Tout juste un an et demi après nous avoir servi un premier opus détonnant, au succès étonnement mitigé, Bugbear Entertainment persiste et signe, dans le registre du massacre automobile, avec ce Flatout 2. Un second volet d'ores et déjà annoncé comme très prometteur.
En effet, véritable successeur en grandes pompes d'un éminent
Destruction Derby,
FlatOut, premier du nom, impressionnait déjà grandement. De par une gestion massive des interactions avec les éléments du décor, un rendu de crashs spectaculaire, et des mini-jeux complètement barrés, mettant l'accent sur les capacités volatiles du pilote. Un grand n'importe quoi, qui n'avait pas d'autre volonté que de distraire, ce qu'il accomplissait sans mal. Seulement voilà, victime de nombreuses erreurs de jeunesse, à l'instar d'une durée de vie restreinte, et d'une maniabilité aisément perfectible, il ne put satisfaire un public suffisamment large, celui-ci, lui préférant alors un certain
Burnout 3 : Takedown, sorti quelques mois auparavant.
Bugbear Entertainment compte bien rectifier son tir pour son deuxième essai, et nous promet donc, pour l'occasion : une amélioration notable du moteur physique, une plus grande diversité d'environnements, pas moins du double de véhicules, une I.A. décuplée, et enfin, un
gameplay tenant vraiment la route… Alors, faux-semblant ou vrai hit en perspective ? La réponse, en détail, dans les lignes qui suivent.
Flatout : Revenge
Ce n'est qu'une fois son profil créé, que le joueur pourra s'essayer aux différentes possibilités de jeu, offertes par ce
FlatOut 2. On ne peut plus complètes, ces dernières varient entre les courses simples, les évènements spéciaux, les cascades en rafale, un mode Carrière, ou encore, un mode multijoueurs en écran splitté, se voyant heureusement transposé Online (jusqu'à huit joueurs) sur Xbox, et PC. Dans un premier temps, l'intérêt viendra donc tout naturellement du mode Carrière, qui permettra de débloquer nombre de véhicules, et surtout, de s'essayer à toutes les disciplines précédemment citées, lors de championnats très disputés. Seulement voilà, à l'aube de votre profession, vous ne disposerez que d'un capital tout juste suffisant pour vous offrir votre première Chili, vous imposant d'œuvrer dans des courses de classe Derby, faute de mieux. Deux autres type de challenges : Race et Street, seront débloqués ultérieurement, à mesure de votre avancée pécuniaire et l'obtention, qui en découle, de nouveaux bolides vous permettra de participer à ces affrontements plus musclés. Dans son évolution, ce mode se révèle néanmoins très classique, si ce n'est linéaire, puisqu'en dehors de l'argent, remporter un tournoi ne débloquera systématiquement qu'un évènement spécial, en plus de la seule compétition suivante. Une avancée bien dictée donc, excluant malheureusement, toute surprise… ou presque.
En effet, les évènements spéciaux valent, à eux seuls, toutes les surprises que l'on serait en droit d'attendre de ce genre de soft. Des arènes de destruction (
Deathmatch), aux Ovales, en passant par les cascades, vous aurez de quoi vous contenter, d'autant que ces dernières s'avèrent particulièrement gratinées dans leur concept. De fait, ces mini-jeux jouent sur le phénomène d'éjection du pilote (ici provoquée volontairement) lors d'un crash, appelé Rag Doll, et mettant en scène différentes disciplines, sportives ou autres, réaménagées pour l'occasion. Saut en hauteur, Royal Flush, Cercles de feu, Ricochets, Curling, Fléchettes, ou Baseball… en tout, jusqu'à douze de ces évènements seront à découvrir pour votre plus grand plaisir, sadique assurément. Vous ne pourrez, en effet, vous empêcher d'esquisser un rictus de contentement, observant votre avatar virevolter et se désarticuler, tel un pantin, en proie aux lois cruelles de la physique… C'est absurde, idiot, voire immoral, mais, n'en déplaise à certains, diaboliquement attractif ! Et ce, d'autant plus que la difficulté d'exécution n'a d'égale que la variété des épreuves, ne récompensant que les joueurs les plus assidus par des scores satisfaisants.
