Peu de temps avant la sortie de Shrek 2 au cinéma, l’excellente suite du film d’animation des studios Dreamworks, il n’est pas étonnant de voir débouler l’ogre vert aux oreilles en choux-fleurs, dans nos petits bacs de jeux vidéos préférés. Loin des horreurs précédentes comme Shrek Extra Large ou encore Shrek Super Party, nous voici donc plongés dans un jeu d’aventure développé par Luxoflux, les créateurs de True Crime, et édité par Activision. On ne peut partir sans à priori lorsque l’on se lance dans le jeu, mais finalement, la pilule passe plutôt bien… Explications dans ce test de la version PlayStation 2.
Une histoire hachée menue
L’histoire du jeu reprend très grossièrement celle du film : après leur mariage,
Shrek et Fiona doivent aller trouver les parents de cette dernière afin d’avoir leur bénédiction, chose inadmissible aux yeux du père…Le tout étant accommodé afin d’obtenir les différents niveaux. Cependant vous vous rendez vite compte que quelque chose cloche, qu’il manque un gros truc pour accrocher à ce jeu : une narration !! En effet, avoir vu le film au préalable sera préférable, si vous voulez apprécier ce soft qui ne possède absolument aucune mise en scène. Ne vous attendez donc pas à voir de sublimes cinématiques ou des extrais du films en exclusivité, ici vous aurez droit à une coupure on ne peut plus nette à la fin d’un niveau, suivie d’une redirection directe au menu général afin de sauvegarder… Le charme est alors inexistant lorsque le niveau suivant débute sous une froide voix off, commentant la lecture du livre de l’histoire. Et vous aurez le réflexe facile de presser start dès que vous en aurez la possibilité, afin de couper court à ce supplice auditif, ennuyant à mourir... Ca commence mal, mais une fois dans le jeu les choses s’améliorent nettement.
Plus on est de fous plus on rie !!
Les phases d’action durant l’aventure sont diversifiées et attribuées comme des mini-jeux dans le jeu. Ainsi, il vous faudra avancer dans la quête tout en balançant des bourre-pifs à droite et à gauche au gré des ennemis venant ramasser de la nourriture pour
Shrek, aider Le Petit Chaperon Rouge à récupérer des merles, faire du shopping avec Cendrillon, ou encore, trouver les 7 Nains dans chaque niveau traversé. En somme, une multitude d’actions différentes possibles et au
gameplay changeant. Mais malheureusement, cette bonne idée finit par être gâchée pour cause d’une lassitude notoire au bout de quelques heures de jeu (à force d’alterner
beat’em all et
style DDR). Tout seul, le jeu ne présente donc aucun intérêt particulier, mais les développeurs ont eu la bonne idée de faire de ce soft une aventure multijoueur. Vous serez donc en permanence quatre sur l’écran, que vous jouiez seul ou à plusieurs. En effet, même si vous n’avez pas assez d’amis pour prendre en mains les trois pads manquants (difficulté et financement accrus pour cette version PlayStation 2), les protagonistes vous accompagnant seront gérés par l’I.A. du jeu, qui est absolument catastrophique en solo. Donc si possible, choisissez l’option de la bande de potes si vous voulez vraiment y trouver un bon intérêt. Et même si vous parvenez à réunir toutes les pièces permettant de faire fonctionner ce jeu comme il se doit, une mauvaise surprise vous attendra quelques heures plus tard… On appelle ça « la fin ». Ainsi donc, il ne vous faudra pas plus de cinq heures pour finir ce jeu ; plaisant pour les enfants, insuffisant pour les autres.
Pas que des mauvais côtés…
Comme dit précédemment, ce soft à licence n’est pas aussi mauvais que les précédentes moutures, et pour cause, malgré les défauts inérants au jeu, ce dernier bénéficie néanmoins d’une réalisation digne de ce nom. Graphiquement, sans être le top niveau de ce qui se fait actuellement, c’est plutôt beau et les personnages sont, pour la plupart, bien modélisés. Le tout dans des tons colorés, fins et possédant une animation sans grande faille. Côté sonore, c’est du tout bon, avec de nouveaux thèmes bien servis et collant parfaitement à l’univers de
Shrek 2. On appréciera par ailleurs le fait que les doublages aient été faits par les mêmes acteurs que ceux du film ; un plus incontestable pour les fans de Fiona, l’Ane et autre P’tit Biscuit. La maniabilité quant à elle, aurait pu être revue à la hausse tellement elle est hasardeuse tout au long du jeu. Comprenez ici, des personnages qui ne sautent pas quand on leur demande, une IA catastrophique pour nos acolytes, une caméra souvent mal placé, et une ligne de vie capricieuse… De quoi irriter le Dalaï-Lama.
Vous l’aurez compris,
Shrek 2 n’est pas un hit mais il évite de tomber aussi bas que les précédents opus tirés de cette licence fleurissante. A défaut de proposer une grande durée de vie, ce
Shrek 2 possède néanmoins de quoi divertir un petit moment, si ce n’est un grand, pour les enfants.