Après la sortie toute récente de Ninja Gaiden sur XBOX, c’est maintenant sur PS2 que l’on découvre l’aventure d’un sabreur des temps médiévaux japonais.
En effet, Way of the Samurai 2 nous conte une histoire se déroulant dans une trouble fin de l’ère Edo dans laquelle vous incarnerez un rônin, ou, un « samouraï sans maître ».
Cette 2ème version de Way of the Samurai diffère énormément de la précédente. Cette dernière était un jeu de combat réaliste dans lequel un mini scénario avait été incorporé, permettant ainsi de customiser ses combattants en les affligeant de divers armes, vêtements ou visages. Ici le mode de combat 2 joueurs n’existe plus, et nous avons à faire à un jeu d’action/aventure pur et dur. Le changement est-il pour le mieux ?
The Last Samouraï…
Comme il a été mentionné précédemment, l’action se déroule tout à la fin de l’ère Edo, dans un Japon aux structures politiques plus que bancales. L’ère Edo : période féodale pendant laquelle les samouraïs étaient utilisés au service du Shogun. C’était alors ce qui pourrait être appelé «le temps des samouraïs». Cependant la fin de l’ère Edo, par la chute du Shogounat Tokugawa, annonce aussi la fin de ces redoutables chevaliers à l’allure et aux connaissances, dites redoutées des démons (il faut souligner que les samouraïs étaient très érudits, et non de simples barbares). En cette période obscure errent donc de nombreux rônins, allant de ville en ville, cherchant à survivre dans ce nouveau monde qui n’est plus pour eux. C’est dans ce contexte tragique de la vie d’un samouraï devenu ronin, que l’histoire débute lorsque ce dernier s’effondre au devant des portes de la cité d'Amahara.
La voie du samouraï…oui, mais laquelle ?
Arrivé à Amahara une scène vous montre une fillette vous donnant à manger, ensuite des choix de ce que vous allez lui répondre se présenteront à vous. Vous pouvez aussi bien la remercier que lui demander de déguerpir sur le champ…Ce petit détail pouvant être primordial pour la suite de l’histoire ! Et c’est là que Way of the Samurai 2 fait très fort : à chaque fois que vous aurez un choix à faire, même si il vous paraît anodin, il peut avoir des répercutions énormes sur la suite de l’histoire. D’autres choix plus primordiaux et visibles seront bien sûr présents.
En effet, la cité est découpée en une dizaine de quartiers, allant du quartier marchand, à celui de l’hôtel de passe, en passant par le repère du gang Aoto. Vous pouvez d’ailleurs faire des alliances dans la magistrature, avec le gang Aoto, ou en aidant la ville elle-même pour que vous soyez mieux perçu. Pour se faire, vous pourrez aller et venir assez librement de quartier en quartier, obtenant des jobs pour vous faire une place dans cette société avant que la fin ne vienne... Trop vite ! Oui, et même beaucoup trop vite ! Le jeu intègre en fait une sorte de chronomètre, vous obligeant ainsi à finir le jeu en un temps donné. Vous posséderez donc environ 10 jours (dans le jeu), pour terminer, selon vos choix, en tant que : tueur pour le Shogun, membre très actif du clan Aoto, ou bien grand allié des magistrats, voulant restaurer l’ère des samouraïs.
