Sniper Ghost Warrior et Sniper Elite sont les principaux représentants des jeux entièrement dédiés à la pratique du snipers. Et c'est le second cité qui prend aujourd'hui une petite longueur d'avance avec un quatrième épisode qui s'améliore grandement par rapport au précédent.
On ne reprocherait pas à Rebellion de faire dans la prise de risque coté contexte pour sa série Sniper Elite, quitte à inventer un univers sorti de nulle part pour apporter un peu de neuf mais non, une fois de plus, c'est la WW2 et les nazis, avec toujours le pauvre Karl Fairburne qui va devoir dégommer les rangs adverses avec son bijou. Au bout de quatre épisodes et vu le nombre d'opérations effectuées (et les brouettes de cadavres laissées derrière lui), on pourrait limite penser que ce lieutenant soit capable de gagner la guerre à lui tout seul mais qu'importe vu que le scénario, on s'en fout, les PNJ, on s'en fout, et les cinématiques tout autant. La qualité n'est pas là et heureusement, l'essentiel de l'expérience non plus.
La principale évolution de Sniper Elite 4 par rapport à ses trois prédécesseurs, c'est l'arrivée de vraies zones ouvertes. Le troisième avait déjà commencé à emprunter cette voie tout en gardant une certaine linéarité mais cette fois, on y est. Chacune des huit missions sera composée d'une seule et unique carte de taille notable, que l'on pourra explorer comme bon nous semble ce qui forcément nous permettra de choisir notre approche. D'ailleurs, au début de chacune, il sera possible d'accepter quelques missions annexes à effectuer si vous le souhaitez sachant que cela permettra de grappiller un peu plus d'expérience, où l'on pourra tous les quelques paliers s'offrir une nouvelle compétence (ou plutôt un petit bonus) qui ne changera pas tellement la donne mais qui reste bon à prendre. Cela vaut également pour le matos à acheter ou à améliorer : par le choix d'un certain sens du réalisme, ne pensez pas vous transformer en espèce de Rambo invincible après quelques missions.
Décors et missions variées sont donc au rendez-vous, avec un rendu bien meilleur que le troisième (qui était cross-gen on rappelle), sans non plus être ébouriffant dû à une froideur ambiante, notamment par manque de jolis effets de lumière. C'est joli et détaillé certes, davantage à certains moments que d'autres, mais jamais renversant si l'on excepte la distance d'affichage très correcte et forcément essentielle pour un jeu du style. On nous avait promis une compatibilité PS4 Pro et c'est difficile de se rendre compte de l'apport vu que ça reste en 1080p natif dans tous les cas, sans jamais aller jusqu'au 60FPS. On rajoutera que les temps de chargement ont le mérite d'être très court et pour les deux du fond que ça intéresse : il y a une option pour y jouer en 3D.
Mais ce qui fait de Sniper Elite 4 le meilleur épisode de la série, c'est indéniablement le travail de fond, et la preuve que les équipes ont écouté les retours des joueurs. Le level-design est beaucoup plus réfléchi et il n'y a désormais jamais une seule route pour arriver à ses fins, sachant que les possibilités de votre matériel sont aussi plus importantes, la plupart des choses dans vos poches pouvant avoir deux effets au choix, comme la grenade classique ou l'option pour la coller à l'ennemi. Et il y a fort heureusement l'IA qui a ENFIN subit une refonte. Terminé la facilité où l'on shootait deux trois mecs au fond avant d'aller se planquer le temps qu'ils arrivent. Maintenant, ils réagissent enfin sérieusement à la vue d'un cadavre, sont capables de vous voir de très loin, visent très bien et font surtout super mal. Et ça, c'est juste pour les troufions de base car on n'échappe pas aux rangs du dessus qui interviennent très vite, du général capable de rameuter des troupes à plusieurs centaines de mètres, les snipers qui peuvent vous dégommer sans problème, sans parler de ceux équipés de roquettes ou pire encore avec les chars.
Bien sûr, on n'échappe pas à quelques aléas pour ne pas devenir fou mais plus que jamais, il faut maintenant analyser et éviter de faire le bourrin pour ne pas retourner au dernier checkpoint. Une colline, et ça peut être la fête aux kill-cam façon Mortal Kombat (toujours aussi jouissif), même si le corps ennemi gardent encore quelques zones de tranquillité. Une balle dans le genou ? Le solide nazi tombe au sol puis se relève tranquillement pour s'enfuir. Et bien sûr, on n'échappe pas à l'importance du bruit, vous obligeant parfois à attendre une détonation qui revient périodiquement, même si le mieux reste de provoquer vous même du bordel pour ensuite shooter en paix une masse d'opposants qui sauront à peine d'où vient l'ordure qui démolit leurs rangs. Quelques reproches restent au programme, à mettre sur la liste en vue d'un éventuel cinquième épisode, comme les zones d'explosion bien faiblardes (souvent frustrant quand vous vous attendez au triple-kill) ou encore l'étrange impossibilité de voler un véhicule, ce qui n'aurait pas été de refus lorsqu'on doit traverser la totalité de la map parce qu'on a oublié un objectif annexe.
