Depuis le 05 Novembre 2013, le fameux titre de 4AGames est enfin disponible pour les utilisateurs du système d'exploitation libre et open-source*, même si le seul moyen d'y jouer est pour l'instant une plate-forme propriétaire*** et closed-source**. Vous pouvez dès à présent après avoir installé Steam pour Linux acheter le jeu et le télécharger avant d'y jouer. Bien évidemment, si vous possédez déjà le jeu sous Windows, vous pouvez directement lancer le téléchargement.

La configuration minimale requise est :



Cependant pour pouvoir pleinement profiter du jeu, il faudra vous équiper de :



Ces spécifications vous semblerons peut-être moins élevées par rapport à celles exigées sous Windows, mais il semblerait que ce soit parce que la totalité des effets permis par D3D 11 sous Windows n'aient pas été portés sous Linux. Certains effets de tesselation en particulier manqueraient à l'appel.

De ce fait, à configurations égales, le jeu tournerait en effet mieux sur Linux que sur Windows, ce qui apparaît comme étant logique puisque le moteur du jeu sous Linux, bien qu’apparemment natif n'a pas autant de choses à faire que sous Windows. Il y a donc un effectivement un gain de performances qui peut se traduire par un nombre d'images par seconde plus élevé mais le jeu ne sera pas aussi beau qu'il l'est sous Windows, sans pour autant qu'il y ait un gouffre :

http://www.overclock.net/t/1439965/metro-last-light-windows-vs-linux-graphics-comparison

Et une petite vidéo de gameplay :



Comme on peut le constater, certains effets de lumière et de post-processing semblent absents, et les textures en général "plates" trahissent l'absence de tesselation. Toutefois la version Linux est sans doute l'un des jeux les plus visuellement abouti jamais sorti sur un système Linux.

Pour en finir avec l'aspect graphique de la chose, on déplorera l'absence d'un écran de configuration des options graphiques en bonne et due forme, remplacé par une barre et un curseur autrement moins flexible, le seul moyen de jouer avec les graphismes du jeu se résumant à faire bouger le curseur de "Faible" à "Maximum".
Ajoutons également qu'à l'heure actuelle, il est recommandé d'être équipé d'une carte graphique NVIDIA, et bien que cela ne soit pas mentionné il vaut certainement mieux installer la dernière version du pilote propriétaire NVIDIA (derniers pilotes 331.20 ) pour faire tourner le jeu sans problème. Pour les détenteurs d'une carte AMD, 4AGames indique qu'il est nécessaire d'installer la dernière version beta de Catalyst, le pilote propriétaire pour pouvoir seulement lancer le jeu. D'après certains retours d'utilisateurs, l'expérience ne serait jusque là pas satisfaisante considérant les capacités de leur matériel. Heureusement, le développeur serait en pleine coopération avec les équipes d'AMD pour résoudre la situation au plus vite.

Enfin, d'un point de vue plus global, Metro Last Light reste le premier FPS récent d'envergure à être officiellement porté sur Linux, et il est loin d'être techniquement l'un des moins ambitieux. Même si il ne fait cependant aucun doute que ce n'est là qu'une première étape vers SteamOS, le système d'exploitation de Valve s'appuyant sur le noyau Linux et devant être embarqué sur les prochaines Steam Box, l'événement mérite d'être mentionné.
Soulignons aussi que malgré le fait que tout ceci s'articule surtout autour de solutions propriétaires aux sources fermées, le bénéfice pour l’écosystème Linux pourrait être substantiel notamment au travers de pilotes de plus en plus performants, capables de rivaliser avec leur équivalent sous Windows.

Ainsi le mouvement initié par Valve en vue de gagner son indépendance vis-à-vis de Windows et de ses velléités de verrouillage à la Apple profite donc de manière indirecte à Linux.

Il faut en effet se rappeler que c'est sans doute Windows Store qui est à l'origine des critiques acerbes (et parfois injustifiées) du PDG de Valve à l'encontre de Windows 8. L'entreprise qui considère qu'à terme le risque est trop grand de voir les utilisateurs se contenter de Windows Store pour acheter et gérer leurs jeux tentent donc au maximum de voler de ses propres ailes en proposant son propre système, voire son propre matériel. Mais attention, une partie non négligeable des joueurs PC étant traditionnellement opposés au modèle des consoles pour des raisons plus ou moins légitimes, Steam aurait peut-être tout intérêt à ne pas trop s'éloigner de son segment de base...

Cela étant, ne laissons pas ces considérations assombrir notre joie ! Metro Last Light est disponible sur Steam Linux pour 29.99€. À tous ceux d'entre vous qui souhaitent voir plus de jeux d'envergure sous Linux : C'est le moment de soutenir les développeurs et de leur montrer que les systèmes Linux sont des plate-formes tout à fait viable pour le gaming ! Plus de jeux sous Linux, ça veut dire moins de gens qui hésiterons à se séparer de Windows. C'est peut-être le moment de commencer à dual-boot !

*Open-source : Se dit d'un logiciel dont le code source est accessible à tous, permettant ainsi à ceux qui en ont les capacités de s'assurer que le programme créé à partir de ce code n'est pas dangereux, et même d'améliorer ledit programme ! Contrairement à ce qu'on pourrait croire au premier abord, un programme au code source ouvert a donc bien plus de chances d'être moins vulnérable, vu qu'il y a plusieurs milieux de paire d'yeux pour repérer le moindre défaut !
**Closed-source : Se dit d'un logiciel dont le code source est inaccessible/fermé. Ces logiciels, bien que constituant la moyenne sont potentiellement dangereux, car on ne sait pas exactement ce qu'ils font ni comment. De plus, l'expérience prouve qu'ils ne sont pas forcément plus sûrs parce qu'ils "cachent" leur code source. De tels programmes sont également difficile à maintenir à jour au cas où l'entreprise qui les a créé met la clé sous la porte ou décide de ne plus s'en occuper.
***propriétaire : Se dit d'un logiciel dont la licence ne permet pas qu'il soit librement redistribué. On ne peut donc en faire usage que dans certaines conditions et on ne peut pas emprunter des bouts de son code ailleurs, ni le modifier. À noter qu'un programme peut tout à fait être open-source mais avoir une licence propriétaire.