A l'époque du duel fratricide entre les 16 bits de Nintendo et Sega, la question de la notation des jeux était assez simple. Si pendant les premières années de vie de la Super Nintendo tout le monde salua l'ingéniosité de la manette de la firme de Kyoto, les différences entre les deux rivaux se faisaient principalement à coups d'exclusivités et de concepts diamétralement opposés les uns aux autres. Le seul signe distinctif immédiatement visible, à savoir le contrôleur, disparu complètement avec la sortie de Street Fighter II. Comme cela fut le cas avec l'arrivée de la 3D, les développeurs n'avaient comme seules préoccupations que les limitations du hardware et le renouvellement des concepts de base du jeu vidéo.
Tout était très clair aussi bien pour les studios de développement (et leur politique de multi portages), que pour les rédacteurs et critiques. A partir du moment où les constructeurs proposaient des contrôleurs assez similaires, noter un jeu était relativement aisé. Plusieurs angles de critiques étaient envisageables mais le gameplay restait quoiqu'il en soit, assez semblable et n'était pas sujet à d'importantes discriminations entre telle ou telle marque.
Depuis l'introduction sur le marché de la Nintendo DS, le système de critique et de notation a volé en éclat. En effet, comment comparer un jeu optimisé pour la DS à une version plus classique ? Comment noter un nouveau concept tel que Nintendogs qui s'il prend son inspiration dans le classique Tamagochi, va beaucoup plus loin dans l'interaction mais aussi, et c'est là tout le paradoxe, dans la simplification de l'interface entre le jeu et le joueur ? Famitsu a tranché dans le vif en décernant un 40/40 au titre de Nintendo. Mais alors qu'en sera t'il des prochains titres faisant appels à de nouvelles idées et utilisant tout le potentiel ludique de cette console ? En effet, si aucun des jeux actuels ne peuvent être utilisés à titre de comparatifs, va t'on assister à un florilège de 40/40 ?
Les choix de Nintendo posent donc inévitablement le problème de la notation des jeux. Est-elle encore crédible, viable, voir tout simplement envisageable ? Comment être juste avec une machine moins performante mais proposant un gameplay et une expérience inédite et unique ? Car bien au delà de la vision de notre constructeur préféré, des modifications qu'il apporte pour le plus grand bien à une industrie se mordant la queue depuis quelques années et du dynamisme certains que cela va entraîner, se pause le problème d'une nouvelle façon d'appréhender non seulement les titres exploitant les technologies de Big N mais aussi ceux des deux autres concurrents. Est-on en droit d'affirmer que seules les nouveautés de la Revolution seront intéressantes car les seules à profiter des fonctions inédites du nouveau contrôleur ? Evidemment, une pensée aussi simpliste serait un non sens mais aussi une preuve de méconnaissance totale de l'histoire vidéoludique. Mais alors, comment va t'on pouvoir comparer les trois nouveaux formats ? Au delà de cette interrogation, il est devient légitime de se questionner aussi sur les portages classiques et de définir la façon la plus juste de les intégrer dans un système de notation.
Les nouvelles interfaces entre le joueur et la machine n'ont pas fini de faire parler d'elles et de pauser de nombreux problèmes, non seulement aux créateurs mais aussi aux critiques généralistes. Il semblerait que nous soyons visiblement à l'aube de grands changements. Pour Nintendo Gamers, il en sera évidement tout autre puisque, comme cela est déjà le cas, seule la création, la durée de vie, le fun et l'interaction seront pris en compte. Plus que jamais, notre spécificité marquera la différence entre notre vision et celle de nos concurrents. Stay tuned on NG !


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