CI Games (plus communément appelé City Interactive) arrive avec un nouveau massacre en ce mois de juin.
Sortir un jeu en plein E3, ce n'est généralement pas franchement bon signe. Ces dernières années, on a pu s'en apercevoir avec
Remember Me, ou encore
Dungeon Siege III qui, sans être foncièrement mauvais, cherchaient surtout à se faire oublier de la presse. Mais si CI Games a aussi cherché à fonctionner de la même façon, c'est aussi et surtout parce que l'éditeur d'Europe de l'Est était bien conscient de ce qu'il avait entre les mains, et a surtout voulu l'évacuer. Déjà, lors de sa première apparition à la GamesCom 2013, on en disait du mal, et ce ne sont pas quelques mois supplémentaires qui ont malheureusement fait la différence. Car oui,
Enemy Front est un mauvais jeu, un mauvais FPS, qui propose de surcroît une mauvaise histoire. C'est dommage, car le postulat de départ est plutôt prometteur : on incarne un reporter de guerre qui décide de s'intéresser aux résistants polonais, et notamment à ceux se pressant du côté de Varsovie.
Mais n'est pas
Call of Duty qui veut, et
Enemy Front nous le fait douloureusement découvrir à chacun des instants que l'on passe avec lui. Tout passe au broyeur : du doublage au gameplay, il n'y a pas un seul moment de répit. Les cinématiques sont ridicules, on a l'impression que les comédiens n'avaient pas le jeu en face d'eux, et qu'ils se sont contentés de lire des lignes de textes sans queue ni tête. Mais le gros problème de ce produit se situe pourtant ailleurs : non content de massacrer une époque de l'histoire déjà mainte fois utilisée au début des années 2000, le titre pèche aussi par son gameplay à côté de la plaque. Le jeu propose deux façons d'effectuer une mission : celle plutôt douce, et l'autre où vous pouvez y aller franchement. L'ennui, comme dans
Wolfenstein : The New Order, c'est que l'I.A. n'est tout simplement pas adaptée à la première solution, et que les pics de difficulté incompréhensibles posent problème pour la seconde.
Les ennemis (des Allemands, bien que vu le peu de signes nazis, on a un peu de mal à le savoir) vous voient à travers les murs, ils peuvent également vous tirer dessus alors que vous êtes caché derrière un obstacle. Si vous arrivez à survivre, alors vous pouvez simplement vous mettre face à un couloir pour attendre patiemment que vos amis allemands se pointent devant votre viseur. Une fois que vous avez définitivement arrêté de tenter de comprendre quelque chose à la logique de vos adversaires, vous pouvez plutôt vous concentrer sur les phases d'infiltration où vous êtes amené à utiliser un sniper qui est sans doute la seule réussite du jeu. Le fait qu'il s'agisse des mêmes développeurs que
Sniper Ghost Warrior explique sans doute cela, mais cette qualité parait bien maigre à la vue du résultat final. Enfin, histoire d'être vraiment complet,
Enemy Front utilise le CryEngine, que l'on a aussi vu dans
Crysis 3. Et il faut admettre que graphiquement, on a clairement du mal à s'en rendre compte, le tout premier
Call of Duty faisant même parfois mieux.
Les plus | Les moins |
+ Les phases en sniper
| - C'est vraiment vilain
- Les doublages
- Une I.A. ? Où ça ?
- Les pics de difficulté |
Conclusion : Enemy Front n'est pas simplement un mauvais jeu que l'on aurait tenté de nous refourguer en douce, c'est surtout un désastre visuel, une catastrophe au niveau de son gameplay, et malgré toute la bonne volonté qu'on aimerait y mettre, ce n'est jamais drôle. Sur consoles comme sur PC, fuyez à grandes enjambées.