Fort du succès de l’an passé rencontré par Tales of Symphonia sur GameCube, l’éditeur japonais Namco retente l’aventure européenne en décidant de sortir Xenosaga Episode II: Jenseits von Gut Und Böse, cette fois-ci sur Playstation 2.
Xenosaga II: Jenseits von Gut Und Böse, est un RPG développé par le même studio qui est à l’origine de Baten Kaitos, mais cette aventure se déroulera exclusivement sur Playstation 2. La grande saga
Xenosaga, prévue pour être une trilogie, à été créée par un scénariste de génie, Testuya Takahashi.
La redéfinition du Space Opéra
Faisons une petite rétrospective, courte et simple de cet homme de talent, qui a commencé son œuvre sur la Playstation, première du nom, avec le titre
Xenogears, inconnu de la grande majorité des joueurs en Europe, normal, puisque le titre n’a jamais connu de sortie plus loin que le continent américain. Son but est de créer, tout comme LucasArts l’a fait ou encore JRR Tolkien, un univers fantastique complètement nouveau. Un space opera, au scénario portant sur les morales du bien et du mal. Malheureusement, lors de sa toute première production sur Playstation, Squaresoft à l’époque n’avait pas totalement cru en lui, et ne l’a autorisé qu’à une seule production, pour faire vivre son imagination débordante. Le titre sort et connaît un certain succès au Japon et outre-Atlantique. Néanmoins, monsieur Testuya Takahashi, n’a pas réussi en un seul épisode à inclure toutes ses idées ; c’est pour cela que le scénario de
Xenogears va comporter pas mal de zones d’ombre. Heureusement pour tous les joueurs ayant goûté à l’aventure, les dirigeants de
Namco, vont trouver l’homme et lui donneront les moyens nécessaires pour développer son histoire. Ils ont eu raison de croire en lui, et de cette nouvelle collaboration va ressortir une trilogie, dont le premier épisode a déjà fait ses preuves. Mais une fois n’est pas coutume, l’Europe n’a pu toucher au titre que par une minorité de joueurs pratiquant l’import.
Namco est conscient du phénomène que le jeu suscite auprès des joueurs dans les pays où il est sorti. Aussi, à présent que nous autres européens aimons le genre RPG et après les réussites commerciales de leurs deux titres sortis en moins d’un an sur GameCube, l’éditeur tente cet année de conquérir le cœur des joueurs de nos contrées avec cette saga.
Hélas, il sera assez dur aux non connaisseurs de la saga de se lancer dans l’aventure, puisque
Namco nous sert le couvert directement avec le second épisode de cette trilogie. Pensant quand même au bien-être du joueur, l’éditeur propose avec le jeu, un DVD résumant l’histoire du premier épisode. Mais est-ce suffisant ? N’aurait-il pas plutôt été préférable d’inclure le premier épisode avec le jeu, Monsieur
Namco ? Enfin, on a déjà cet épisode et on ne va pas s’en plaindre, loin de là ! Même si certains puristes vont crier au scandale, déjà qu’à leurs yeux, traduire le jeu depuis la langue de Shakespeare perd beaucoup de son sens par rapport à la version originale. Le scénario, dont nous avons déjà dit quelques mots plus haut, vous mettra dans un univers qui cherche à percer dans une guerre opposant deux grands idéaux de notre monde, à savoir l’éternelle lutte entre le bien et le mal. Mais ici, cela est narré de façon très philosophique, on a même parfois l’impression d’avoir affaire à un psychanalyste, et c’est précisément cela qui donne tout son sens au jeu. La mise en scène des parties scénaristiques est une des grandes marques de fabrique du titre. Cependant, il faut remarquer, même si cela n’est pas trop grave, que le rapport entre le temps passé à jouer et celui passé à visionner les parties scénaristiques est assez mal géré et, à l’instar des derniers
Metal Gear Solid, on a quelques fois plus l’impression de participer à un film interactif qu’à un jeu vidéo. Contrairement à l’épisode un, sur Playstation 2, la réalisation globale du titre est beaucoup moins raide et propose une action bien plus présente, ce qui peut par moment, rompre la monotonie des scènes quelque peu trop longues en dialogue.
La guerre des étoiles
Heureusement pour outrepasser ces moments qui peuvent, malgré une histoire captivante, paraître quand même longs et interminables, le
gameplay du jeu est dynamique et propose aux joueurs des combats en temps réel, mais tout en gardant des bases du tour par tour. Ce mélange est quand même saupoudré d’une pointe de tactique. En effet, trois niveaux de coups directs, permettant de réaliser un seul et même combo, sont disponibles. Les niveaux sont représentés par des lettres, A, B et C. Ceux-ci sont retranscrits sur votre manette, via les touches carré, triangle et rond. Alors comment cela se passe-t-il une fois en jeu ? Au fur et à mesure que vous envoyez à vos adversaires des sorts et des coups au corps à corps, vous allez devoir faire, à l’aide des trois touches indiquées à l’écran, des combinaisons qui, selon leurs réussites, augmenteront plus ou moins, l’une de vos trois jauges de furie. Une fois les trois jauges remplies, vous aurez la possibilité d’effectuer un coup spécial, qui en contrepartie, vous prendra un tour de jeu. A ce moment-là, l’ensemble des protagonistes en combat pourra intervenir pour enchaîner comme il se doit l’ennemi, allant jusqu’à frapper sans relâche l’un des opposants lors d’un bref voyage dans les airs. Si, à première vue les combats peuvent sembler assez simples, il en est tout autrement, une fois au cœur de l’action. Là, les combats sont assez tendus, surtout si on ne les a pas suffisamment préparés auparavant. Un peu de tactique est quand même à envisager avant de commencer tout combat, surtout envers les boss, particulièrement coriaces. Aussi, est-il assez difficile de faire du leveling, comme on dit dans le jargon, en raison d’une construction quand même très linéaire du jeu. Une notion à bien prendre en compte tout au long de l’aventure.
Si le premier épisode de cette trilogie, pouvait passer pour un titre dépassé techniquement, même lors de son lancement, ce second opus a rattrapé, sur le plan technique uniquement, ce défaut. Même si la réalisation peut sembler bien au dessus, surtout au niveau du moteur physique, en étant moins rigide et en permettant plus de souplesse et jeux de lumière, tous les joueurs qui auront découvert la série en Import, ne pourront s’empêcher d’apporter leurs critiques concernant le
character design de cet épisode, qui perd pas mal de charme depuis la première sortie en 2003. Pour terminer, la partie sonore est toute aussi somptueuse et dynamique que lors de sa première apparition sur Playstation 2.