Annoncé en grande pompe lors de l’E3 2013 du géant américain, Quantum break est ensuite rentré en hibernation pendant une petite année, jusqu’à la Gamescom 2014. C’est alors que le jeu s’illustre à travers une longue séquence de gameplay. En 2015, la production de Remedy revient à la charge grâce à un casting transfiguré : Shawn Ashmore (X-men), Dominic Monaghan (Lost) ou encore Aiden Gillen (Games of Thrones) rejoignent la partie pour une expérience qu’on annonce époustouflante : une série live action regroupant l'intégralité du casting accompagnera la sortie du jeu. Mieux encore, les deux médias seront intimement liés. Aujourd’hui, après des années d’attente et d’espoir, Quantum Break est enfin là. L’attente en valait-elle la chandelle ?

Dans Quantum Break vous incarnez donc Jack Joyce, frère du brillant physicien William Joyce. Paul Serene, l’ami d’enfance de Jack, l’appelle un soir d’octobre 2016 pour lui faire part de son incroyable découverte dans le centre de recherche de Monarch Solution.
C’est là que vous entrez en jeu. Premières minutes, premières impressions.
Visuellement, le jeu offre un rendu convaincant, bien qu’on en attendait un peu plus. Une légère impression de flou vient entacher l’ensemble, même si l’on s’en accommode rapidement. Les couleurs pourront également choquer certains joueurs : elles sont ternes, très ternes. Un parti pris assumé par les développeurs. Ce choix ne m’a pas spécialement dérangé, au contraire, il apporte une esthétique particulière au jeu, comme l’avait fait Alan Wake quelques années plus tôt, grâce au choix d’images sombres pour créer un sentiment d’oppression et de tension constante. Le pari est donc réussi de ce côté-là. La gestion des lumières est très réaliste, et certaines scènes frolent le photoréalisme. Malgré ces bons points, le jeu souffre de quelques défauts cosmétiques – hélas récurrents sur Next-Gen – A commencer par un affichage tardif de certaines textures. De plus, dans certains passages, le clipping d’éléments (notamment la végétation) se fait légèrement sentir. Dommage, car l’aliasing se fait relativement discret et le framerate, bloqué à 30fps, reste imperturbable tout au long de l’aventure. Là où le jeu tire son épingle du jeu, c’est grâce aux effets du temps qui interviennent un peu plus tard dans l’aventure. Je n’en dirai pas plus, mais qu’ils soient liés à l’environnement ou aux pouvoirs du personnage, ils sont tout simplement impressionnants. Il m’est même arrivé parfois de me dire « Mais comment ont-ils fait ? ». Toutes ces particules en mouvement ou figées, qui s’entrechoquent d’une manière plus que crédible grâce à l’usage d’un moteur de collision extrêmement pointu permettent un rendu graphique saisissant. Réellement bluffant. Vous l’aurez compris,
le jeu, visuellement parlant, impressionne lorsque les scènes s’y prêtent. Lors des passages « de transition », le jeu est beaucoup moins impressionnant et montre les limitations techniques de la plateforme. On notera tout de même une attention toute particulière apportée aux détails et à la modélisation des différents éléments. Il vous sera rare de retrouver deux fois le même objet, placé dans la même configuration : un détail qui ne laissera pas indifférent. Quant à la modélisation des personnages, elle est excellente. La retranscription des expressions faciales est très satisfaisante, et elle permet une meilleure immersion dans l’histoire.
Un mot sur les doublages français, qui sont d’un excellent niveau, même si la synchronisation labiale laisse parfois à désirer, rien de franchement dérangeant.
Remedy nous a habitué à du classique pour ses TPS. Alan Wake, qui a su conquérir presse et joueurs sur la durée, pour devenir aujourd’hui un jeu culte, souffre néanmoins d’un défaut et pas des moindres : un gameplay répétitif et limité. Avec Quantum Break, Remedy a mis toutes les chances de son côté afin d’offrir plus de diversité. Jack Joyce, que vous incarnez pendant la quasi-totalité de l’aventure, peut utiliser de nombreuses armes à feu. Elles sont toutes dotées d’un feeling satisfaisant et permettent des approches différentes. Si le gameplay s’arrêtait ici, il serait en effet répétitif. Heureusement,
le héros acquiert au fil de l’aventure des pouvoirs temporels divers et variés : l’arrêt temporel permet de figer un ennemi dans le temps afin de lui infliger des dégâts, la vision temporelle offre la possibilité de voir les ennemis à travers les murs (uniquement lorsque le personnage est immobile). L’esquive temporelle se rapproche du pouvoir présent dans InFamous : Second Son, elle permet d’accélérer sur une courte distance. Le bouclier temporel vous sera précieux sous le feu des ennemis, vous offrant quelques secondes de répit dans une scène de chaos temporel. D’autres pouvoirs sont également présents, comme une déflagration temporelle qui crée une onde de choc ou encore la possibilité de courir un temps limité alors que vos ennemis restent quasiment immobiles. Tous ces pouvoirs se rechargent avec des délais différents, ce qui vous oblige à jongler entre ces derniers. Ces compétences permettent de
dynamiser les combats et de casser une lassitude qu’on sentait doucement s’installer. Petite ombre au tableau, le système de couverture, parfois approximatif. Il a cependant l’avantage de forcer le joueur à toujours être en mouvement, et ainsi faire usage de ses pouvoirs. Le joueur jouit alors d’une incroyable sensation de puissance, même si certains ennemis vous donneront du fil à retordre, de par leur excellente résistance aux dégâts et leur capacité d’adaptation à la situation. La difficulté est relativement classique, avec quelques passages qui vous demanderont peut-être quelques morts avant d’arriver à vos fins. Grâce à des particules de chronons, dissimulées dans les différents niveaux que vous traverserez,
il vous sera possible d’améliorer chacun de vos pouvoirs avec à chaque fois 3 niveaux : une bonne marge de progression donc. Ces pouvoirs sont également utilisés lors de quelques passages de plateforme répartis un peu partout dans l’aventure. Ces passages sont anecdotiques mais ont le mérite d’exister. Quantum Break réussi donc à allier un gameplay classique, si cher à Remedy, en y ajoutant quelques touches d’originalités bien senties, pour offrir des sensations de jeu grisantes.
