Au départ uniquement prévu sur PC, The Elder Scrolls Online n'aura pas attendu bien longtemps avant d'être annoncé sur consoles. Mais peut-il pour autant amadouer les fans de la série et les adorateurs du genre ?
En bêta depuis de nombreux mois, mais surtout en développement depuis des années,
TES Online est le bébé de
Zenimax Studio, maison-mère de
Bethesda. Mais face à la longue baisse des abonnés de
World of Warcraft, les échecs retentissants de nombreux gros projets comme
Star Wars : The Old Republic,
Tera ou encore
Final Fantasy XIV (certes relancé deux ans plus tard), ce énième MMORPG peut-il réellement s'en sortir dans une jungle trop souvent encombrée par des clones ou des projets sans saveur ? Pas si sûr, mais cet essai bien au calme durant la GamesCom a toutefois eu le don de nous rassurer sur beaucoup de points. L'aventure commence du côté de la personnalisation qui se veut complète au possible avec tout un tas de choses à modifier. On retrouve ici des inspirations à la saga que ce MMO représente, et outre la taille de toutes les cellules du corps de notre avatar (ou presque), on peut également gérer la couleur des yeux, des cheveux… du classique, mais toujours très détaillé.
Une fois en possession d'un avatar relativement beau, on peut commencer à s'aventurer dans Bleakrock Isle. Une île enneigée, qui prend ses inspirations de la zone de départ du cinquième épisode de la saga, puisque situé dans les alentours de Bordeciel. Ici, pas encore question de ces gros oiseaux terrifiants, on va en effet devoir alterner entre des services auprès des habitants de petits villages isolés et notre quête principale. Une quête principale qui n'est pas sans rappeler celle de n'importe quel
Elder Scrolls avec un personnage lambda qui est propulsé héros d'un monde (même s'il ne le sait pas encore au début de votre épopée). On débute notre ascension vers la gloire à un niveau local, mais sans pour autant être face à un MMORPG classique.
En effet, si la quête principale vous mène toujours d'un point A à un point B, vous êtes seul lorsqu'il s'agit de trouver des quêtes secondaires. Pour cela, il faut venir parler aux habitants des villages que vous traversez. Ceux-ci dialogueront avec vous, tous n'auront pas forcément de missions à vous donner, et la présence de quêtes possibles n'est d'ailleurs pas indiquée au-dessus de leurs têtes (le célèbre point d'exclamation). Grâce à cela, vous gagnerez en popularité, ou au contraire, vous ferez détester. Tout dépend finalement de vous et les développeurs de
Zenimax Online ont tenu à vous faire vivre le même genre d'aventure que dans la saga solo : la vôtre. Une aventure unique, que vous seul pourrez vivre, chaque expérience étant différente d'une autre. C'est en tout cas la promesse qui ressort de cette démo, même si les quêtes secondaires auraient gagnées à être plus pertinentes, moins génériques : on n'échappe en effet pas aux fedex (aller, repartir, revenir…) ou aux trop classiques missions du type « tu dois tuer X araignées pour me récupérer Y peaux ». Mais l'expérience n'étant clairement pas complète, on se gardera bien de juger clairement ce point.
En plus de cette destinée,
The Elder Scrolls Online compte également se différencier des autres avec son gameplay et son interface un poil différents de ce à quoi on a l'habitude de faire face. Ici, on reprend quasiment tout de Skyrim : pas de minimap, une simple boussole avec des points vous signifiant l'emplacement des objectifs autour de vous. On retrouve aussi une barre d'action en bas de l'écran et réduite au minimum avec seulement quelques pouvoirs disponibles et qui s'additionnent aux attaques de base (des coups d'épées, de bâton, de bouclier ou encore d'arc). C'est assurément la tendance du moment dans les MMO, et c'est ce qui rend le gameplay plus nerveux. Dans le cas de notre intéressé, celui-ci s'apparente à ce qui se fait déjà sur
Guild Wars 2. Il n'y a certes pas les combos, mais on peut sélectionner rapidement une attaque pour l'ajouter à un coup bien senti avec son arme blanche, pour ensuite se protéger (au moins en partie) d'une attaque ennemie avec son bouclier. Bon, ça n'est pas autant dynamique que sur le titre d'ArenaNet, mais le résultat reste intéressant dans l'ensemble. L'autre élément à noter du coté du gameplay réside dans ses deux vues possibles. Celle à la troisième personne avec une sorte de vue sur l'épaule (qui se révèle être une vue plus centrée avec une cible lorsque l'on étend plus en arrière la caméra), et celle à la première personne.
Autant vous prévenir : on ne sait pas dans quel monde vivent les développeurs, mais malgré toute la bonne volonté que l'on veut mettre, ce n'est clairement pas jouable. Dans un jeu du genre, jouer à la première personne pose réellement problème tant on manque de visibilité, encore plus dans le cas de
The Elder Scrolls Online et des désirs de ses créateurs. Le monde s'annonce riche, et lorsque l'on s'amuse à visualiser la carte, celle-ci s'annonce vaste, très vaste. Chaque région que vous avez pu découvrir au sein des jeux solo semble présente, et la vue à la première personne empêche de créer ce sentiment propre aux MMO : une liberté sans aucune limite. Mais le titre de Zenimax Online se heurte également à une autre limite : ses graphismes. Déjà dépassé visuellement vu le moteur daté,
The Elder Scrolls Online aura donc pour lui son background illustrant la Deuxième Ère, à défaut d'animations dignes de 2013 (et donc 2014).
Impressions : Si la bêta de The Elder Scrolls Online bat son plein sur PC, il faut admettre que ce nouvel essai nous a tout de même rassurés en se révélant satisfaisant. Toujours autant à la ramasse graphiquement, le titre pourra tenter de se confronter à la concurrence en proposant une interface un peu différente et un gameplay orienté action, tout en laissant le joueur se forger une destinée de A à Z sans le presser.