Rise of Destruction
Sous le capot, ce
FlatOut 2 n'a de cesse d'impressionner, tant son rendu visuel et sa gestion de la physique l'honorent. En effet,
FlatOut 2, c'est avant tout : des véhicules, certes, de modélisation moins raffinée que dans certaines productions actuelles, mais en contrepartie, complètement déformables, et ce, en quarante endroits bien distincts de la carrosserie. C'est aussi, des environnements variés, aux parcours multiples, allant du Canal de Los Angeles, au Désert, en passant par le Centre-ville, la Forêt, et autres circuits de Nascar. Mais au final, ces décors ne sont que prétexte à un véritable déluge d'interactions en tout genre, et l'on ne peut que rester admiratif devant tant de détails. Les barrières volent en mille éclats, la tôle se froisse, les vitres explosent, pour qu'enfin un pilier finisse par céder, laissant s'effondrer les lourdes structures adjacentes… Un vrai festival de matériaux, qui ne manquera d'ailleurs pas d'obstruer votre chemin toute la course durant, le moindre faux pas menant irrémédiablement au tête-à-queue, ou, comble de la malchance, au tonneau. Le cas échéant, la réinitialisation de votre engin s'avérera alors être la seule alternative possible pour reprendre la route, engouffrant dans son passage de précieuses secondes. Et c'est bien là, l'un des points les plus délicats du soft de
Bugbear Entertainment : le
gameplay. Non qu'il soit mauvais, mais plutôt déstabilisant. Et pour cause, en dépit du style furieux de la série, qui se veut très Arcade dans son principe et son déroulement, la maniabilité, elle, frôle la simulation, pénalisant grandement la moindre petite erreur. Cette difficulté technique peut néanmoins se voir amoindrie, en fonction du terrain et des caractéristiques de votre auto; celles-ci étant réparties en six critères : la vitesse maximum, l'accélération, la tenue de route, la puissance du boost, le poids et enfin la résistance, tous customisables dans l'atelier d'améliorations. De quoi vous concocter un bolide sur mesure pour tout type de circuit disponible, ce qui semble être le passage obligé pour rivaliser d'audace avec des concurrents on ne peut plus déchaînés…
Effectivement, l'I.A. a été poussée très loin, définissant un style de conduite propre à chaque adversaire. Mais attention, tous ne jouent pas la victoire, certains lui préférant indubitablement une place sur le tableau d'honneur des casseurs. Ainsi, c'est presque une équipe soudée, ou chacun met du sien pour vous sortir, qu'il faudra affronter, dans des conditions assurément déloyales. Pour accompagner ces chevauchées explosives, la bande-son se voit constituée de soixante pistes Rock alternatif, Hard rock ou Métal, ce qui sied parfaitement au genre (que l'on aime, ou pas, c'est une autre histoire). Les bruitages, quant à eux, ne sont pas en reste, et offrent une bonne immersion, si tant est que l'on ne soit pas allergique à tout ce brouhaha mécanique. Pour finir, la durée de vie, consistante, tient toutes ses promesses, notamment grâce à un mode Carrière plutôt long, au challenge permanent, et à un
replay value énorme pour ses mini-jeux et autres possibilités délirantes en multi. On regrettera toutefois, une diversité automobile peu inspirée malgré les trois classes proposées, une utilisation de la nitro, finalement anecdotique, et l'absence injustifiée d'un mode Online sur PlayStation 2. Dans l'immédiat, ce Flatout 2 n'en reste pas moins une réussite, comblant, dans un quasi sans fautes, toutes les lacunes de son aîné. Profitez donc de son prix de lancement réduit, et jetez-vous, à corps perdu, dans ce deuxième opus d'une série à suivre, on l'espère, très prochainement sur supports
Next Gen.