La série Quantum Break, une réussite.
Comme à son habitude, Remedy a eu la bonne idée d’intégrer à son jeu un nombre impressionnant de collectibles : documents, enregistrements audio, mails etc. Ceux-ci sont d’excellente qualité et permettent de comprendre mieux l’univers et les personnages. On remarquera également les nombreux clins d’œil, tantôt en rapport à Alan Wake, tantôt à Max Payne, qui feront sourire les fans du studio finlandais.
Le soft de Remedy adopte un déroulement de l’histoire par acte (au nombre de 5). Chaque acte est suivi d’un épisode de jonction : celui-ci vous met dans la peau de Paul Serene, ami d’enfance de Jack, qui devient rapidement son ennemi juré. Dans ces épisodes de transition, très courts, vous serez confronté à des choix moraux. Bien qu’ils paraissent très contradictoires, l’issue du scénario restera la même. Ces choix ne viendront pas chambouler l’histoire qui vous happe depuis quelques heures. Suite à cet épisode de jonction,
il vous sera proposé un épisode en live action, d’une durée d’environ 20 minutes. Ils sont au nombre de 4 et s’intercalent entre chaque acte. Certaines scènes de la série s’adaptent en fonction des divers éléments cachés que vous aurez découvert (ou non) dans l’acte précédent. Cette mini-série, d’une qualité plus que correcte compte tenu de l’œuvre, permet d’enrichir le scénario initial du jeu et d’apporter de la profondeur aux différents personnages. On comprend mieux les agissements de chacun et les motivations de certains personnages à faire ce qu’ils font. Même si cette série est dispensable, je vous conseille vivement de la visionner : elle profite d’effets spéciaux convaincants et d’acteurs reconnus qui incarnent à merveille leur rôle.
En tout et pour tout, compter entre 10 et 12h de jeu (série comprise) et en lisant les fichiers récupérés. Comptez une quinzaine d’heures pour le 100%. Vous pourrez ensuite rejouer les épisodes de jonction pour sélectionner les autres choix et ainsi récupérer facilement quelques succès supplémentaires. Le scénario, de base, est traité de manière soignée et la narration ne vous perd jamais en chemin. Le sujet est passionnant, et chaque action, chaque geste et chaque parole s’emboîtent parfaitement avec le reste de l’histoire : important lorsque l’on parle de voyages dans le temps. On attendait Remedy sur le scénario et la narration, le studio a répondu présent.
On pourra être légèrement déçu par la fin, assez vite expédiée. C’est d’autant plus dommage qu’elle profite d’un combat final retord qui vous demandera un bon timing et quelques réflexes. On se réjouira tout de même de l’ouverture de la fin, qui nous laissera entrevoir assez aisément une suite aux aventures de Jack Joyce.

Assurément, Quantum Break ne laissera pas indifférent. Certains le trouveront trop générique, mais en réalité, l’oeuvre de Remedy possède de nombreuses subtilités qui resteront invisibles pour bon nombre de joueurs. Servi par une réalisation de haut vol, Quantum Break réussi le pari d’offrir une expérience cross-média aboutie. Le gameplay, grisant grâce aux pouvoirs temporels de Jack Joyce, laissera tout de même un goût d’inachevé, pour preuve les animations rigides du personnage ou encore le système de couverture perfectible. Mais comme toujours avec Remedy, on préférera retenir les gros points forts du titre, plutôt que les petites erreurs, et on se retrouve face à un jeu solide, doté d’une narration de haut vol et d’une esthétique unique. Alors Jack, peux-tu aller dans le futur et nous ramener Quantum Break 2 ?
Pour mon premier test, j'attends vos retours : avis, conseils, critiques...bref, tout ce qui serait bon à prendre
Et j'attends aussi vos retours sur le jeu ! 
[img=taille,le mieux serait de 500à700]image[/img]
Tes images sont pas centrés.
au final on se retrouve, QB est un jeu unique en son genre et l'expérience qu'il procure rattrape beaucoup d'erreurs
Par contre, sur le cas Paul Serene, je trouve au contraire qu'il incarne à la perfection son rôle (enfin, Aiden Gillen), les doublages je les ai vraiment trouvé bon, après n'ayant pas fait le jeu en vo, je ne peux pas comparer...
Dans la foulée je suis en train de faire Alan Wake, et on sent vraiment l'esprit Remedy, je ferai peut-être une petite critique quand je l'aurai fini. Ce quantum break donnera certainement l'idée à certains de faire Alan Wake s'ils ne connaissent pas