Le jeu en lui-même peut donc se terminer en 45 minutes comme en 3 heures, mais il ne vous faudra jamais guère plus de temps. Et l’intérêt vient justement de la possibilité de recommencer le jeu plusieurs fois, en tenant compte de ses erreurs dans le but de mieux faire. Cela peut paraître rébarbatif et ça en découragera plus d’un ; cependant Way of the Samurai 2 ne s’arrête pas à une douzaine de fins alternatives à découvrir…
Que le sang coule à flot…
Venons en donc à la partie la plus développée du jeu : à savoir le système de combat au sabre, ainsi que la diversité proposée dans le choix de ces derniers. On finit assez vite par s’apercevoir que le jeu est plus une véritable simulation de combats au sabre, tant on meurt facilement et tant le réalisme est présent. Les joutes au katana sont absolument jouissives, mais doivent être pratiquées avec modération. En dehors du fait que tuer tout le monde ne vous aidera pas à vous faire des amis, les sabres que vous aurez ne seront, bien sûr, pas indestructibles. Une jauge située au dessus de votre ligne de vie, représente la puissance de la garde de votre sabre ; on pourrait facilement schématiser en disant que cela représente l’épaisseur de la lame. Plus la lame reçoit de coups succincts et puissants, plus ses couches d’acier trempé risque de se briser. Et c’est ici qu’intervient un personnage très important dans le jeu, qui est le forgeron. Pour pouvoir améliorer vos armes aussi bien au niveau de leur puissance que de leur résistance, il est «le passage obligé». D’où l’intérêt de ne pas tuer n’importe qui à tort et à travers, car si votre réputation n’est pas satisfaisante, il se fera lui-même le plaisir de faire terminer votre histoire plus rapidement que prévu.
Que vous terminiez le jeu en mourant ou en restant vivant, dans tous les cas vous recevrez des points, correspondant à votre niveau sur la voie du samouraï. Ces points servant à débloquer de nouveaux costumes et de nouveaux visages, menant à de nouveaux corps. Car sur ce point, le jeu garde les points forts de son grand frère en ce qui concerne la customisation du vagabond que vous incarnerez. Nom, Sabre attribué, Visage, Sexe, Vêtements, Objets divers, sont toutes les choses que vous pourrez changer et débloquer au cours du jeu. Les sabres étant la partie la plus étoffée, puisqu’une centaine de lames différentes peuvent être acquises. Pour ce faire, les programmeurs ont eu la bonne idée d’intégrer une malle à sabres dans votre inventaire, permettant ainsi de perpétuer et d’enchérir votre stock de couteaux de cuisine tout au long des différentes histoires que vous vivrez. Tout a été extrêmement bien pensé, chaque arme apportant avec elle, son propre style de combat (allant du basic kendo, à un maniement plus personnel ou barbare, en passant par le style ninja et le Niten-ichi-ryu) qu’il vous faudra maîtriser pendant les batailles. Voici le premier effet KillCool.
Côté technique
Autant le dire tout de suite, graphiquement c’est une déception. On se retrouve avec un personnage dont le look peut être changé, certes, mais ça s’arrête là. Ce dernier ne changeant, par exemple, jamais d’expression facial. Les décors sont vides et peu variés et les quartiers sont minuscules. L’ambiance d’une ville animée ne se fait absolument pas ressentir : les protagonistes jonchant les rues étant en maigre quantité et leur différence physique quasi-inexistante.
A remarquer par ailleurs, que les bugs de collisions sont monnaie courante dans ce titre. Côté animation, les personnages bougent plutôt bien, en particulier lors des combats, dans lesquels vous affronterez des styles totalement différents en fonction de votre adversaire. La capacité d’action lors des joutes s’en trouve décuplée, puisqu’une fois votre adversaire mort, vous pourrez vous approprier son arme afin de maîtriser un nouveau style. Le sang gicle de tous les côtés mais n’entachera jamais trop le décor. Seuls les sabres restés plantés dans le sol vous rappelleront qu’un combat vient d’avoir lieu… En attendant que vous ne changiez de quartier. La bande son est plutôt discrète, et les points positifs viennent des bruitages des entrechoquements de sabres, ou de certains dialogues parlés. On regrettera juste que ces derniers soient dans la langue de Shakespeare, qui n’est pas forcément la plus appropriée pour un jeu typiquement japonais. En définitive, on se retrouve devant un soft manquant de forme et de fond, avec le sentiment d’avoir joué à un jeu bâclé. C’est le deuxième effet KillCool.
7/10