L’antihéros Conker est enfin de retour sur nos consoles après quatre ans d’absence. Petite mise au point pour ceux qui ne connaissent pas l’écureuil de Rare : Conker pète, rote, boit de la bière comme un trou et insulte ses camarades comme du poisson pourri.
Tout a commencé par une sévère gueule de bois. Oh rien de grave, Conker a l’habitude de se bourrer la poire rassurez-vous, mais cette fois, il a réussi à complètement se pommer. La seule chose dont Conker se souvient, c’est d’avoir joué au caps dans un bar avant de provoquer des soldats qui se la jouaient un peu trop. Oui, encore une fois, Conker a oublié les conseils de ses parents : ne pas boire, ne pas dire de gros mots, et ne pas uriner en public. Une fois réveillé, Conker se trouve nez à nez avec Birdy, un épouvantail (tout aussi mort que lui d’ailleurs) qui va lui donner deux trois astuces pour retourner chez lui. C’est ainsi que notre petit écureuil va parcourir de nombreux kilomètres parsemés d’obstacles super idiots pour retrouver son lit douillet. Hélas, Conker devra lors de son long périple faire face à l’affreux Roi Panthère, lui aussi très débile, puisqu’il recherche un écureuil roux pouvant servir de cale à sa table cassée.
Le plus bel écureuil du monde ?
Alors que l’on commence tout doucement à enterrer nos consoles actuelles pour se pencher du côté des Next Gen,
Conker : Live and Reloaded nous prouve que nous allons peut-être un peu trop vite en besogne. Car techniquement, le titre de
Rare est tout simplement ahurissant. Après les claques graphiques de
God of War, de
Resident Evil 4 ou encore de
Jade Empire, on pensait avoir tout vu mais Conker va pourtant bien au-delà des jeux pré-cités. La modélisation de Conker est tout d’abord phénoménal. Le rendu de la fourrure est exceptionnel, ses diverses animations faciales sont à se tordre de rire, et ses différentes démarches sont du même acabit. Tous ces éléments donnent à Conker un aspect très mignon, tranchant littéralement avec le côté pipi/caca de toute l’aventure. En ce qui concerne les décors, le constat est tout aussi fabuleux. Qu’il s’agisse des textures aux couleurs juste superbes et au
bump-mapping impressionnant, de la distance d’affichage sans limite ou du rendu de l’eau, tout semble avoir été peaufiné à l’extrême. A un tel point que le fossé technique avec les consoles Next Gen vient d’être considérablement réduit. Carrément. Rien à redire, les développeurs de chez
Rare sont de véritables artistes.
Avec cette incroyable mise à jour graphique de
Conker’s Bad Fur Day, on se demandait si le
gameplay allait lui aussi subir le même lifting. Mais de ce côté là,
Rare a préféré garder son bébé quasiment intact. Excepté quelques passages qui ont vu leur contenu modifier, le reste est identique à la version parue sur
Nintendo 64 il y a quelques années. S’agit-il pour autant d’un problème ? Pas vraiment, lorsque l’on connaît la qualité de la version originale. Car Conker, c’est un avant tout un jeu où les séquences débiles s’enchaînent. Et à ce niveau, rien n’a changé. Notre petit écureuil alcoolique devra donc à nouveau aider la pauvre fourche suicidaire qui n’arrive pas à se pendre, pousser des boules de caca pour les faire tomber du haut d’une montagne sera toujours de la partie, tout comme l’incontournable jus de pruneau qu’il faudra faire boire à quelques vaches histoire de les purger. Les références cinématographiques sont elles aussi de retour pour notre plus grand bonheur. Terminator, Les Dents de la Mer, Matrix et le Parrain ne sont qu’un exemple des films revus et corrigés par les génies de
Rare. Complètement débile, donc forcément culte.
Bouge ta caméra, co*$£#~ !
Si le remake garde donc toutes les qualités de l’original, il en conserve aussi les défauts. Tout d’abord, sachez que le
gameplay de Conker est au final relativement classique. Hormis les quelques phases à bord de véhicules ou sur le dos d’un raptor, on se retrouve la plupart du temps face à des phases de plates-formes ou de combats. Premier élément fâcheux, la gestion de la caméra n’est pas optimale. Cette dernière a en effet tendance a vite partir en sucette dans les lieux étroits ou lors des passages sous-marins. Conséquence : certaines phases de plates-formes délicates deviennent plus agaçantes qu’autre chose. Sentiment renforcé par une jouabilité certes très agréables, mais parfois un poil trop approximative. La difficulté du jeu se voit donc artificiellement renforcé, ce qui se fera au détriment des moins patients d’entre vous, d’autant plus que rester bloqué sans savoir quoi faire est tout à fait possible ici. A noter également que les combats sont loin d’être très intéressant, la faute à des ennemis qui contre-attaquent avec une rapidité et un taux de réussite légèrement déconcertant. Résultat, on frappe, on recule, on frappe à nouveau puis on recule…
Les Tediz : la racaille de l’univers
Passons maintenant à la véritable nouveauté de ce
Conker : Live and Reloaded, à savoir le mode multijoueur. Ce dernier n’a plus rien à voir avec celui de l’opus 64 et se place plutôt comme une sorte de jeu de tir violent à la troisième personne. Là encore, les
maps ne manquent pas d’inspiration. De
Doom en passant par la seconde guerre mondiale, les environnements proposés sont tous différents et chacun possède un
level design travaillé. Chose étonnante, le mode multi est loin de s’avérer ultra bourrin comme on aurait pu le croire. En effet, remporter une bataille (Capture The Flag ou autre) sera aussi l’affaire de stratégie et de réflexion. En premier lieu, le jeu compte six classes différentes de soldats, chacune possédant évidemment ses particularités. Du démolisseur brutal qui ne jure que par le bazooka au mouchard qui se bat au sabre et qui peut feindre la mort, il y en a pour tous les goûts et les couleurs. De nombreux véhicules sont également de la partie et apportent une touche de diversité conséquente aux joutes.
Bonne nouvelle pour les non-possesseurs du
Xbox Live, le mode multi est également jouable en solo, puisque
Rare a eu la bonne idée d’incorporer des
bots dans son soft. Même si ces derniers ne sont pas des plus intelligents, ils constituent la clé d’un entraînement efficace pour les futures parties sur le
Xbox Live, d’autant plus qu’une campagne est aussi jouable pour ceux qui ne sont pas connectés au réseau. Très sympathique, le mode multi pèche toutefois par la grande confusion qui règne à l’écran. Entre la dizaine de
gamertags affichée, les explosions, les champs magnétiques, les éclaboussures et le viseur, il est parfois très difficile de comprendre quelque chose à l’action.