S'il reste donc imparfait, Sniper Elite 4 a le mérite d'être généreux du coté du contenu. On pestera devant les bonus de précommande qui nous bloque l'accès à certaines armes et à une mission inédite (le fameux assassinat du Führer) mais dans l'ensemble, il y a largement de quoi faire, et même avec simplement la campagne. Selon votre style, une seule mission peut vous prendre facilement une heure de votre temps, sachant qu'une fois terminé, on peut la refaire avec des défis supplémentaires, et bien évidemment dans une difficulté supérieure pour ceux qui ont les testicules bien accrochées. Car au niveau « Hardcore », c'est presque la folie au point de passer trois à quatre fois plus de temps sur chaque mission : absence de radars à l'écran et donc impossibilité de marquer les ennemis, prise en compte du vent, absence d'indicateur pour garantir le kill à coup-sûr, la vie qui ne remonte plus automatiquement, emplacement des missions effacées de la carte… Uniquement dédié à l'élite qui passera par le stand de tir pour connaître son matos sur le bout des doigts, même si vous pouvez opter pour une difficulté à la carte en trifouillant les options.
D'ailleurs, on notera qu'il est possible de faire toute la campagne en coopération à deux (uniquement en ligne, comme tout le reste du jeu), ce qui n'est pas forcément en adéquation avec ce type de progression très solo mais ça a le mérite d'être présent pour ceux qui aiment. On ajoute à cela le mode Survie jouable à quatre assez amusant mais un peu vite expédié (12 manches à chaque fois, et seulement trois cartes) ainsi que l'habituel multi compétitif, qui est une assez bonne surprise. On passe à six cartes, ce qui peut paraître peu, mais qui ont le mérite d'être de très grande taille, avec là encore un certain travail sur l'architecture pour faire en sorte de ne jamais trouver la « planque ultime », et donc d'être toujours aux aguets pour ne pas se faire prendre à revers.
Le style permet également de changer un peu l'expérience des FPS/TPS annuels car même si l'on a un matos classique (pistolet, mitrailleuse et pompe), la prédominance du sniper qui peut facilement one-shot oblige à prendre son temps, au point d'être surpris de voir parfois passer une vingtaine de secondes sans un seul kill sur la map, chacun avançant à tâtons où recroquevillé dans son coin en attendant de voir une tête émergée. Qui plus est, outre le deathmatch classique ou en équipe ainsi que la capture de zone radio, le jeu offre deux modes originaux que vous ne retrouverez pas dans votre Call of ou Battlefield du moment. Le premier privilégie le skill, là encore seul ou en équipe, et ce n'est pas le nombre de kills qui fait remporter la victoire mais le cumule de la distance pour chacun de vos frags. Pas de place pour le corps-à-corps ici. L'autre se montre encore plus tactique (mais limité à quatre maps) puisqu'on découpe ici la carte en deux, chaque équipe restant dans son camp pour se la jouer 100 % snipe au loin.
Les plus
Les moins
+ Les maps enfin ouvertes
+ Possibilités plus nombreuses
+ L'IA plus dangereuse
+ Difficulté à la carte
+ Des cartes travaillées
+ Le plaisir des kill-cams
+ Bonne durée de vie
+ Multi assez complet
- Manque de pêche visuelle
- Pas de cycle jour/nuit
- Pas de véhicules
- Scénario toujours osef
- Persos sans charisme
- Pas vraiment de progression du perso (autant en solo qu'en multi)
- Quelques imprécisions (notamment quand on se plaque contre un mur)
Conclusion : Après trois tentatives pour peu à peu dessiner la licence, Rebellion tient enfin le bon bout avec Sniper Elite 4 qui se place comme le meilleur épisode de la franchise (et le meilleur jeu de snipe actuel), reprenant tous les bons aspects pour maintenant les enrichir aussi bien dans la campagne que le multi. Des défauts perdurent pour l'empêcher de briller au firmament mais si vous êtes fans, vous pouvez foncer.
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