le système d’ordre est un modèle de simplicité puisqu’un simple clic droit servira à afficher un menu déroulant, et il ne vous restera donc plus qu’à choisir l’ordre désiré par le biais de la molette.
Que l’on soit amateur en la matière ou néophyte, on est rapidement immergé dans cette atmosphère pesante et unique, source d’un stress permanent. On avance alors prudemment dans les couloirs (la majorité des évènements se déroulent en intérieur), en prenant soin de ne pas faire de bruit, un petit coup de câble optique pour voir si un comité d’accueil nous attend de l’autre côté de la porte avant de la faire sauter puis de noyer la pièce dans un épais nuage de grenade lacrymogène. De ce point de vue, il n’y a rien à dire,
S.W.A.T. 4 assure en proposant une ambiance d’enfer, qui mettra vos nerfs à rude épreuve. Cependant, malgré un coté tactique poussé, des équipements nombreux et cette ambiance stressante à souhait, le jeu se révèle tout de même nettement plus orienté action qu’il veut bien le laisser croire.
Une ambiance oppressante ternie par des défauts notables
En effet, on se rend rapidement compte que les ennemis ne possèdent pas un QI particulièrement élevé. Ainsi, vous finirez rapidement par ouvrir les portes sans trop d’appréhension même s’il faut bien garder à l’esprit qu’une rafale de balles suffira à vous envoyer à la morgue, tout comme n’importe lequel de vos coéquipiers. Ces derniers, assez irréprochables dans l’ensemble avec des comportements très crédibles (notamment dans l’investissement d’une pièce), possèdent tout de même parfois le don de vous bloquer bêtement l’accès à un lieu. Il faudra donc leur donner l’ordre de bouger pour pouvoir avancer dans la direction voulue. Un brin agaçant. De plus, on ne peut que déplorer leur fâcheuse tendance à liquider toute forme de vie rencontrée, alors que l’on aimerait aspirer à un peu plus de pacifisme.
Graphiquement, le titre n’est pas franchement exceptionnel, mais tout repose ici sur une ambiance très particulière, et non sur des décors à couper le souffle. On regrettera également une interaction avec les décors quasi-inexistante, donnant vraiment l’impression d’évoluer dans un décor figé, à l’heure où les
Far Cry et autres
Half-Life 2 épatent à ce niveau là. De plus, les personnages se déplacent de manière assez rigide et auraient mérité une animation plus fluide. Le mode solo est composé d’un total de 13 missions (toutes très passionnantes cela étant dit) qui se bouclent malheureusement assez rapidement. A noter toutefois qu’à chaque nouvelle partie, la place des différents protagonistes (terroristes, otages, etc) sera gérée aléatoirement. Le soft possède également un mode multijoueur en ligne, mais ne dispose malheureusement pas de modes de jeu assez originaux pour rivaliser un tant soit peu avec les ténors du jeu online sur PC. L’éditeur de niveau vous permettra quant à lui de reconfigurer à votre guise les différentes dispositions des niveaux du mode solo.